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Soudan

La Ligue arabe se mobilise pour le Darfour

Les pays arabes ont décidé de venir au secours des réfugiés soudanais. 

		(Photo : AFP)
Les pays arabes ont décidé de venir au secours des réfugiés soudanais.
(Photo : AFP)
Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se retrouvent, dimanche 8 août, au Caire en Egypte pour une réunion extraordinaire. Leur objectif est de demander au Conseil de sécurité des Nations unies d’accorder un délai supplémentaire au gouvernement soudanais pour lui permettre d’aller au delà de la fin août pour trouver une solution à la crise du Darfour. L'Organisation panarabe examinera également l’opportunité d’une participation militaire arabe à une force africaine renforcée au Darfour.

Au moins trente mille morts et plus d’un million de déplacés… le conflit au Darfour a provoqué une véritable tragédie dans l’ouest du Soudan. Le 30 juillet dernier, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies donnait trente jours au gouvernement de Khartoum pour commencer à désarmer les milices Djandjawids -ces milices pro-gouvernementales responsables d'exactions contre les populations civiles- et les autres groupes illégaux, améliorer la sécurité et faire face à la crise humanitaire. L’Onu menace également le pays d’une intervention étrangère si aucune décision n’est prise pour contenir la crise au Darfour. A la tête de ce mouvement, les Etats-Unis où les élus américains ont demandé à leur gouvernement d’envisager une «action unilatérale». De leur côté, l’Australie et la Grande-Bretagne se disent également prêtes à envoyer des hommes.

Trente jours est un délai trop court, selon les pays arabes dont les ministres des Affaires étrangères se réunissent, dimanche 8 août, au siège de la Ligue arabe au Caire. L’Egypte qui a été le premier pays arabe à venir en aide aux populations sinistrées du Darfour, a affirmé en la personne de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit «qu’aucun pays, même pas les Etats-Unis, ne peut régler la crise au Darfour en trente jours comme l’exige le Conseil de sécurité». L’objectif de la Ligue arabe est de demander au Conseil de sécurité des Nations unies de prolonger à 90 ou 120 jours le délai accordé à Khartoum pour trouver «une solution à la crise du Darfour» et éviter «un scénario à l’irakienne», entraînant à terme une intervention militaire étrangère. 

Des mesures pour faire face à la situation humanitaire

Lors de cette réunion extraordinaire, la Ligue arabe examinera également l’opportunité d’une participation militaire arabe à une force africaine renforcée au Darfour. L’Union africaine, à qui la communauté internationale a délégué l’observation du cessez-le-feu signé le 8 avril dernier au Tchad entre le gouvernement et les rebelles, propose d’envoyer jusqu’à 2 000 soldats dans le Darfour pour y protéger la centaine d’observateurs chargés de surveiller l’application du cessez-le-feu et jouer le rôle, en même temps, de force de maintien de la paix. Les premiers éléments de cette mission de maintien de la paix devraient arriver à  la mi-août, leur transport étant pris en charge par les Pays-Bas et les Etats-Unis.

Au cours de cette réunion, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, devrait également présenter des mesures pour faire face à la situation humanitaire. Depuis février 2003, la région du Darfour, dans l’ouest du Soudan est le théâtre d'affrontements entre forces gouvernementales, appuyées par des milices arabes, et plusieurs mouvements rebelles. Le conflit a fait entre 30 000 et 50 000 morts, ainsi que 1,2 million de déplacés selon l'ONU. Plusieurs pays arabes affirment avoir commencé à envoyer une aide humanitaire au Darfour. «Omam a fait un don d’un million de dollars, le Croissant rouge koweitien a envoyé deux millions de dollars en aide humanitaire, ainsi que le Croissant rouge égyptien qui a envoyé quelques millions de dollars. L’Arabie Saoudite, l’Algérie et les Emirats arabes ont également envoyé plusieurs aides», a précisé Samir Hosni, le responsable du dossier Soudan au sein de la Ligue arabe.



par Myriam  Berber (avec AFP)

Article publié le 08/08/2004 Dernière mise à jour le 09/08/2004 à 08:52 TU

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Ahmed Ben Helli

Secrétaire adjoint de la Ligue Arabe

«Il faut éviter une intervention militaire»

[09/08/2004]