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Cameroun-Nigeria

Biya et Obasanjo affichent leur entente

Paul Biya et Olusegun Obasanjo (photo) semblaient soucieux de donner des signes d’un renforcement de la confiance réciproque, synonymes du caractère irréversible de l’application de l’arrêt de le Cour internationale de justice. 

		(Photo: AFP)
Paul Biya et Olusegun Obasanjo (photo) semblaient soucieux de donner des signes d’un renforcement de la confiance réciproque, synonymes du caractère irréversible de l’application de l’arrêt de le Cour internationale de justice.
(Photo: AFP)
A quelques jours du début des opérations de transfert d’autorité dans la péninsule de Bakassi, le président Obasanjo a fait l’essentiel au cours de sa visite officielle de quarante-huit heures en terre camerounaise : donner à son homologue Paul Biya les assurances que Abuja respecterait à la lettre l’application de l’arrêt de la Cour internationale de justice à propos de l’affaire de la frontière maritime et terrestre entre le Cameroun et le Nigeria.
De notre correspondant à Yaoundé

A l’évidence, cette visite officielle du chef de l’Etat nigérian n’a pas dérogé aux usages : mobilisation populaire de circonstance, avec son côté folklorique laissé aux soins des groupes de danses camerounais et nigérians ; accueil au bas de la passerelle à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen par le président Biya en personne en présence du  gouvernement au complet ainsi que des officiels, les corps constitués, dont des diplomates ; chaleureuses accolades entre les deux chef d’État qui n’ont manqué aucune occasion pour apparaître en public, main dans la main.

Expressions attendues d’une réelle décrispation entre Yaoundé et Abuja, complétées par de petites phrases des toasts au menu du banquet officiel offert par le couple présidentiel camerounais en l’honneur de l’hôte de marque et de sa suite. « Je suis heureux d’avoir trouvé en vous à la fois un partenaire de paix et un homme de principe, un ami avec qui je peux, en totale sérénité, poser les fondations des relations entre le Cameroun et le Nigeria,  porteuses d’un nouvel espoir et exemplaires pour le reste du continent africain », a dit Olesegun Obansanjo. « Nous sommes désormais entrés dans une ère qui verra, nous l’espérons tous, les tensions, voire les conflits, se résoudre par l’arbitrage et la négociation sous l’égide des Nations unies. Mais l’attachement aux règles et aux principes ne suffit pas. Il faut également que les membres de la communauté internationale soient animés de bonne foi et de bonne volonté s’ils veulent éviter le déclenchement de crises dont, hélas, notre continent donne trop souvent le pénible spectacle. Eh bien, monsieur le président et cher frère, je le dis avec force, cette bonne volonté je l’ai trouvée en vous lors des conversations que nous avons eues au cours des dernières années », a affirmé Paul Biya, ajoutant : « un bon règlement n’a ni vainqueur ni vaincu ».

Pacte de non-agression

Une claire allusion à l’affaire de la frontière maritime et terrestre entre le Cameroun et le Nigeria pour laquelle la Cour internationale de justice a rendu un verdict le 10 octobre 2002 Une décision dont découlent les opérations de transfert d’autorité qui se sont déroulées dans des localités depuis fin 2003 à partir de la région Lac Tchad, en attendant qu’elles se poursuivent, entre le 20 août et le 15 septembre 2004, dans la très sensible et déjà camerounaise péninsule de Bakassi.

Celle-ci est réputée riche en  ressources halieutiques et surtout en hydrocarbures dont des experts n’excluaient pas déjà que les retombées puissent néanmoins bénéficier au Cameroun et au Nigeria, selon des modalités arrêtées au plus haut niveau des Etats. Reste qu’à quelques semaines de cette échéance, Paul Biya et Olesegun Obasanjo semblaient soucieux de donner des signes d’un renforcement de la confiance réciproque, synonymes du caractère irréversible de l’application de l’arrêt de le Cour internationale de justice. Ces bonnes dispositions sont acquises de part et d’autre et le communiqué conjoint sanctionnant le tête-à-tête entre les deux hommes d’État l’a confirmé, qui évoque, entre autres sujets abordés : l’intensification de la coopération entre les deux pays ; la tenue de la quatrième  session de la Grande commission mixte à Yaoundé en novembre prochain ; le principe de l’égalité de traitement des citoyens dans l’un et l’autre pays ; l’ouverture des négociations en vue de la signature d’un pacte de non-agression ; la perspective d’une visite officielle de Paul Biya au Nigeria à l’invitation du président Obansajo.



par Valentin  Zinga

Article publié le 30/07/2004 Dernière mise à jour le 30/07/2004 à 12:47 TU