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Terrorisme

Attentat contre l’ambassade d’Indonésie à Paris

Un pompier de Paris se tient non loin du lieu de l'explosion de la bombe, au pied de l'ambassade d'Indonésie. 

		(Photo: AFP)
Un pompier de Paris se tient non loin du lieu de l'explosion de la bombe, au pied de l'ambassade d'Indonésie.
(Photo: AFP)
Une explosion d’origine criminelle a fait une dizaine de blessés devant l’ambassade d’Indonésie vendredi à l’aube.

Il était près de 5 heures du matin quand l'explosion a eu lieu. Un engin de moyenne puissance, selon les autorités, a été déposé dans un sac au pied de l'ambassade, en-dessous de son drapeau. Une dizaine de personnes ont été blessées légèrement, dont 4 personnes de l'ambassade déjà présentes en raison du décalage horaire, et des voisins, dont une fillette de 11ans. Tous ont été principalement touchés par des éclats de verre.

Le verre jonchait le sol à plus de trente mètres aux alentours. Les dégâts matériels sont sérieux. Le bâtiment de l'ambassade, un bel édifice datant des années 30, a eu de nombreuses vitres brisées et des fenêtres des bâtiments voisins ainsi que des pare-brise de voitures ont également explosé.

Le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin s'est immédiatement rendu sur place, ainsi que le préfet de police. On ne sait pas à l'heure actuelle si l'ambassade avait reçu des menaces. Les responsables du renseignement français, en tout cas DST (contre-espionnage) et les Renseignements généraux (police) se retrouvent ce matin place Beauvau, au siège du ministère, pour faire le point sur l'état des menaces qui pèsent en France.

Le difficile pari de la sécurité

Paris compte 151 ambassades et 44 consulats, ce qui fait beaucoup de lieux sensibles à protéger pour la Préfecture de Paris, d'autant qu'il faut aussi surveiller les résidences privées des chefs de délégations, qui habitent parfois à une autre adresse. Si quelques lieux particulièrement à risques continuent d'être surveillés par des policiers en faction 24 heures sur 24, comme l'Ambassade américaine, ou la représentation palestinienne, la plupart des «plantes vertes» ont disparu, selon le surnom moqueur qu'on a longtemps donné à ces gardes statiques.

Depuis novembre 2002, c'est une Unité mobile d’intervention et de dissuasion de 280 hommes spécialement formés qui les a remplacés, le but étant d'être plus dynamique et préventif. La surveillance est assurée par des rondes permanentes, 24 heures sur 24, selon six circuits différents, choisis de manière aléatoire, chacun mobilisant deux patrouilles. Les effectifs comptent 78 hommes le jour, et 34 la nuit.

Leurs circuits empruntent des itinéraires qui privilégient les ambassades sensibles mais pas seulement. Normalement un passage a lieu toutes les quinze minutes, surtout dans le XVIe arrondissement de Paris où l'on compte plus de 100 représentations étrangères. Il n'a probablement pas été très difficile aux poseurs de bombe d'avoir le champ libre. Au-delà de l'attentat lui-même, c'est donc toute la question d'une surveillance en continu qui est soudain reposée.



par Catherine  Frammery

Article publié le 08/10/2004 Dernière mise à jour le 08/10/2004 à 10:36 TU

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Dominique de Villepin

Ministre français de l'Intérieur

«En l'état actuel de nos informations, il n'y avait pas de menaces spécifiques...»

[08/10/2004]