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Entreprises

France Télécom privatisée

Le ministre français de l'Economie et des Finances Nicolas Sarkozy a annoncé ce mercredi la cession de quelque 10% des parts de l'Etat dans France Télécom. 

		(Photo : AFP)
Le ministre français de l'Economie et des Finances Nicolas Sarkozy a annoncé ce mercredi la cession de quelque 10% des parts de l'Etat dans France Télécom.
(Photo : AFP)
Dans un communiqué le ministère de l'Économie a annoncé ce mercredi matin la cession de 9,6% du capital à des actionnaires institutionnels. L'État passe ainsi sous la barre des 50% (aux environs de 42%) pour une opération qui pourrait rapporter entre 5 et 6 milliards d'euros. Le prix de l'action a été fixée par le ministère de l’Économie dans une fourchette de 18,95 à 19,25 euros.

Pour le gouvernement, la privatisation prévue depuis de longs mois est une évolution naturelle. Officiellement, Il s'agit de donner au groupe une plus grande marge de manœuvre industrielle et financière. Bercy ne veut en fait plus gérer une entreprise endettée.

En réduisant sa participation dans France Télécom , l'État veut faire oublier sa gestion désastreuse de l'entreprise publique. L'histoire débute en octobre 1997, le gouvernement Jospin met alors sur le marché 20% de la société. L'action est fixée à 27 euros. L'opération, qui attire 3 millions de petits actionnaires, transforme rapidement le groupe français en prédateur du secteur télécom en Europe.

Endettement record

France Télécom grossit, l'action monte en flèche jusqu'à 220 euros en mars 1999, mais l'euphorie sera de courte durée. La flambé des cours s'accompagne d'un endettement record. Gonflé à bloc par la bourse, c'est la bourse qui détruira France Télécom. Pour l'année 2002, son patron Michel Bon annonce une perte nette de 21 milliards d'euros, l'action ne vaut plus que 20 euros.

Depuis, le groupe cherche à remonter la pente. La direction a été changée, la stratégie définie, ouvrant la voix à la privatisation. En décembre 2003 le Parlement achève le processus et vote une loi qui autorise l'État à passer sous la barre des 50% du capital.

Ce mercredi, les syndicats qui n'ont pas été consultés, dénoncent l'abandon du gouvernement : la CFTC parle de trahison, FO d'exécution révélée au petit jour. De son côté, le gouvernement poursuit simplement son désengagement des entreprises publiques.

par Nicolas  Vescovacci

Article publié le 01/09/2004 Dernière mise à jour le 01/09/2004 à 15:38 TU