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18/03/2008 | |||
Chronique Environnement | |||
Des dinosaures au Niger (MFI) L’analyse d’ossements découverts en 2000 dans la partie nigérienne du Sahara vient de révéler qu’il s’agit de deux nouveaux spécimens de dinosaures jamais identifiés ailleurs à ce jour. C’est du moins ce qu’affirme le paléontologue Paul Sereno, de l’université de Chicago. « Les deux espèces vivaient il y a cent-dix millions d’années dans ce qui était alors une forêt. Ils se déplaçaient à l’aide de puissantes pattes arrières et d’une longue queue », soutient Paul Sereno. L’Eocarcharia mesurait environ 12 mètres de long, son front comportait une bande osseuse massive et sa mâchoire puissante en faisait certainement un redoutable prédateur. Le Kryptos, pour sa part, devait mesurer 7,60 mètres. Ses petites pattes de devant et son court museau indiquent qu’il s’agissait probablement d’un charognard. Selon Paul Sereno, ces deux dinosaures auraient été des carnivores. En examinant leur structure osseuse et en la comparant aux espèces similaires qui vivaient dans la région il y a quatre-vingt-dix millions d’années, l’équipe de l’université de Chicago a pu reconstituer leur image. L’Eocarcharia ressemblait sans doute au Tyrannosaure, qui vivait en Europe mais n’a jamais atteint l’Afrique. Avec son cou rétréci et ses petits membres, le Kryptos était plus proche de l’autruche et portait des plumes. « Il ne nous reste plus qu’à tourner une nouvelle version de Jurassic Park au Niger », conclut en riant Paul Sereno. Les cargos plus pollueurs que les avions (MFI) Encore un mythe qui tombe. Selon une étude des Nations unies, le transport maritime serait à l’origine de 4,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, alors que le transport aérien représente 2 % de ces mêmes émissions. La navigation est pourtant largement absente du débat sur le réchauffement climatique, à la différence de l’aviation, souvent au banc des accusés. Or on compte tous les jours sur les mers 46 000 porte-conteneurs et autres pétroliers ; il faut dire que les navires assurent 97 % du transport de fret entre les continents et 62 % du transport d’hydrocarbures. Selon cette étude, les moteurs des bâtiments ne sont pas seuls en cause ; leur système de réfrigération – essentiel au transport des denrées périssables – rejette aussi beaucoup de gaz à effet de serre. Au total, le transport maritime émettrait 1,12 milliard de tonnes de gaz carbonique par an. Selon l’Organisation maritime mondiale (une agence des Nations unies), les émissions de CO2 des navires de commerce devraient augmenter de 30 % d’ici 2020. Menace sur les espèces protégées en France (MFI) A l’initiative du ministère de l’Environnement, deux cents chercheurs ont dressé « un bilan de l’état du vivant en France ». Leur étude a porté sur 200 espèces animales, 100 espèces végétales et 132 habitats naturels (lagunes, prairies, dunes…). Dresser un inventaire complet aurait été impossible vue la richesse de la biodiversité dans l’Hexagone. « Il y a plus d’espèces végétales dans le département des Alpes-Maritimes que dans tout le Royaume-Uni », rappelle Sébastien Moncorps, directeur du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). A première vue, les résultats de cette étude sont inquiétants : 36 % des habitats et des espèces verraient leur viabilité compromise ; 29 % seraient dans une situation défavorable mais réversible ; 20 % seulement connaîtraient une conservation et un avenir satisfaisants. « Cette lecture doit être nuancée, reconnaît toutefois Sébastien Moncorps. Quatre critères ont été retenus pour chaque espèce, et si un seul critère était négatif, toute l’espèce était classée en situation défavorable. » Un moyen plus exigeant de défendre l’environnement. « La situation est préoccupante sans être catastrophique », estime en écho le ministère de l’Environnement. Ce sont les espèces et les habitats des régions montagneuses qui sont le moins menacés. Ainsi le loup, réapparu dans les Alpes au début des années quatre-vingt-dix, se porte bien. A contrario, la biodiversité des régions atlantiques et continentales est souvent en piètre état. Or ces régions couvrent la majeure partie du territoire français. Les activités agricoles et forestières contribuent le plus à la perte de la biodiversité, par la transformation des prairies en cultures de céréales, le drainage des cours d’eau, l’utilisation de pesticides, la réduction des essences d’arbres… L’urbanisation représente la deuxième menace. Cette étude sera renouvelée en France tous les six ans. | |||
Jean Piel | |||
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