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Otages français en Irak

Ultimatum repoussé de 24 heures

Christian Chesnot et Georges Malbrunot sur la deuxième cassette vidéo tournée par leurs ravisseurs et diffusée par <EM>Al-Jazira </EM>le 30 août. 

		(Photo: AFP)
Christian Chesnot et Georges Malbrunot sur la deuxième cassette vidéo tournée par leurs ravisseurs et diffusée par Al-Jazira le 30 août.
(Photo: AFP)
Christian Chesnot et Georges Malbrunot sont apparus lundi soir sur une vidéo diffusée par Al-Jazira. Leurs ravisseurs annoncent un report de 24 heures de leur ultimatum.

Sur la nouvelle vidéo diffusée par la chaîne Al-Jazira, Christian Chesnot et Georges Malbrunot apparaissent les traits tirés mais ils semblent en bonne santé. Ils portent une barbe de plusieurs jours et sont habillés de la même manière que sur les premières images diffusées samedi. Le décor en revanche a changé. Plus de fond noir, c’est désormais devant un mur clair que les deux journalistes sont filmés et l’image est ornée de ce qui semble être le logo de l’Armée islamique en Irak : une carte de l’Irak barrée par une kalachnikov.

Sur cette vidéo, Christian Chesnot et Georges Malbrunot s’expriment en anglais. « Nous exhortons le peuple français et tout Français qui connaît la vie (humaine) à sortir pour manifester afin de réclamer l’annulation de la loi sur l’interdiction du voile parce que notre vie est en danger » dit Georges Malbrunot. Christian Chesnot de son côté « appelle le président Chirac et le gouvernement français à montrer de bonnes intentions à l’égard du monde arabe et musulman en abrogeant immédiatement la loi sur l’interdiction du voile ».

« Nous risquons de le payer de notre vie »

Les ravisseurs ont également demandé à Christian Chesnot de dire : « Si cette loi n’est pas annulée, nous risquons de le payer de notre vie . C’est une question de temps, peut-être de minutes et nous ferons partie des morts ». Selon Al-Jazira, c’est dans un message écrit joint à la bande vidéo que les ravisseurs annoncent leur décision de « repousser l’ultimatum de 24 heures ».

Dans la nuit, les autorités françaises se sont refusées à tout commentaire. Le chef du gouvernement, Jean-Pierre Raffarin, a fait savoir qu’il présiderait une réunion de crise à 11h30 avec les ministres concernés. Le président Jacques Chirac, qui a quitté Paris lundi soir pour Sotchi (sur les bords de la Mer noire en Russie) pour un sommet tripartie avec Vladimir Poutine et Gerhard Schröder, sera de retour à Paris en fin d’après-midi.

Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, poursuit à Amman sa tournée dans la région. Il doit rencontrer dans la journée le chef de la diplomatie jordanienne, Marwan Moasher, ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie.

Pendant ce temps, à Bagdad, le secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères, Hubert Colin de Verdière, continue à multiplier les contacts et coordonne les efforts engagés par l’ambassade de France en Irak pour entrer en contact avec les ravisseurs. Sur place à Bagdad, un membre du Comité des oulémas (la principale instance de l’islam chiite irakien) estime qu’une éventuelle exécution des otages ne profitera qu’à « l’ennemi occupant ».

Mobilisation en France et dans le monde

En France et dans le monde, la mobilisation ne faiblit pas pour demander la libération des deux journalistes. Une manifestation a rassemblé environ 3 000 personnes lundi soir à Paris. L’association française SOS racisme annonce qu’elle lance une pétition de soutien aux deux journalistes. Le président du Conseil français du culte musulmans, Dalil Boubakeur, appelle les musulmans de France à se rassembler à la mosquée de Paris à 15h00 pour « une réunion de prière ».

Pour sa part, le chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, qui s’exprime « en (sa) qualité de président de la République d’un pays composé à 95% de musulmans » demande « la libération immédiate » des deux otages.



par Philippe  Couve

Article publié le 31/08/2004 Dernière mise à jour le 31/08/2004 à 05:24 TU