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Koweït

Visite symbolique pour Iyad Allaoui

Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui -à gauche- a été reçu par son homologue koweïtien cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah. 

		(Photo: AFP)
Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui -à gauche- a été reçu par son homologue koweïtien cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah.
(Photo: AFP)
Quatorze ans jour pour jour après l’invasion de l’émirat par l’armée de Saddam Hussein, le chef de l’exécutif irakien, Iyad Allaoui, est au Koweït. Cette visite, hautement symbolique, est destinée à normaliser les relations entre les deux Etats voisins même s'il semble encore difficile de tirer un trait sur le passé.

C'est un exercice diplomatique difficile que celui qu’a entrepris le Premier ministre irakien. Les rancunes sont en effet tenaces des deux cotés de la frontière. Les plaies ouvertes en 1990 ne sont pas refermées et les Koweïtiens restent traumatisés par le souvenir de l'invasion des troupes de Saddam Hussein. A l'époque, exsangue après sa guerre contre l’Iran, l’Irak en voulait au Koweït de n’avoir pas annulé sa dette et de contribuer, par sa surproduction pétrolière, à ses difficultés économiques.

En réalité cette pression économique n’explique pas tout : depuis l’indépendance de l’émirat en 1961, l’Irak n’a jamais véritablement admis que le territoire abandonné par les Britanniques ne lui revienne pas de droit. Le 2 août 1990, l'armée de Saddam Hussein s'empare du riche émirat, et pour la première fois depuis la création des Nations Unies un Etat membre est totalement envahi, puis annexé. La suite est connue et c'est sous la contrainte internationale que l'Irak reconnaît formellement les frontières de son petit voisin.

De nombreuses questions en suspens

Le 29 juin dernier un premier pas vers la normalisation est franchi lorsque les relations diplomatiques entre les deux pays sont  rétablies, cependant, beaucoup de questions restent en suspens. Des questions concernant les prisonniers koweïtiens disparus, le tracé de la frontière, ainsi que les dommages de guerre que l’émirat réclame toujours à Bagdad.

Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, plusieurs responsables koweïtiens ont exprimé la crainte que ces dossiers ne soient enterrés. Un influent membre de la famille régnante, l’ancien ministre du Pétrole cheikh Saoud Nasser al-Sabah, avait ouvertement évoqué la crainte que la politique de Washington jusque-là favorable à l’émirat ne change. «J’ai peur que le nouvel ordre en Irak ne se fasse à nos dépens. Les Américains peuvent nous l’imposer», avait-il affirmé.

par Nazim  Ayadat

Article publié le 01/08/2004 Dernière mise à jour le 02/08/2004 à 13:32 TU

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Nawaf Naman

Conseiller de presse à l'ambassade de l'Etat du Koweït

«Le 2 août reste un souvenir très douloureux pour le peuple koweïtien.»

[02/08/2004]