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06/04/2009
En route pour la planète Mars
Un défi difficile à réaliser technologiquement et à vivre humainement



(MFI) Les agences spatiales – qu’il s’agisse de la Nasa américaine, de l’ESA européenne, des agences russe, chinoise, japonaise ou indienne – envisagent à terme de lancer une mission habitée vers la planète Mars. Un événement que certains imaginent déjà pouvoir intervenir vers 2030. Une mission qui sera, dans sa réalité, particulièrement difficile à réaliser technologiquement et à vivre humainement…

C’est un fait acquis : la première mission habitée vers Mars ne sera pas une sinécure. A commencer par le transport, qui va prendre de très longs mois avec les moyens de propulsion mis à notre disposition aujourd’hui pour nos fusées et autres navettes – et ce, pour longtemps encore. Ainsi le vol va s’effectuer en balistique. On met un gros paquet d’énergie au départ, on s’extrait de la gravité terrestre puis on met le cap vers Mars à vitesse constante de vaisseau spatial. Là, il va falloir être patient : il faudra au mieux six à huit mois pour gagner la planète rouge. Et une fois parvenus à destination, on engagera la mission scientifique sur le sol martien. Une mission qui durera une année, le temps d’attendre que Mars boucle son tour de Soleil et revienne à proximité de la Terre. Après quoi, le voyage retour durera à nouveau entre six et huit mois. Total : entre deux et trois années passées loin de la Terre, dans une obligation d’autonomie totale.
Et c’est le second point à surmonter ! Car il va bien falloir de l’oxygène à respirer durant tout ce temps, de l’eau à boire, et de la nourriture à manger. Pour un équipage d’au moins six personnes, voire plus si l’on veut réaliser une première mission scientifique digne de ce nom. Il faudra donc recycler à tout va : les gaz de la respiration pour fournir de nouveau de l’oxygène ; les urines et la transpiration des spationautes pour disposer d’eau à boire; les excréments des mêmes spationautes pour recomposer une nourriture acceptable – même si certains admettent qu’on pourra éventuellement produire du végétal dans le vaisseau spatial durant ce grand voyage… Et là, la moindre panne sera catastrophique : il conviendra donc de disposer de systèmes totalement fiables. A 100%. Pas le droit à l’erreur.


Placer des hommes en situation d’isolement pendant de très longs mois

Côté mental de l’équipage, il faudra aussi être en phase avec la technologie : totalement fiable. Un exemple : on ne verra plus du tout la Terre à travers le hublot. Excepté un minuscule point bleuté dans l’immensité noire du cosmos. Et en cas d’incident ou d’accident, impossibilité de faire machine arrière. Ce sera Mars ou rien. Côté communication, le spationaute qui lancera un joyeux « Bonjour » à la Terre devra attendre une vingtaine de minutes pour que son message arrive à destination. Et encore une autre vingtaine de minutes pour recevoir la réponse. Il va donc falloir des nerfs d’acier et une solide dose de tolérance envers les compagnons de route que l’on va côtoyer pendant plus de deux ans dans la joie et la bonne humeur, pour le meilleur et pour le pire… En cas d’urgence sanitaire, le cas devra être réglé à bord par un médecin-chirurgien qui devra disposer de tout le matériel nécessaire pour soigner et traiter le problème. Quel qu’il soit. Du simple bobo aux dents à l’appendicite. Sans écarter l’éventuel décès accidentel qui transformerait le vaisseau en corbillard – à moins de larguer le corps dans l’espace…
Autant d’éventualités qui mettent en évidence l’importance des premières approches de simulation qui visent à placer des hommes en situation d’isolement pendant de très longs mois. A ceci près – et c’est un facteur d’erreur grandissime difficilement gérable – que les spationautes en simulation gardent toujours les pieds sur terre…


Christian Sotty

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