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26/05/2006 | |||
L’AFD mise sur le développement durable et équitable | |||
(MFI) L'Agence française de développement, principal opérateur de la politique d'aide publique de Paris, est désormais engagée dans la voie du "développement durable et équitable", qui passe non seulement par l'économie mais aussi l'éducation, la santé et la protection de l'environnement. Jean-Michel Severino, directeur général de l’AFD, en a précisé début mai les principales orientations en présentant le rapport 2005 de l'organisation. | |||
Les engagements de l'Agence française de développement (AFD) en direction des pays en développement et de l’Outre-mer français ont atteint l’année dernière 2,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2004 et un doublement par rapport à 2001. Quelque 1,7 milliard ont été consacrés aux pays en développement et 800 millions aux collectivités d’Outre-mer. Ces financements nouveaux « traduisent et concrétisent l'engagement présidentiel de l'aide publique au développement qui devrait atteindre courant 2007 0,5 % du PIB », a annoncé le directeur de l'AFD, Jean-Michel Severino. « Depuis cinq ans, l'activité de l'agence dans l'ensemble de ses géographies d'intervention a à peu près doublé, a-t-il ajouté. Cette évolution nous amène à rejoindre le peloton des grands acteurs du financement de l'aide publique au développement. » Avec sa filiale Proparco, qui finance le secteur privé, l'AFD se place ainsi dans le peloton de tête des principaux bailleurs de fonds, au sixième rang après notamment la Banque mondiale, l'Union européenne ou l'agence britannique DFID. L’augmentation en volume s’accompagne d’une extension de la zone d’intervention du Groupe, notamment en Asie et au Proche-Orient, mais la priorité est donnée à l’Afrique qui reçoit plus de 50 % des engagements. L’AFD a aussi développé de nouvelles actions de cohésion sociale ciblées et de nouvelles thématiques d’intervention concernant par exemple l'environnement et l'intégration régionale et a renforcé son rôle de conseil et de formation en direction des collectivités d’Outre-mer. Accès à l’eau et à la santé Ces activités, souligne Jean-Michel Severino, s'inscrivent dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) destinés à lutter contre la pauvreté, du soutien de la croissance des pays émergents mais aussi de la lutte contre le réchauffement climatique qui est un défi global. Concernant la contribution aux objectifs du Millénaire, l'accent est mis sur la lutte contre la pauvreté et les inégalités : l'AFD contribue par exemple à l'approvisionnement en eau potable de près de 3 millions de personnes dans la région de N'Djamena au Tchad ainsi qu'à l'assainissement et au traitement des déchets pour plus de 2 millions de personnes. Elle s'est aussi engagée dans la création de structures de santé pour plus de 11 millions de Nigériens ou dans l'amélioration de l'habitat de 320 000 Sud-africains. Afin de soutenir la croissance économique dans les pays bénéficiaires, l'AFD a mis des lignes de crédit à la disposition de banques locales qui aideront 2 000 entreprises et d’institutions de micro-finance desservant 1,25 million de personnes, au Maroc et au Kenya notamment. L'agence s'est aussi lancée dans le financement des moyens de transport, en particulier pour le fret, ainsi que dans les prêts aidés à l'investissement (PAI) qui permettent à plus de 500 PME de l'Outremer de financer leurs investissements productifs. Relever les défis communs aux pays du Nord et du Sud Les actions de l'AFD s'inscrivent aussi dans les efforts mondiaux pour relever les défis communs aux pays du Nord et du Sud tels que la protection de l'atmosphère contre les émissions de CO2, les économies d'eau et la lutte contre l'érosion des sols. Dans ce cadre, l'agence a par exemple prêté 40 millions d'euros à la ville chinoise de Wuhan afin qu’elle modernise son tissu industriel et produise de l’électricité propre, ce qui permettra de réduire de 500 000 tonnes la production annuelle de CO2. A Madagascar, un projet de l'agence prévoit de stopper l'exploitation du bois et de développer une production agricole durable pour freiner l'érosion et la déforestation qui nuisent à l'écosystème fragile des bassins versants. La préservation du patrimoine mondial fait aussi partie des préoccupations de l'AFD qui a conclu un partenariat avec l'Unesco. Luang Prabang, la capitale du Laos, bénéficiera d'une subvention de 5,5 millions d'euros pour sauvegarder l'architecture ancienne menacée par le tourisme et la modernisation urbaine. Pour Jean-Michel Severino, il s'agit d'assurer une croissance soutenue des flux financiers et des connaissances au service d'un « développement durable et équitable » dans les pays et territoires bénéficiaires. L'AFD devra renforcer son efficacité à travers les co-financements, l'ingénierie financière et les gains de productivité mais aussi consolider ses partenariats avec tous les acteurs du développement, qu'il s'agisse de collectivités, de la société civile ou des entreprises. Il met enfin l'accent sur la transparence et la meilleure harmonisation des aides. | |||
Marie Joannidis | |||
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