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Revue de la presse française

Revue de presse internationale du 31/7/2004

Alain Masson 

		(Photo RFI)
Alain Masson
(Photo RFI)

Le WASHINGTON POST balance en écrivant : «Kerry a parlé avec confiance et éloquence, mais son discours est une déception»... Le NEW YORK TIMES, cité par l'envoyé spécial du PARISIEN à Boston reproche au candidat «son manque de vision claire»... D'après FRANCE SOIR, «John est mal parti»... Est rapportée ici l'opinion d'un «professeur de sciences politiques» pour qui le candidat démocrate n'a rien fait pour attirer les électeurs indécis, jugés essentiels dans une campagne qui s'annonce très serrée... «Combien de convertis a-t-il fait ce soir ? Pourquoi courtiser ceux qui sont déjà avec lui ?... Il aurait fallu parler au pays tout entier. Kerry a manqué une opportunité d'aller au-delà de la solidification de sa base»...

L'éditorialiste du FIGARO ne partage pas cet avis... «John Kerry a montré à la convention de Boston qu'il a les moyens de l'emporter dans 100 jours face à George Bush. Cela ne veut pas dire qu'il va gagner... Mais cela suffit à insuffler aux militants démocrates un espoir à la mesure de leur rejet (du sortant)»... Si le candidat est jugé «terne», son pari demeure audacieux : faire triompher la raison sur l'émotion... Comme l'a dit Bill Clinton, il lui faut convaincre qu'à l'heure de diriger la seule superpuissance, «force et sagesse ne sont pas des valeurs incompatibles»...

«John qui ?» -fait mine de s'interroger LA PROVENCE... «Pour la plupart des Américains, John Kerry, candidat démocrate à l'élection présidentielle de novembre est un parfait inconnu... (Et) face à la machine électorale républicaine qui va se mettre en marche, (il) ne peut se contenter du sentiment anti-bush qui grandit dans le pays... S'il veut l'emporter, il va devoir présenter une vision réellement alternative. Or les sondages suivant son discours d'investiture montrent que sa légère avance tient surtout à l'augmentation du nombre d'indécis... L'indécision, c'est (aussi) le reproche souvent fait au candidat démocrate. On attend donc ses convictions»...

LE REPUBLICAIN LORRAIN formule un commentaire complètement opposé, assurant que «la ménagère américaine de moins de 50 ans n'ignore plus rien de (mister) Kerry... Elle en sait désormais les racines patriciennes. Elle en connaît l'épouse d'origine portugaise, la fracassante Teresa... Elle a découvert sa guerre à bord d'un patrouilleur sur le Mékong... Kerry n'est plus un inconnu»...

L’ALSACE lui reproche essentiellement d'avoir «donné l'impression de miser sur le rejet de George Bush plutôt sur des engagements concrets et généreux... Son meilleur atout reste l'impopularité grandissante du président sortant, suite à l'enlisement en Irak et aux questions que les Américains commencent à se poser sur les buts de cette guerre... John Kerry s'inscrit dans la continuité d'une politique américaine orpheline de la guerre froide... Il propose simplement de donner un visage plus humain à l'hégémonisme de la seule hyperpuissance... On est loin d'un programme économique novateur mobilisant toute une nation», à la manière d'un Roosevelt sortant l'Amérique de la crise des années 30...

Question du COURRIER PICARD : «entre un menteur et un néophyte, qui choisir comme président des Etats-Unis ?»... Et ce quotidien de se garder d'«un quelconque pronostic»... Cependant, la REPUBLIQUE DES PYRENEES voit dans le sénateur du Massachusetts «un homme de la nuance», qui «argumente quand l'actuel hôte de la Maison blanche assène des vérités... Et il jouit d'une grande expérience internationale, ainsi que de la culture politique, qui manquent tant à son adversaire».

Pragmatisme.

Si JFK s'engage à créer «de beaux et bons emplois»... à ce que «tous ses concitoyens (puissent) avoir accès à l'assurance maladie, ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle»... S'il promet encore «d'assurer l'indépendance énergétique des Etats-Unis, afin que ceux-ci ne dépendent pas du pétrole du Moyen Orient», le TELEGRAMME relève qu'«à aucun moment, il n'a expliqué comment ce programme faramineux serait financé... Ce qui promet de durs échanges électoraux dans une campagne déjà bien rude»... Au registre international, d'après la CHARENTE LIBRE, «l'apparent alignement de John Kerry sur l'administration Bush en ce qui concerne l'engagement militaire des Etats-Unis en Irak ne signifie pas pour autant que la politique étrangère américaine ne variera en rien au cas où George Bush échouerait à obtenir un second mandat. Il signifie que, paradoxalement, la guerre en Irak et la politique internationale demeurent un «non-enjeu» dans une compétition électorale pour la Maison blanche, dominée par les questions économiques et sociales intérieures»...

Pourtant selon LE MONDE, «il s'agit d'un tournant fondamental après quatre ans d'unilatéralisme qui ont vu une administration Bush, aveuglée par sa volonté de puissance, s'aliéner la majeure partie de la planète... A cette posture arrogante, John Kerry oppose un multilatéralisme fondé sur le dialogue avec les alliés et partenaires des Etats-Unis... Il ne s'agit pas là d'idées brumeuses, John Kerry est avant tout pragmatique... Il est conscient des dégâts causés par l'administration Bush, non seulement à l'image, mais aux intérêts bien compris des Etats-Unis... Certes, les différends transatlantiques demeureront, dans le domaine commercial notamment... Certes, les Etats-Unis resteront l'hyperpuissance qu'ils sont devenus... Mais quel changement, (prévoit LE MONDE) s'ils acceptaient à nouveau de débattre, de partager, et même que l'on puisse ne pas être d'accord avec eux» !

SUD OUEST met toutefois en garde «les Européens, et les Français en particulier, (qui) ont pour Kerry une passion qui confine parfois à l'aveuglement... Ils le rêvent plus qu'ils ne le voient... Gare aux désillusions ! La vérité, c'est que le candidat démocrate porte tous les espoirs du vieux Continent, dont les ressentiments sont profonds envers l'actuel locataire de la Maison blanche»... Mais «quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle, les Etats-Unis resteront ce qu'ils sont... C'est-à-dire l'hyperpuissance, un pays soucieux d'imposer au monde son leadership et ses valeurs»... Des valeurs sur lesquelles insiste aussi LIBERATION, en citant le héros du jour : «pour nous, les valeurs familiales, ce n'est pas fermer les activités extra-scolaires ou retirer des policiers de nos rues, dans le seul but d'offrir de nouvelles baisses d'impôt pour (le groupe pétrolier) Enron» !


par Alain  Masson

[31/07/2004]


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