Soudan
Darfour : au milieu des tentes d'Abu Shok
Selon l’Unicef, 15% seulement des enfants des camps peuvent actuellement participer à des activités scolaires. Le Fonds des Nations unies pour l’Enfance prévoit de construire 158 salles de classe temporaires dans le Darfour.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Un million de personnes ont été déplacées par les violences dans le Darfour. Selon les chiffres du mois de juin, le Darfour Nord accueillerait environ un quart du total des déplacés. Selon Amnesty international, c’est dans cette partie du Darfour que les bombardements de l’armée soudanaise ont été les plus durs.
Le Darfour est situé à l’Ouest du Soudan. Divisé en trois Etats (Nord, Sud, Ouest) depuis 1989, il couvre une superficie aussi vaste que la France.
(Photo: Laurent Correau/RFI)
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El-Fasher est la capitale du Darfour Nord. A la suite des bombardements de l’armée et des exactions des janjawid (les milices pro-gouvernementales), la population des villages a convergé vers la ville. Les organisations humanitaires estiment que 12 000 déplacés du Darfour sont encore à l’intérieur d’El-Fasher.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Officiellement, la guerre oppose le gouvernement soudanais à deux mouvements rebelles : le MLS (Mouvement de Libération du Soudan) et le MJE (Mouvement pour la Justice et l’Egalité) qui dénoncent la marginalisation de leur région. C’est à l’aéroport d’El-Fasher qu’a eu lieu l’une des premières grandes batailles entre l’armée et les rebelles. Le 25 avril 2003, les rebelles attaquent la ville à bord de «technicals», les véhicules tout-terrain équipés de mitrailleuses lourdes. Ils s’emparent temporairement de l’aéroport et d’installations militaires.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Osmane Mohamed Youssouf Kibir, gouverneur du Darfour Nord. Il reporte toute la responsabilité de cette crise sur les rebelles : «28% de l'éducation primaire a été bloquée. 14% des écoles secondaires du Darfour Nord ont été complétement bloquées. 9% des châteaux d'eau ont été détruits. L'aide occidentale aussi a été bloquée.» Les organisations de défense des droits de l’Homme qui ont enquêté sur la crise du Darfour mettent, elles, clairement en cause les milices pro-gouvernementales, mais aussi l’armée soudanaise.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Osmane Mohamed youssouf Kibir
Gouverneur du Darfour Nord
«Cinq hôpitaux sur douze ont été détruits par les rebelles»
Une tempête de sable enveloppe El-Fasher, rendant les déplacement particulièrement difficile. Bientôt, c’est la saison des pluies qui rendra certaines parties des trois Darfour (Nord, Sud, Ouest) quasi inaccessibles. Les humanitaires sont extrêment inquiets : les stocks de nourriture qui devaient être pré-positionnés ne l’ont pas été.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
(Photo : Laurent Correau/RFI)
Un observateur militaire de l’Union africaine. La commission de vérification du cessez-le-feu a installé son siège à El-Fasher.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Le camp d’Abu Shok est situé à quelques kilomètres de la ville. 30 000 déplacés qui étaient précédemment dans El-Fasher ont été réinstallés là en trois jours. Le camp s’étend sur 6 km².
(Photo : Laurent Correau/RFI)
(Photo : Laurent Correau/RFI)
Témoignage d'un déplacé
Témoignage d'un déplacé
«Toute ma famille a été tuée. Mes parents, mes enfants...»
Des talibés qui récitent le Coran, alors que le jour commence à peine à se lever. La population du Darfour est entièrement musulmane.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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La vie reprend dans le camp d’Abu Shok avant même que le jour ne se soit levé. On entend alors les femmes qui viennent à la pompe puiser l’eau de la journée. Quand le jour se lève, le ballet des femmes auprès de la pompe se poursuit.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
(Photo : Laurent Correau/RFI)
Cette femme transporte l’eau dans un bidon fourni par l’Unicef. Selon les statistiques du mois de juin, les fournitures d’aide non-alimentaire (abris et petit matériel divers) sont inférieures de 88% aux besoins des personnes déplacées dans le Darfour. Seulement un déplacé sur trois a pu recevoir de l’eau potable.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Une jeune femme du camp d’Abu Shok et son enfant. Selon l’ONU, le décret gouvernemental établissant la gratuité des soins dans les trois Darfour n’est pas appliqué. Les populations de la région refuseraient du coup d’aller dans les hôpitaux et les centres de soin par manque de moyens.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Les camps de déplacés abritent une population traumatisée par les violences. La sécurité n’est pas complète dans les camps, mais les risques sont encore plus grands pour qui s’en éloigne. Certains prennent pourtant le risque de repartir dans leurs champs pour ne pas perdre la saison en cours.
(Photo : Laurent Correau/RFI)
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Un déplacé du camp d'Abu Shok. Selon Minni Arkou Minnawi, chef du MLS, «Ces gens qui fuient leurs villages viennent grossir nos rangs». On estime que la guerre dans le Darfour aurait fait 10 000 morts. Les camps accueillent une population très féminisée. Selon certains réfugiés «Les hommes se font tuer par les janjawid».
(Photo : Laurent Correau/RFI)
(Photo : Laurent Correau/RFI)
par Laurent Correau
Article publié le 29/06/2004 Dernière mise à jour le 30/06/2004 à 08:50 TU
Réalisation multimédia : Darya Kianpour