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Proche-Orient

Yasser Arafat est mort

Yasser Arafat, le 14 juillet 2004 

		(Photo : AFP)
Yasser Arafat, le 14 juillet 2004
(Photo : AFP)
L’homme qui a incarné pendant quarante ans les aspirations nationales palestiniennes s’est éteint à 3 h 30 à l’hôpital Percy de Clamart.

Tôt dans la matinée, peu après l’annonce officielle palestinienne faite à Ramallah du décès du président palestinien, le médecin général Christian Estripeau, porte-parole de l’hôpital militaire où Yasser Arafat est traité depuis une dizaine de jours, est venu lire le communiqué suivant : « Monsieur Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne est décédé à l'hôpital des armées Percy à Clamart le 11 novembre à 03h30 [heure de Paris] ».

Aussitôt connu la nouvelle, un ballet de voiture diplomatique a commencé devant l’hôpital militaire Percy, sous les yeux des sympathisants palestiniens qui malgré le froid veillaient devant l’établissement. L’Autorité palestinienne a décrété un deuil de quarante jours.

L’Égypte a confirmé que les funérailles officielles se dérouleraient vendredi à l’aéroport du Caire, avant que la dépouille du président palestinien soit acheminée à Ramallah pour l’enterrement proprement dit. Pour sa part, Israël a réagi en renforçant le bouclage des territoires occupés. Le président israélien Moshe Katzav espère « un nouveau chapitre » après la mort d’Arafat. Quant au ministre de la Justice, Tommy Lapid, il s’est ouvertement réjoui de sa mort.

Les réactions ont immédiatement commencé à affluer. Jacques Chirac, qui une semaine plus tôt, s’était rendu au chevet de Yasser Arafat en route pour le sommet de Bruxelles, a rendu hommage à l’« homme de courage et de conviction qui a incarné pendant quarante ans le combat des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits nationaux ».

Le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan s’est déclaré « profondément ému » par la mort de celui qui « symbolisait les aspirations nationales du peuple palestinien ».

Le Premier ministre britannique Tony Blair a présenté ses condoléances à la famille d’Arafat et au peuple palestinien, soulignant que le processus de paix était la « plus haute priorité » de la communauté internationale.

A Washington, Colin Powell a qualifié Arafat de « personnage important dans l’histoire de la région (qui) incarnait aux yeux du peuple palestinien les espoirs et les rêves pour la création d’un État palestinien indépendant ». Mais le président George Bush, qui refusait tout contact avec le président palestinien depuis plus de deux ans, s’est contenté de dire que cette mort « est un moment important dans l’histoire palestinienne » et d’appeler la nouvelle direction palestinienne à « bâtir une société démocratique et libre ». L’ancien président Bill Clinton, en revanche, s’est montré beaucoup plus chaleureux en soulignant que les « Palestiniens pleurent le décès de l’homme qui symbolisa leurs aspirations pendant si longtemps ».

Le président russe Vladimir Poutine, dans un message de condoléances, estime que la mort d’Arafat est une « lourde perte » pour le peuple palestinien, sans faire allusion au processus de paix.

 
«Le Kremlin a réagi rapidement au décès de Yasser Arafat.»
Jean-Frédéric Saumont
Envoyé spécial permanent de RFI à Moscou [11/11/2004] 3 min 0 sec
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L’Inde a rendu hommage à l’« altruisme » de Yasser Arafat, tandis que le président chinois Hu Jintao salue un « dirigeant remarquable » et que l’Indonésie se dit attristée par la mort d’un « héros ».

La Nouvelle-Zélande estime que « son legs principal est d’avoir obtenu la reconnaissance d’un droit à l’existence d’une nation palestinienne ». En revanche, le Premier ministre australien John Howard s’est distingué en indiquant qu’aucun représentant australien n’assisterait au funérailles d’Arafat « que l’histoire jugera très durement ».



Article publié le 11/11/2004 Dernière mise à jour le 11/11/2004 à 14:47 TU

Audio

Yehuda Lancry

Ancien ambassadeur d'Israël en France

«Je pense que la majorité des Israéliens comprend le deuil du peuple palestinien.»

[11/11/2004]

Afif Safieh

Porte-parole de l'Autorité palestinienne à Londres

«J’ai toujours considéré Yasser Arafat comme étant le de Gaulle palestinien.»

[11/11/2004]