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Chronique Asie

Kiribati, loin de l’agitation du monde moderne

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
Campée sur un socle de valeurs traditionnelles, Kiribati donne une impression de stabilité qui contraste avec les tensions enregistrées chez certains des ses voisins du Pacifique. Dans le respect des anciens, la vie communautaire de ses 33 atolls se fonde sur une volonté d’autosuffisance et sur le sens du partage. En dépit de l’isolement de ses îles, de l’épuisement des sols et de rares chutes de pluie, son gouvernement s’efforce de tirer le meilleur parti de ses ressources, pour se libérer de sa situation de dépendance à l’égard de l’aide extérieure. Même si Kiribati avec ses 72.000 habitants est le pays le plus pauvre du Pacifique, il n’est endetté qu’à hauteur de 20% de son PIB. Mais la croissance se fait attendre. En effet, l’archipel ne dispose que de très peu de ressources naturelles autres que la pêche, la culture de la noix de coco, l’arbre à pain et le pandanus, un fruit fibreux et sucré. Il est difficile d’y faire des cultures en raison de la pauvreté des sols, de la rareté des eaux en surface et des pluies très incertaines.
Fort heureusement pour le président Tito, l’inexistence de grandes tensions sociales a jusqu’à présent facilité l’action politique du gouvernement, une action caractérisée par un respect rigoureux des principes démocratiques. Comparé aux autres pays en voie de développement, Kiribati jouit d’une situation exceptionnelle, en raison de la paix, de la sécurité et de la stabilité qui y règnent.
Mais aujourd’hui l’archipel fait face à des problèmes nouveaux : d’une part, l’occidentalisation est une grave menace pour la tranquillité et le bonheur de la population, formée par trois races physiquement et culturellement distinctes : les mélanésiens, les polynésiens et les micronésiens . Elle se répand à un rythme très rapide et il est probable qu’en créant de nouveaux besoins qu’il faudra satisfaire, elle va accélérer la destruction de l’agréable mode de vie connu jusqu’à maintenant. D’autre part, les compétences nécessaires pour travailler dans des industries sont rares et l’accès aux marchés est limité. Par conséquent, la plupart des atolls sont tributaires du gouvernement pour les subventions, les soins de santé, l’éducation et d’autres services.
Les prises de décision communautaires typiques de Kiribati supposent de longs débats que l’on retrouve au niveau de la politique nationale. La campagne des élections en cours l’a d’ailleurs largement prouvé. Mais le choix des électeurs entre le président sortant Teburoro Tito et le chef de l’opposition Harry Tong ne risque pas de modifier la vie politique de ce petit paradis insulaire où la démocratie est solidement ancrée.

par Any  Bourrier

[29/11/2002]

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