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Côte d’Ivoire

Chirac ne renonce pas

Le président Jacques Chirac lors d'un dialogue avec des jeunes de Marseille dans le cadre de la 14è Cité de la réussite. 

		(Photo : AFP)
Le président Jacques Chirac lors d'un dialogue avec des jeunes de Marseille dans le cadre de la 14è Cité de la réussite.
(Photo : AFP)
Lors d’un déplacement à Marseille, dans le sud de la France, le président français a pris publiquement la parole pour exprimer sa préoccupation sur la situation en Côte d’Ivoire et affirmer que Paris continuera son action sous mandat international afin de ne «pas laisser se développer un système pouvant conduire à l’anarchie ou à un régime de nature fasciste».

Lors d’un débat public à Marseille, dans le sud de la France, où il était en déplacement dimanche, Jacques Chirac s’est déclaré « consterné » par la situation en Côte d’Ivoire et a dénoncé « une minorité agissante autour d’un régime contestable ». Selon le chef de l’Etat, « la France assume ses responsabilités », travaille « sous mandat de l’ONU » et « à la demande de l’ensemble des Africains », évoquant notamment « l’appui unanime de l’Union africaine », dont un sommet s’ouvrait dimanche après-midi à Abuja, au Nigeria.

Selon le président français, la Côte d’Ivoire du temps de Félix Houphouët-Boigny était « un modèle ». « Ses successeurs n’ont pas eu les mêmes succès », a déclaré le N°1 français, dénonçant l’« ambiance désastreuse qui s’est créée dans ce pays » avec notamment « une chasse aux blancs et aux étrangers ». M. Chirac a déclaré partager les propos de son homologue sénégalais Abdoulaye Wade qui, samedi, évoquait un « chaos éternel » en cas de retrait de la France de Côte d’Ivoire. « Nous ne voulons pas laisser se développer un système pouvant conduire à l’anarchie ou à un régime de nature fasciste », a prévenu Jacques Chirac, fermement campé sur le mandat international de la France pour légitimer son action. « Nous ne faisons pas une guerre coloniale, naturellement », a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat français a également rappelé que « les forces françaises ne sont pas là uniquement pour protéger les étrangers, dont je rappelle, a-t-il dit, qu’il ne s’agit pas seulement des Français, pas seulement des Européens. C’est également des Libanais, qui sont nombreux, et un certain nombre d’Ivoiriens, les Maliens – et le président du Mali me disait hier (samedi) qu’il en était déjà à 12 morts, et encore il ne savait pas tout- c’est les Burkinabé, naturellement, donc il y a beaucoup de gens qui sont menacés », a souligné Jacques Chirac.

Jacques Chirac a également rappelé que la mission militaire française n’était pas cantonné à la seule protection des personnes. « Il y a aussi toute l’action devant conduire à éviter un développement du conflit inter-ethnique, notamment entre le nord et le sud. Certains, aussi bien au sud qu’au nord, n’ont qu’un idée, c’est d’en découdre et personne ne gagnera, tout le monde en pâtira. Donc c’est également cette mission que nous avons, d’essayer de faire en sorte qu’une transition vers un système plus raisonnable puisse se faire », a estimé M. Chirac.

Par ailleurs celui-ci a rappelé que Paris était engagé sur le terrain ivoirien en partenariat avec des casques bleus de l’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire. « Il n’y a pas que la France, il y a aussi l’Onuci, la force créée par l’ONU comprenant essentiellement des gens de l’Afrique de l’ouest. C’est l’Onuci et la France qui, ensemble, assurent cette mission, qui n’est pas seulement, naturellement, de protéger les gens menacés, mais également de protéger la paix en général », a dit Jacques Chirac.



par Georges  Abou (avec AFP)

Article publié le 14/11/2004 Dernière mise à jour le 14/11/2004 à 16:27 TU