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Sommet de la francophonie: Ouagadougou 2004

L’Organisation internationale de la Francophonie en devenir

Depuis le début des années quatre-vingt dix, les Etats membres ont émis la volonté de mieux définir et développer les missions de la Francophonie en renforçant notamment sa dimension politique. Après la création en 1997 de la fonction de Secrétaire général de la Francophonie, une étape décisive a été franchie avec l’installation formelle de l’Organisation internationale de la Francophonie, en 1998 à l’occasion de la Conférence ministérielle de Bucarest.

Réunissant à l’heure actuelle 51 Etats et gouvernements membres et 5 observateurs, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) conduit ses actions dans les domaines de la politique internationale et de la coopération multilatérale. Ses missions lui impartissent de s’investir dans l’instauration et le développement de la démocratie, dans la prévention des conflits et le soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’homme. Elle participe également à l’intensification du dialogue des cultures (thème du Sommet de Beyrouth en 2002) et des civilisations. L’OIF intervient par ailleurs dans le renforcement de la solidarité entre ses membres par des actions de coopération multilatérale, en vue de favoriser l’essor de leurs économies. En ceci, elle reprend les objectifs fixés par la Charte de la Francophonie adoptée en 1996 à l’occasion de la Conférence ministérielle de Marrakech. En outre, les Sommets de Moncton en 1999, puis de Beyrouth en 2002, ont étendu progressivement la mission de l’OIF dans les domaines de la jeunesse et de la diversité culturelle.

Le Secrétaire général, « la voix et le visage » de la Francophonie au plan international

Pour mener à bien ces objectifs, les États membres ont doté l’OIF d’un budget annuel qui s’élève actuellement à 227 millions d’euros. Ce budget concourt au fonctionnement du système institutionnel de l’OIF qui s’articule, c’est sa singularité, autour d’instances politiques et d’opérateurs. Les instances politiques sont au nombre de quatre. Il s’agit de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage, de la Conférence ministérielle de la Francophonie, ainsi que du Conseil permanent de la francophonie (CPF) et, depuis 1997, du Secrétariat général.

L’action de cette dernière instance est soutenue par quatre représentations permanentes auprès des Nations unies (à New York et à Genève), de l’Union européenne (à Bruxelles), de l’Union africaine et de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (à Addis-Abeba). Le Secrétaire général est le « visage et la voix » de la Francophonie, et le véritable ordonnateur de toutes les décisions stratégiques. Dans le domaine politique, il dispose des services de la Délégation aux droits de l’Homme et à la Démocratie, notamment pour tout ce qui a trait à l’appui aux processus démocratiques et à la paix.

Cinq opérateurs, véritables acteurs de la coopération multilatérale

La Francophonie s’appuie également sur cinq opérateurs qui apparaissent comme les véritables acteurs de la coopération multilatérale francophone. L’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF), qui s’est substituée en 1998 à l’ex Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), constitue l’opérateur principal de l’OIF ; elle a pour mission essentielle d’agir pour que les pays du Sud acquièrent les moyens de maîtriser leur développement et de générer leur propre dynamique en la matière. S’y ajoutent les autres opérateurs directs de la Francophonie que sont l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), l’Université Senghor d’Alexandrie, l’Association internationale des maires francophones (AIMF), et enfin TV5. Quatre de ces cinq entités sont financées par le biais du Fonds multilatéral unique, TV5 faisant l’objet d’un financement distinct. En 2004, le budget des opérateurs a ainsi atteint plus de 227 millions d’euros, avec notamment 83,1 millions d’euros pour la seule AIF.

Le mode actuel de fonctionnement de l’OIF pourrait être amené à évoluer avec la mise en place attendue d’une stratégie décennale. A la suite de la réflexion autour de l’élaboration d’un tel cadre, l’idée d’une refonte institutionnelle (pouvant passer par une modification de la Charte de la Francophonie) a été avancée. Si l’on admet que l’OIF devrait toujours davantage inscrire son rôle dans les grands débats de la communauté internationale, ceci suppose en effet une meilleure identification de ses besoins de fonctionnement, compatibles avec cette ambition.



par Florence  Leroux

Article publié le 16/11/2004 Dernière mise à jour le 16/11/2004 à 17:55 TU