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23/02/2007
Chronique Musique

Ray Lema cultive les paradoxes

(MFI) « Ali Farka Touré et Claude Nougaro étaient pour moi non seulement des amis, mais aussi des aînés qui m’ont appris tellement de choses sur la vie, sur le métier et sur le talent », explique Ray Lema. Originaire de la République démocratique du Congo, l’ancien séminariste leur a dédié son nouvel album Paradox (Laborie/Naive). Onze titres qui mettent en lumière l’éventail sonore du musicien : musique classique, jazz, rumba congolaise… Mais la véritable surprise est un essai consacré à la chanson française avec une reprise de « C’est une Garonne » de Claude Nougaro. Pour l’artiste aux multiples facettes, « ce n’est pas évident de restituer en chantant l’émotion de la langue française, tout en conservant un fond africain ». Parmi les autres morceaux notables chantés en français, citons « L’amour est un art », plus coquin, et surtout le très pertinent Indépendances. Un titre qui rappelle la déception de ces années soixante, plus que jamais perceptible aujourd’hui, selon Ray Lema. Mais le chanteur n’est pas un donneur de leçons. C’est un musicien poète en perpétuel mouvement et en recherche d’inspiration. Compositeur avant tout, il veut aussi se (re)positionner en tant qu’instrumentiste sur ce dernier opus : « C’est la première fois que j’aborde le piano en trio. » Et d’ajouter : « Je trouve que les grosses productions africaines sont souvent trop chargées. » Accompagné par Etienne Mbappé (bassiste camerounais en vogue) et Francis Lassus (batteur français bien coté), le pianiste offre un univers très intimiste. Bref, après trois ans de silence discographique, Ray Lema fait, avec ce 19e enregistrement, un retour sincère. A son image.

Dobet Gnahoré, panafricaine convaincue

(MFI) Après Ano Neko, un premier album réussi paru il y a trois ans, la jeune Ivoirienne revient avec Na Afriki (Contre-jour/Harmonia mundi). Un disque dédié à l’Afrique qu’affectionne particulièrement Dobet Gnahoré, elle qui vit désormais en Europe : « J’ai un peu perdu mes racines. Par exemple, je ne connais pas ma grand-mère, mais j’essaye quand même de valoriser ma culture et de faire quelque chose pour chez moi. » Chantés dans différentes langues (wolof, malinké, bété, dida…), les quinze morceaux abordent, sur fond de rythmes afro-jazz, des thèmes très variés, mais toujours tournés vers la société. « Djiguene », par exemple, évoque la condition des femmes sur le continent qui s’occupent de la famille tout en allant aux champs avec les enfants sur le dos. Dans « Issa », la chanteuse rappelle « qu’il faut croire en soi-même pour se donner la possibilité de réussir ». Et d’ajouter : « Nous, Africains, nous n’avons pas peur de nous en sortir tous seuls ! » Militante convaincue et convaincante, Dobet Gnahoré fait partie de cette nouvelle génération d’artistes qui veulent être acteurs à part entière d’une Afrique en marche. Formée au village Ki-Yi à Abidjan – la célèbre plate-forme pluridisciplinaire dirigée par Werewere Liking –, elle a appris dès son plus jeune âge la rigueur et les rouages du métier. D’autant que son père, Boni Gnahoré, maître tambour et comédien reconnu et fondateur de cette structure, a joué un rôle clef dans cet apprentissage. Avec un tel bagage, la fille Gnahoré ne pouvait que réussir dans le spectacle. Démonstration prochainement sur les scènes africaines, puisqu’elle entame une grande tournée dès le mois de mars.

Daniel Lieuze


En savoir plus : www.dobetghahore.com



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