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15 août 1944

Armée d’Afrique, les combattants de la liberté

Le 19 août 1944, des goumiers marocains sur une route dans le département du Var. 

		(Photo: National archive and record administration)
Le 19 août 1944, des goumiers marocains sur une route dans le département du Var.
(Photo: National archive and record administration)
L'armée d'Afrique se composait pour une bonne part de soldats issus des colonies françaises du continent. Elle a payé un lourd tribut aux combats pour la libération de l'Europe.

L’armée d’Afrique, composée de troupes levées par la France dans l’ensemble de son empire colonial, et plus particulièrement en Afrique du Nord, comptait à l’heure du débarquement en Provence, en août 1944, 173 000 Tunisiens, Marocains, Algériens, Africains d’Afrique occidentale et équatoriale. A leurs côtés se trouvaient 168 000 Français d’Afrique du Nord, 35 000 Corses et 20 000 évadés de France.

Les soldats « indigènes », qui évoquent aujourd’hui la bataille de Monte Cassino (Italie, janvier à juin 1944) ou le débarquement de Provence dont on va célébrer le 60è anniversaire (août 1944) ont formé un contingent important de l’armée d’Afrique, participant valeureusement à la libération de la France : 112 000 soldats sur les 214 000 de la première armée de Lattre (dont l’armée d’Afrique), 7 000 parmi les 18 000 soldats de la 2e DB du général Leclerc.

Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, les commandos d’Afrique figuraient parmi les premiers éléments qui abordèrent la côte provençale, précédant de quelques heures la 1e Division française libre (DFL) du général Diego Brosset.

De nombreux Africains du nord trouvèrent la mort en Italie, en combattant sous les ordres du général Alphonse Juin, au cours de la bataille du Monte Cassino. Les pertes africaines, entre 1942 et 1945, s’élèvent à 40 000 tués et 72 000 blessés, soit 18 % des effectifs.

Créés en 1857, les régiments de tirailleurs sénégalais, qui en réalité venaient de toute l’Afrique occidentale française, étaient constitués de « volontaires », recrutés souvent par des chefs de village. Au fur et à mesure de son expansion coloniale, la France avait formé de nombreuses unités composées d’autochtones, encadrés par des officiers français : tabors, goumiers, spahis algériens, tunisiens et marocains, tirailleurs sénégalais, annamites ou des unités cambodgiennes, malgaches. Ils furent quelque 180 000 à combattre en 1917 et 64 000 engagés dans les combats de 1939.

Huit régiments sénégalais ont pris part à la campagne de France en 1940, opposant dans les Ardennes une résistance farouche aux Allemands. Cette mission se solda par 16 000 tués. Les historiens estiment qu’un millier de Sénégalais ont été massacrés par les Allemands en mai-juin 1940.

Tirailleurs sénégalais, Marocains et Algériens participeront également à la guerre d’Indochine 1946-1954).

Si l’on totalise les deux guerres mondiales, 300 000 Maghrébins et Africains sont morts ou ont été portés disparus.



Article publié le 28/07/2004 Dernière mise à jour le 02/08/2004 à 16:41 TU


Cet article a été publié initialement par MFI, l'agence de presse de RFI (plus d'informations)