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Maroc
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Les chaînes locales privées de direct?
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Le Marocain Jawad Zairi à la lutte avec le Gabonais Ambou Rouet George lors des qualifications pour la CAN 2004 à Rabat en juin 2003. Le Maroc s'était imposé (2-0).
(Photo AFP)
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On ne parle que de cela dans le monde du ballon rond : les deux chaînes marocaines ne seront pas en mesure de retransmettre en direct les matchs de la CAN 2004. Un «affront» pour le pays, dont se moquent finalement les supporters, qui suivront la compétition au café du coin, déjà équipé du décodeur adéquat.
De notre correspondante à Rabat
Sport populaire par excellence, le football remplit, chaque dimanche, les stades marocains de jeunes venus des périphéries des grandes villes et les cafés lors des coupes, fussent-elles du monde, des nations ou encore d’Afrique. Les passionnés, nombreux car, comme le rappelle Rachid, chauffeur de taxi à Casablanca, «quand on est Marocain, on aime le foot», ont déjà pris rendez-vous pour suivre les «Lions de l’Atlas», mais aussi les favoris du tournoi.
«Aux heures de retransmission, je cesse mon travail et je vais au café pour suivre les matchs», ajoute Rachid. Une aubaine pour les cafetiers, assurés de multiplier ces jours-là leurs ventes de «cafés-cassés» ou de théières parfumées à la menthe. De quoi amortir les 600 à 1000 dirhams (60 à 100 euros) investis dans le décodeur qui permet de recevoir les images transmises par la chaîne saoudienne ART (Arab Radio Television). Cette dernière a, en effet, acheté l’exclusivité des droits de retransmission des CAN 2004, 2006 et 2008 au groupe Sportfive de Jean-Claude Darmon, lors de l’assemblée générale de la CAF (Confédération africaine de football) en 2002. La situation actuelle était donc prévisible, mais les principaux acteurs de ce «drame» national sont aujourd’hui sur la défensive. Pour la FRMF (Fédération royale marocaine de football), les chaînes marocaines se sont réveillées trop tard et ont entamé leurs négociations avec l’ART en position de faiblesse voilà seulement quelques semaines. De leur côté, les deux chaînes ont rappelé au cours d’une récente conférence de presse que l’Egypte et l’Algérie se trouvaient dans la même situation. Les chaînes marocaines expliquent que les 25 millions de dollars demandés pour les retransmissions en direct représentent quasiment la moitié de leur budget annuel et que la possibilité d’acheter 60 000 dollars chaque match en différé a été évidemment écartée.
Une ambiance morose
Les plus amers ont proféré quelques menaces de boycottage, tandis qu’à une semaine du coup d’envoi beaucoup espèrent encore qu’une «solution de dernière minute» soit trouvée. Outre l’ART, les chaînes satellitaires européennes diffuseront également les matchs en direct, ce qui fait les beaux jours des vendeurs de cartes piratées qui ont quasiment pignon sur rue.
Tout irait donc finalement pour le mieux dans le meilleur des mondes si la morosité n’était de mise parmi les supporters. Lors des deux CAN précédentes, le Maroc n’a, en effet, pas réussi à passer le premier tour de la compétition. La sélection 2004, annoncée officiellement le 14 janvier, laisse sur la touche des éléments talentueux du championnat national, comme le gardien du «Raja» de Casablanca, Mustapha Chadli. Sur les 22 joueurs sélectionnés, 17 arrivent directement de divers clubs européens où ils évoluent actuellement. Mais Mustapha El Haddaoui, ancien joueur professionnel qui devrait accompagner la FRMF à Tunis, veut croire aux chances des Lions de l’Atlas: «l’équipe du Nigeria, que le Maroc affrontera, est en baisse et, pour affronter l’Afrique du Sud, les Lions seront motivés par leur poursuite de carrière et aussi par le souci de l’image du Maroc, candidat à l’organisation de la Coupe du Monde en 2010».
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Isabelle Broz
19/01/2004
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Pas de match en direct sur les chaînes locales pour les spectateurs marocains. Correspondance de Samir Bejjar à Rabat (17/01/2004).
