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07/10/2008
Chronique Environnement : Le Rwanda veut développer le tourisme animalier ; Les émissions de CO2 supérieures aux prévisions ; Devenez végétarien pour protéger l’environnement.

Le Rwanda veut développer le tourisme animalier

(MFI) Le Rwanda – plus particulièrement la région des Virungas – est connu pour ses gorilles des montagnes. Mais les rencontrer reste cher : pour protéger l’espèce, seuls 56 permis sont délivrés chaque jour, au prix unitaire de 500 dollars.
Afin de promouvoir le tourisme grand public, Kigali mise sur la réserve de l’Akagera (près de la frontière tanzanienne) et la forêt de Nyungwe, dans le sud du pays. Recouvrant une zone montagneuse, cette dernière abrite 260 essences d’arbres, 140 types de fleurs et de nombreux singes, notamment des chimpanzés.
La réserve de l’Akagera, pour sa part, est une succession de savanes, de lacs, de collines et de marais. Elle abrite des hippopotames, des éléphants, des singes, des girafes et une dizaine de lions. Elle est certes moins riche que les grandes réserves du Kenya ou d’Afrique du Sud, mais elle est mieux préservée et plus authentique. Comme l’explique un guide : « Pour rencontrer des animaux, mieux vaut venir entre octobre et décembre, et camper sur place puisqu’il est possible de louer des tentes. »
Le tourisme est l’une des priorités du gouvernement rwandais pour développer l’économie. En 2007, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 140 millions de dollars, soit 3,7 % du PIB. En valorisant le tourisme animalier, les autorités espèrent une hausse de 20 % des entrées d’ici deux ans.

Les émissions de CO2 supérieures aux prévisions

(MFI) L’Onu a beau organiser des conférences et les gouvernements promettre de réduire leurs émissions de dioxyde de carbone, rien n’y fait. Selon le Global Carbon Project, les émissions de CO2 ne cessent de battre des records.
Les cimenteries et les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) ont émis 8,5 milliards de tonnes de CO2 en 2007, et la déforestation 1,5 milliard de tonnes. « Ce niveau d’émissions se situe au-dessus du scénario le plus pessimiste du Giec », souligne Philippe Ciais, membre du Global Carbon Project. Le Giec est le Groupe international d’experts sur le climat.
Non seulement les émissions de CO2 battent des records en valeur absolue, mais elles progressent de plus en plus vite. « Depuis 2000, les émissions ont crû en moyenne de 3,5 % par an, soit quatre fois plus vite qu’entre 1990 et 2000 », s’inquiète Corinne Le Quéré, également membre du GCP. A noter que le scénario le plus noir du Giec prévoyait une hausse de 2,7 % par an seulement.
Cette hausse continue des émissions de dioxyde de carbone tient au fait que les pays industrialisés n’ont pas diminué leurs rejets, alors que des pays émergeants comme l’Inde ou la Chine connaissent une croissance économique rapide. En outre, comme l’explique Corinne Le Queré : « Ces quinze dernières années, il n’y a pas eu d’avancée technologique à même de ralentir significativement les émissions de CO2. »
Selon les études du Global Carbon Project, 65 % de la hausse récente des émissions de CO2 est imputable à la croissance économique, et 17 % provient de la baisse de l’efficacité-carbone de l’économie mondiale. C’est-à-dire que, paradoxalement, il faut aujourd’hui plus de carbone pour produire un point de PIB qu’en 2000 ; la faute à la construction en grand nombre de centrales au charbon en Chine, particulièrement polluantes. Enfin, les 18 % restant tiennent à la baisse d’efficacité des puits naturels de carbone que sont la biosphère (plantes, forêts…) et les océans. Victimes du réchauffement, ces puits naturels de carbone – qui absorbent encore 55 % du CO2 émis par l’homme – voient leur capacité d’absorption décroître.
Selon le Global Carbon Project, aucune donnée ne permet d’envisager objectivement une baisse des émissions de CO2 dans les prochaines années.

Devenez végétarien pour protéger l’environnement

(MFI) Baisser drastiquement la consommation de viande pour ralentir le réchauffement climatique : c’est la thèse très sérieusement défendue par le département Environnement de l’université du Surrey (Grande-Bretagne). Le président du Giec (le Groupe international d’experts sur l’évolution du climat), l’Indien Rajendra Pachauri, avait déjà défendu cette idée, mais étant lui-même végétarien, on ne l’avait pris qu’à moitié au sérieux.
Pourtant, chaque étape de la production de viande à des fins alimentaires rejette d’importantes quantités de gaz à effet de serre. Les élevages sont les premiers incriminés, mais aussi la réfrigération, les transports, le conditionnement, la cuisson… « Les habitudes alimentaires des Européens représentent plus de 10 % des émissions de GES du continent », estime l’étude de l’université du Surrey. Or, l’évolution démographique va entraîner un doublement de la demande mondiale de viande d’ici 2050. Conclusion des scientifiques britanniques : « Il faut réduire notre consommation de viande, mais aussi optimiser la chaîne alimentaire pour diminuer les rejets de CO2 à chaque étape de la fabrication de steaks ou de poulets. »
Chercheur au Cirad, Bruno Dorin relativise les résultats de cette étude : « Il serait réducteur d’évaluer la production animale à la seule aune des gaz à effet de serre. Dans les pays du Nord, les animaux peuvent valoriser des espaces qui stockent du carbone et de la biodiversité par rapport aux terres cultivées. Au Sud, le bétail est un moyen d’épargne, de traction, sa production laitière est une source de protéines et de lipides. Les bouses servent de combustible, ce qui ralentit la déforestation. » Etre végétarien ou non pour protéger l’environnement : le débat n’est donc pas encore tranché.

Jean Piel

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