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France

Ouverture du procès des écoutes de l’Élysée

Christian Prouteau (à gauche) et son avocat Francis Szpiner (à droite) au tribunal correctionnel de Versailles. 

		(Photo : AFP)
Christian Prouteau (à gauche) et son avocat Francis Szpiner (à droite) au tribunal correctionnel de Versailles.
(Photo : AFP)
Le procès des écoutes de l'Elysée s'ouvre ce lundi devant la 16ème Chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Douze personnes sont renvoyées devant le Tribunal pour «atteinte à la vie privée». Les prévenus sont des anciens de la cellule anti-terroriste de l'Élysée, mais aussi trois directeurs de cabinet et un général responsable du Groupement interministériel de contrôle (GIC), l’organisme chargé des écoutes. L'enquête, qui a mis au jour un système parallèle d'écoutes au sommet de l'État, n'a jamais mis les responsables politiques de l'époque.

Vingt ans après les faits, ce procès, prévu pour durer quatre mois, devrait éclairer la face la plus sombre de la présidence Mitterrand. En 1982, juste après l'attentat de la rue des Rosiers, l'Élysée créé une cellule anti-terroriste.

Très vite, cette cellule dirigée par le patron du GIGN, Christian Prouteau, va se mettre au service exclusif du président. Il faut protéger les secrets d'État, tous les secrets, y compris celui de l'existence de Mazarine, la fille de François Mitterrand.

C'est aussi pour cela que des dizaines de personnes seront écoutés : de l'écrivain Jean-Edern Hallier, à l'actrice Carole Bouquet, en passant par des journalistes, des avocats et une poignée d'hommes politiques.

Trois anciens directeurs de cabinet parmi les prévenus

Officiellement, la procédure des demandes d'écoute est respectée. Officieusement, certaines demandes surprenantes sont imposées par le cabinet du ministre de la Défense, puis par celui du Premier ministre.

C'est pourquoi trois anciens directeurs de cabinet se retrouvent sur le banc des prévenus. Un général sera aussi jugé : il dirigeait le GIC, le groupement interministériel de contrôle, qui gère les écoutes.

Parmi les «écoutés» des Grandes Oreilles de l'Elysée, il y avait de tout... et même un ancien de la cellule, le capitaine Paul Barril qui aurait lui aussi représenté une menace pour le pouvoir. Paul Barril, soupçonné d'avoir été la taupe qui a alimenté l'enquête du juge d'instruction.



par David  Servenay

Article publié le 15/11/2004 Dernière mise à jour le 15/11/2004 à 10:17 TU