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15/12/2009
Le déploiement des casques blancs en Guinée prendra du temps

(MFI) Déployer une force de « protection des civils et d'assistance humanitaire » en Guinée, c'est ce que Mohamed Ibn Chambas, le président de Cedeao, a proposé lors de la réunion de Ouagadougou. Il reste que même si la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest souhaite aller vite, le déploiement d'une telle force va prendre du temps.

En proposant le « déploiement préventif d'une force de protection des civils et d'assistance humanitaire » en Guinée, le président de la Commission de la CEDEAO est certes dans son rôle, mais Mohamed Ibn Chambas, en diplomate averti, sait pertinemment que son idée n'a aucune chance d'aboutir de si tôt même s'il met la pression en s'interrogeant : « Allons-nous attendre longtemps pour réagir ? » Le diplomate ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Dans sa requête, il se réfère aux instances dirigeantes de l'organisation. En clair, au sommet des chefs d'Etat qui ne se réunira qu'à la fin du mois de janvier pour entériner sa proposition. En attendant, sa proposition a été reprise par le groupe de contact dans son communiqué final du 14 décembre 2009.

Justifiant ce projet, le groupe de contact « condamne les actes de terreur et de violence de toute nature, ainsi que d'agression et d'extorsion perpétrés en particulier par des éléments des forces de défense et de sécurité à l'encontre des populations et de la communauté diplomatique ». Il évoque une « accumulation d'armes dans le pays à des fins inavouées » ainsi que « la formation de milices et leur entraînement par des mercenaires ».

Combien d'hommes, payés par qui ?

Autre étape : il faudra déterminer le nombre d'hommes à déployer. Puis ce sera au tour des pays qui se porteront volontaires pour fournir les troupes. Hormis le Nigeria qui dans le passé s'est illustré dans ce type d'opération, les autres pays de la région ne se bousculent généralement pas. Or, les soldats nigérians sont aujourd'hui occupés dans le delta du Niger. Restera le financement dont ne dispose pas l'organisation sous-régionale. Enfin, le plus important demeure l'accord des autorités guinéennes sans lequel aucune force, qu'elle soit baptisée « de protection des civils » ou « d'assistance humanitaire », ne pourra se déployer dans le pays.

Or la junte a très vivement réagi à ces annonces et condamnations. Le ministre-secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte), le colonel Moussa Keïta, a jugé « ridicule et regrettable » de parler de formation de milices par des mercenaires en Guinée. Il a surtout annoncé que les militaires guinéens s'opposeraient « catégoriquement à l'envoi de quelque force que ce soit ». « Les pays qui prétendent envoyer des forces, je les invite à s'abstenir, parce que si réellement ils le font, nous considérerons leurs actes comme une déclaration de guerre », a-t-il insisté.

MFI/RFI

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