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Chronique des matières premières

Japonica contre Indica : la guerre du riz en Europe

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Entre Japonica et Indica, le marché européen du riz tangue dangereusement. Japonica et Indica, ce sont les deux grandes espèces de riz. Japonica, c'est du riz aux grains ronds, larges et tendres. Indica, ce sont des grains très longs, fins et plutôt durs. Japonica, c'est le riz produit en Europe, dans les plaines du nord de l'Italie ou en Camargue, mais les Européens en consomment de moins en moins. Car on importe de plus en plus d'Indica, que cela soit du basmati indien, du riz parfumé thaïlandais ou encore du riz étuvé américain.

On en importe de plus en plus parce que le goût des consommateurs évolue mais aussi parce que depuis 1994 et les accords du GATT de Marrakech, les taxes sur les importations de riz ont énormément baissées. Côté européen par contre, rien n'a baissé : ni la production ni son coût.

Conséquence, il y a de plus en plus de riz dans les stocks de l'union européenne. Du riz européen acheté aux agriculteurs européens grâce au budget européen, en vertu des règles très protectrices dont bénéficient les agriculteurs. Aujourd'hui début octobre 2000, il y a environ sept cent mille tonnes de riz stockées en Europe. D'ici la fin de la prochaine récolte, au mois d'août 2001, on en sera quasiment à un million de tonnes. Un riz que les Européens n'arrivent pas à vendre à leurs clients traditionnels, sur le pourtour méditerranéen, car il est plus cher que le riz venu d'Asie ou des Etats-Unis et parce que Bruxelles ne se décide pas à vendre à perte.

Pourtant, à la Commission européenne, on prépare une réforme: la mesure principale, ce serait de ne plus acheter leur production aux riziculteurs quand les prix mondiaux descendent trop bas ; de jouer strictement la loi de l'offre et de la demande. «Mais, fait remarquer un professionnel, il faudrait alors supprimer les quotas d'importation dont bénéficient les pays ACP, les Thaïlandais ou les Américains. Sinon, les producteurs européens seront piégés et disparaîtront». Reste à savoir si ce n'est pas ce qui est recherché, si Indica ne finira pas par terrasser définitivement Japonica.

Blé australien : un record à l'exportation

Sur le marché du café, l'annonce vendredi dernier d'un accord entre les principaux producteurs pour réduire leurs exportations, n'a eu aucun d'impact sur les cours. A Londres, la tonne de robusta échéance novembre démarrait la journée d'hier à sept cent quatre vingt dix dollars avant de perdre un peu de terrain. Chez les négociants, on estime qu'il faudra attendre deux mois pour évaluer l'impact de la politique de rétention des exportations et en tout état de cause que les signataires de l'accord de Londres n'ont pas réglé le principal problème, c'est à dire celui de la surproduction mondiale de café.

Et puis en bref, notez que les Australiens viennent de battre un record qui n'a rien à voir avec les jeux olympiques. C'est le record des exportations de blé. Dix-sept millions de tonnes ont été vendues à l'étranger pour la saison 99/2000 qui s'est terminée le trente septembre. Si les Australiens ont autant vendu, c'est bien sûr d'abord parce qu'ils ont beaucoup produit : Vingt-quatre millions de tonnes de blé sur les douze derniers mois.

par Jean-Pierre  Boris

[03/10/2000]

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