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Euro 2004

Trois petits matches et puis s'en vont...

L'Allemagne battue, Voeller démissionne 

		(photo : AFP)
L'Allemagne battue, Voeller démissionne
(photo : AFP)
On les avait rangées, par habitude, parmi les favorites de l’Euro 2004. Leur élimination prématurée est-elle vraiment une surprise ? Très certainement plus pour l’Espagne que pour l’Allemagne et l’Italie. Dans un football où les valeurs se sont resserrées, l’absence de quelques ténors ne saurait dévaloriser une compétition excessivement ouverte où aucune équipe ne s’est encore imposée comme le probable vainqueur.

Allemagne, Espagne, Italie, dans l’ordre alphabétique. Leur éviction de l’Euro 2004, dès la fin du premier tour, fait un peu désordre. Pourtant il n’est écrit nulle part que la continuité soit la règle absolue en matière de football. Finaliste inattendu de la dernière Coupe du monde, l’Allemagne évolue depuis plusieurs années en dents de scie alternant bonnes et médiocres performances. L’Espagne vaut d’abord par ses clubs. Quant à l’Italie, elle est, à l’image de l’Allemagne, en perte de vitesse. Mais lorsqu’on établit des pronostics, la référence au passé et au palmarès l’emporte le plus souvent sur les performances du présent. Pas étonnant dès lors que l’on se trompe. L’Espagne est tombée pour s’être révélée incapable de battre la Grèce présumée plus faible. Or la Grèce avait réussi une entrée fracassante en s’imposant face au pays organisateur ; L’Allemagne était dans le groupe le plus difficile avec trois prétendants pour deux places. Les joueurs de Rudi Voeller, sans grande imagination ni talent exceptionnel, n’ont pas été capables de faire mieux qu’un résultat nul avec la modeste Lettonie, pour la première fois présente dans un grand tournoi, et se sont inclinés face à  l’équipe B de Tchéquie. Il n’est pas vrai que les Allemands gagnent toujours, même lorsqu’ils jouent mal. Enfin l’Italie n’avait pas la partie facile face à deux équipes nordiques, Danemark et Suède, toujours à l’aise et bien affûtés dans les grands rendez-vous. L’étrange c’est que la squadra azzura ait remporté un succès a minima face à la Bulgarie, équipe à la défense pourtant la plus perméable. Aucun de ces pays ne peut s’estimer lésé par le terrain et les circonstances de leurs échecs. Peut-être ont-elles toutes trois abordé l’Euro avec trop de suffisance, répétant la mésaventure française de la Coupe du monde.

Une issue indéchiffrable

La France aurait pu faire partie de ce lot des déchus du premier tour , même si avec sept points (2 victoires et une défaite) elle présente le meilleur bilan derrière la République tchèque (3 victoires). On se souvient du miracle des dernières secondes contre l’Angleterre, des ratés face à la Croatie et des inquiétudes lors de l’ultime rencontre avec la Suisse. Pas de quoi pavoiser. La France n’arrive décidément pas à convaincre, mais elle ne perd pas. Et si elle était devenue un clone de l’Allemagne ! Avec un poil de virtuosité en plus, même si Thierry Henry a attendu longtemps avant de trouver le chemin des filets. Demain, tout est possible. Elle a tous les atouts pour battre la Grèce qui paiera peut-être ses efforts initiaux et son enthousiasme renforcé par la qualification. Elle peut tout autant échouer pour une erreur défensive, une mauvaise coordination entre ses trois lignes ou l’apathie de ses attaquants pas vraiment à leur avantage depuis le début du tournoi. Toutefois la France n’est ni dans une meilleure ni dans une pire situation que les autres qualifiés dont les Anglais, les Tchèques et les Néerlandais ont toutefois semblé posséder un souffle supplémentaire. Pour avoir battu une fois l’Angleterre, rien ne garantit qu’une seconde manche qui ne pourrait être que la finale donnerait le même résultat.Une finale, pour le moment, difficile à désigner. Imaginons la victoire de l’Angleterre, de la France, des Pays-Bas et de la République tchèque en quarts de finale. Nous aurions en demi-finales Angleterre - Pays-Bas et République tchèque – France. Deux matches qui s’annonceraient aussi séduisants qu’incertains.

Le meilleur moyen de ne pas commettre d’erreur, c’est encore de suivre les matches au jour le jour, en laissant de côté tout parti-pris. C’est la plus sûre garantie de goûter le spectacle des huit derniers candidats au trône européen.



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 24/06/2004 Dernière mise à jour le 24/06/2004 à 11:27 TU