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Internet dans la guerre

La guerre fait recette sur Internet

Le conflit en Irak a suscité un trafic sans précédent vers les sites d’actualités sur Internet. Petit bémol à ce constat : la publicité n’a pas suivi.
Si la guerre du Golfe en 1991 a consacré les chaînes d’information continue, le conflit en Irak a confirmé, lui, le succès des sites web d’actualités. La guerre en Irak a provoqué une explosion du trafic des sites d’informations sur Internet, selon une étude réalisée par le cabinet Nielsen/Netratings.

Cette étude permet de dresser les premières conclusions sur l’activité des internautes pendant le mois de mars 2003. Pour l'ensemble de l'Europe de l'Ouest, la hausse est de 14%, soit 28,7 millions de lecteurs. En France, CNN (avec +144%), l’Agence France Presse (avec +115%) et les pages actu de Wanadoo (avec +100%) sont les trois sites qui ont progressé le plus par rapport au mois de février avec des taux de pourcentage à trois chiffres.

Mais c’est le site d’actualité de Yahoo! France qui domine le classement en terme d’audience. Yahoo! a attiré près d’un million d’internautes sur ses pages actualités en mars 2003 (soit 6,7% des internautes français). Suivent les sites du Monde, les pages actu de Wanadoo et les pages actu de Voila.

Des coûts exceptionnels

Au Royaume-Uni, les sites d’actualités ont également enregistré une hausse de leur fréquentation de 27%, par rapport au mois précédent, soit 6,7 millions de visiteurs. Parmi les progressions les plus fortes dans les sept premiers jours de la guerre, on notera les sites de CNN (+96%), de Google (+79%) suivis par ceux du Times et du Daily Telegraph (+45%) et de la BBC (+29%), selon Nielsen/Netratings. Même constat outre-atlantique, les sites d'actualités comme CNN, MSNBC et Fox News ont enregistré des pourcentages de hausse à deux ou trois chiffres pendant la première semaine du conflit.

Un bémol à ce constat. Alors que des dizaines de millions de lecteurs ont convergé vers Internet, les publicitaires, dans leur grande majorité, ont préféré s'abstenir. Ces fréquentations record qui ont entraîné des coûts exceptionnels (serveurs supplémentaires, bande passante, équipes techniques supplémentaires, etc), n’ont pas été amorti sur le champ par de nouveaux contrats publicitaires ou la vente d’abonnements. Comme le précise Tom Ewing du cabinet d'études Nielsen/Netratings: «Je ne pense pas qu'on puisse rentrer dans ses frais devant de tels pics de connexions. Il ne reste plus qu'à espérer que les lecteurs seront suffisamment contents pour revenir la prochaine fois».

L’année 2001 a marqué la fin de l’euphorie de la Net économie et le retournement de la conjoncture économique américaine qui a, pour effet immédiat, la révision à la baisse des prévisions publicitaires. Avec un marché publicitaire sur Internet toujours au point mort dans la plupart des pays, dépenser de l’argent pour créer de nouvelles pages web est un luxe que seuls les grands sites peuvent se permettre. Fort de ces records de fréquentations, la chaîne d’information continue CNN a lancé une édition électronique en arabe. De son côté, la chaîne de télévision par satellite Al-Jazira a lancé une version en langue anglaise de son site en arabe.



par Myriam  Berber

Article publié le 21/04/2003