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Aviation

Boeing perd son pilote

Phil Condit, le PDG du géant américain vient de démissionner. Un départ précipité, qui intervient juste après celui du vice-président et directeur financiers. C'est le résultat d'un scandale qui touche non seulement l'entreprise de construction aéronautique, mais aussi le Pentagone. Un scandale qui pourrait servir les intérêts du concurrent de Boeing, l'Européen Airbus.
«J'ai offert ma démission pour permettre à Boeing d'échapper au scandale». C'est le motif évoqué très ouvertement par l'ancien président, qui vient d'abandonner toutes ses fonctions avec effet immédiat. Un départ qui illustre à quel point l'affaire qui secoue Boeing est grave et pourrait avoir des conséquences lourdes pour le constructeur américain.

L’affaire remonte à plusieurs mois. Boeing était en compétition avec Lockheed Martin pour la fourniture d'avion ravitailleurs en vole pour l'armée de l'air américaine. Un contrat pour la vente de cent appareils sur dix ans et pour un montant de 18 milliards de dollars. Boeing a finalement emporté le contrat, signé par le Pentagone au début du mois de novembre.

Enquête sur le fonctionnement du Pentagone


Mais, entre-temps, une enquête parlementaire a révélé de graves irrégularités. La responsable des achats de l'armée de l'air, Darleen Druyun, directement concernée par ce contrat, a été récemment embauché par Boeing. Et l’on sait également que cette même personne, alors qu'elle travaillait encore pour le Pentagone, a fournit des renseignements à Boeing sur l'offre concurrente de Lockheed Martin.

Ces révélations ont déjà conduit au licenciement de Darleen Druyun et plus récemment du vice-président de Boeing. Mais l'affaire pourrait ne pas s'arrêter là. Le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a réclamé une enquête sur le fonctionnement de son ministère. Enfin, du côté d'Airbus, on estime avoir subit des dommages, et on n'exclut pas une action en justice.

Ce contrat, qui devait permettre à Boeing de sortir la tète de l'eau, risque de l'enfoncer un peu plus.




par Marc  Lebeaupin

Article publié le 02/12/2003