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Economie solidaire

L'économie solidaire, qu'est-ce que c'est ?

Economie sociale, solidaire, tiers secteur, économie populaire dans les pays en développement, autant de termes qui recouvrent des activités diverses, sous des statuts variés, mais avec, en commun, la volonté de mettre l'homme, et non le capital, au centre du système.
Des objectifs différents, un fonctionnement particulier, des consommateurs et des producteurs qui ne sont pas ceux des entreprises classiques : l'économie solidaire se distingue à l'évidence de l'économie de marché. Dans les coopératives et les mutuelles, les entreprises d'insertion de chômeurs et les régies de quartier, pas d'actionnaires et pas de dividendes. Le but n'est pas la rentabilité, ni de faire fructifier le bas de laine individuel, mais d'augmenter le patrimoine et les biens collectifs à la disposition du plus grand nombre. Au management des "ressources humaines" on préfère les pratiques dites "citoyennes" et innovantes. Dans les sociétés coopératives ouvrières de production (SCOP), au moment de la décision, on applique le principe un homme, une voix.
Mais l'économie solidaire se distingue aussi du secteur public en fournissant des services répondant à un nouveau type de besoins, sociaux , culturels ou environnementaux, non facturables ou non solvables dans l'immédiat, que le recul de l'Etat-providence a laissés en jachère, tout en se tenant bien éloignés de l'idée d'assistance à un "ayant-droit". C'est ainsi qu'avec la montée du chômage et l'impuissance des politiques publiques d'emploi, les entreprises d'insertion se sont attachées à resocialiser, former et employer ceux que la modernisation de l'économie marchande laissait sur le bord du chemin. De cette spécificité et de sa non-concurrence avec l'économie marchande, une partie de ce tiers secteur tire, en contrepartie, des facilités fiscales et des aides publiques.
Mais l'économie sociale souffre, pour vraiment faire entendre sa voix, du foisonnement des statuts et des conditions d'exercice : les associations manquent d'accès aux financements, car elles sont à but non-lucratif. A l'inverse les SCOP, qui, en tant qu'entreprises doivent réaliser des bénéfices, n'ont pas de prérogatives fiscales. Quant aux SEL (Système d'Echanges Locaux), ils n'ont pas recours du tout à la transaction monétaireà
C'est pourquoi Alain Lipietz, économiste et député vert européen, chargé d'un rapport sur ce thème, préconise la création d'un secteur de l'économie sociale et solidaire différenciée. Cela pourrait prendre la forme d'un "label", attribué aux entreprises à but social, permettant d'harmoniser davantage les contraintes et les droits de cette nouvelle forme d'économie qui ne demande qu'à se développer.



par Francine  Quentin

Article publié le 12/07/2000