Otages français en Irak
Poker menteur
(Photo : AFP)
Les écoutes des services de renseignements, notamment français et syriens, indiquent que Philippe Brett était dans la banlieue de Damas quand il s’annonçait en Irak. Au final, l’équipée Julia ressemble autant à un coup de poker menteur qu’à une entreprise de libération ratée. Dimanche, le porte-parole du gouvernement français, Jean-François Copé, déplorait «l'initiative totalement personnelle prise par le député Didier Julia, sans aucun lien de quelque nature que ce soit avec l'action diplomatique conduite par notre gouvernement». «Il faut en terminer avec ce type d'initiative intempestive», tranchait-il. Visiblement, dans les allées du pouvoir français, chacun est convaincu que l’échec de l’entreprise Julia est consommé. L’heure paraît venue de limiter les dégâts.
Entrave à la diplomatie officielle
«Le risque d'une action comme celle-là, c'était de faire croire qu'il pouvait y avoir, ici ou là, je ne sais quelle duplicité de la part la France, alors qu'il n'y en a aucune», précise Jean-François Copé. L’intervention du député Julia est «tout à fait nuisible à la cause qu'il prétend défendre» renchérit le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, invitant le gouvernement et le parti de la majorité, l'UMP à «faire cesser immédiatement cette agitation» déclenchée par le député UMP, Didier Julia.
Samedi déjà, le président Chirac avait exprimé ses inquiétudes quant aux possibles conséquences négatives des «démarches parallèles» dénoncées comme une entrave à la diplomatie officielle par son ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier. Le 28 septembre, l’irruption bruyante et rocambolesque du groupe Julia aurait rompu le contact indirect établi par la diplomatie française avec les ravisseurs.
Jeudi, Paris avait dépêché le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Jean-Pierre Lafon, à Amman, en Jordanie, et le général Philippe Rondot, chargé des opérations spéciales au ministère de la Défense, à Damas, où Didier Julia avait installé ses étranges quartiers. Ses gesticulations médiatiques ont fait peu de cas des otages. L’affaire franco-française touche peut-être à sa fin. Reste à en connaître les tenants et aboutissants.
par Monique Mas
Article publié le 03/10/2004 Dernière mise à jour le 04/10/2004 à 13:41 TU