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Francileudo Dos Santos
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L'efficacité avant tout
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Véritable attaquant de poche, Santos a inscrit la moitié des buts tunisiens lors de la première phase de la CAN. Photo AFP
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Le Brésilien récemment naturalisé tunisien fait les beaux jours des Aigles de Carthage depuis le début de la CAN 2004 avec trois buts marqués au cours des trois premiers matchs.
Francileudo Dos Santos Silva est un garçon décidé et pragmatique. Issu d’une famille de 7 enfants élevés par un père agriculteur et une mère couturière, il comprend très vite que son talent de footballeur peut lui permettre de gagner sa vie et qu’il faudra s’adapter lorsque les événements viendront contrarier ses ambitions.
Il a 17 ans lorsque Raimundinho, l’ancien joueur brésilien devenu recruteur du Standard de Liège, le repère dans les rangs de Sampaio. Il devra vaincre les réticences de ses parents qui redoutent de voir leur fils s’exiler. Le 23 janvier 1996, le jeune homme atterrit en Belgique.
Premier contact, première surprise. Son premier match se dispute sur un terrain couvert de neige, «ce machin blanc» que le jeune Brésilien n’a encore jamais vu. Au sein du club les débuts sont difficiles parce qu’il se trouve en compétition avec un autre Brésilien, Wanberto, à la pointe de l’attaque. Francileudo devra le plus souvent se contenter de regarder évoluer l’équipe A du Standard.
Au cours de la saison suivante, il fait les beaux jours de l’équipe réserve du Standard de Liège en inscrivant un but lors de chacune des rencontres qu’il dispute ce qui lui vaudra de devenir titulaire dans l’équipe professionnelle à la fin de l’année 1997.
En Belgique, le jeune joueur n’a pas évolué longtemps sous le nom de Dos Santos. Comme il existe déjà plusieurs joueurs portant le même nom, il décide de se faire appeler simplement Santos. Pour autant, le Brésilien ne s’est pas encore fait un nom. Le nouvel entraîneur du Standard, Tomislav Ivic, décide de ne plus l’aligner et Santos doit se mettre à la recherche d’un nouveau club.
Il fait éclater son talent en Tunisie
Les propositions sont rares et c’est finalement l’Etoile du Sahel, à Sousse en Tunisie, qui l’intègre dans son effectif. Sur place, un homme a repéré les qualités du jeune Brésilien. Cet homme n’est autre que le découvreur d’un certain Zinedine Zidane. Il s’agit de l’entraîneur français Jean Fernandez.
En deux saisons, sous la férule de Jean Fernandez, Santos qui porte le n°11 inscrit (le plus souvent du pied droit) la bagatelle de 32 buts en 50 matchs. Séduits par son talent, les dirigeants de la fédération tunisienne lui proposent de changer de nationalité pour intégrer l’effectif des Aigles de Carthage. Santos décline la proposition. A l’époque, il espère encore attirer l’attention des dirigeants brésiliens et ne rêve que d’endosser le maillot de la Seleçao. Mais la Tunisie ne lui sera jamais indifférente. C’est là qu’est né son fils, Felipe-Leonard
Lorsque Jean Fernandez rentre en France pour prendre en mains les destinées du FC Sochaux, Santos lui emboîte le pas quelques mois plus tard en 2001. A l’époque, Santos serait arrivé avec un passeport portugais affirment aujourd’hui les dirigeants sochaliens. Dès sa première saison en France, il trouve à 21 reprises le chemin des buts, décroche le titre de meilleur buteur de deuxième division et se voit couronné «meilleur joueur du championnat».
Souvent qualifié d’attaquant «de poche», du haut de ses 168 cm Santos affole les défenses adverses et il semble avoir tous les atouts pour s’imposer en première division. Mais le retour de Sochaux parmi l’élite tourne au calvaire pour le Brésilien. La confiance, indispensable à tous les buteurs, semble s’être évanouie et une blessure l’écarte des stades pendant près de six mois. Santos n’a véritablement retrouvé son plein rendement qu’au cours de la saison 2003-2004 avec 10 buts inscrits au cours des 16 premiers matchs du championnat.
Au cours de sa période d’inactivité forcée, Santos a dressé un premier bilan de sa carrière. A 24 ans, il sait que ses chances d’être un jour titularisé au sein de l’équipe du Brésil sont minces pour ne pas dire infimes. «Quand je voyais qu’Elber était le meilleur buteur du championnat allemand avec le Bayern de Munich et qu’il ne jouait même pas avec le Brésil, je ne voyais pas Santos le faire alors qu’il joue à Sochaux. Donc, j’ai tenté ma chance avec la Tunisie», raconte Santos dans une récente interview. Passant outre les pressions des dirigeants sochaliens qui voient d’un mauvais œil leur artificier quitter le championnat de France pour aller disputer la CAN, il décide de changer de passeport. Sa naturalisation intervient le 1er janvier 2004 soit trois semaines avant le coup d’envoi de la CAN.
Dès sa première sélection sous le maillot des Aigles de Carthage, Santos a fait parler la poudre en inscrivant son premier but après 8 minutes de jeu dans le match amical Tunisie-Bénin. Par ailleurs, il a retrouvé en Tunisie un autre ex-Brésilien, l’ancien défenseur de Bastia Jose Clayton qui évolue en club à l’Espérance de Tunis.
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Philippe Couve 05/02/2004
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