Sommet de la francophonie: Ouagadougou 2004
Les Francophones dans le monde
(Photo: AIF)
En premier lieu, il convient de relever que de nouvelles terminologies sont apparues pour le décompte des francophones. En juin 2002, suite à la mise en place d’un groupe de travail par le Haut Conseil de la Francophonie avec l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), et sur suggestion du linguiste Robert Chaudeson, ont en effet été adoptées de nouvelles définitions remplaçant les termes de « francophones réels » et « francophones occasionnels ». On parle désormais de « francophones » et « francophones partiels ». Le terme « francophone » désigne une personne capable de faire face, en français, aux situations de communication courante tandis qu’un « francophone partiel » est une personne ayant une compétence réduite en français, lui permettant de faire face à un nombre limité de situations. On dénombrait ainsi en 2002 environ 110 millions de francophones et plus de 65 millions de francophones partiels.
Le français occupe le 9e rang dans le classement des langues les plus parlées dans le monde. Cette hiérarchie fait entrer en jeu des langues comme le chinois, l’hindi, le russe qui ne bénéficient pourtant pas d’une diffusion au-delà de leurs frontières ou de leur continent. Mais si l’on se réfère à la concurrence des seules langues à diffusion intercontinentale, le français est devancé par l’anglais, numéro un mondial, avec près d’un milliard de locuteurs, l’espagnol (environ 450 millions), l’arabe (environ 250 millions) et le portugais (près de 200 millions).
Les pays où l’on trouve le plus de francophones sont, en dehors de la France, l’Algérie, le Canada, le Maroc, la Belgique, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, le Cameroun, la République démocratique du Congo et la Suisse. Les régions les plus francophones sont l’Europe de l’Ouest et le Maghreb.
Si le français n’est pas privilégié au niveau du nombre, il n’en reste pas moins la seule langue derrière l’anglais à maintenir une présence sur les cinq continents malgré sa grande faiblesse en Extrême-Orient. Cet atout, héritage, entre autres, du passé colonial de la France, est contrebalancé par certains handicaps par rapport à l’espagnol ou au portugais. En effet, ces deux langues sont d’autant moins fragiles qu’elles défendent un bastion plus centralisé géographiquement et qu’elles bénéficient d’un taux de croissance démographique de la population plus élevé. Le français est en « situation intermédiaire », sa diffusion dépendant à l’avenir de la volonté politique et des options stratégiques que prendront les dirigeants de la Francophonie. A ce titre, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est engagée, depuis la fin des années quatre-vingt-dix et surtout depuis le Sommet de Beyrouth en 2002 consacré au « dialogue des cultures », dans la voie de la promotion de la diversité culturelle (expression qui est venue remplacer la notion d’ « exception culturelle », jugée trop défensive et surtout mal adaptée au nouveau contexte global).
Où sont les francophones ?
L’Europe de l’Ouest compte environ 70 millions de francophones (francophones et francophones partiels confondus). L’Amérique du Nord environ 16 millions, l’Afrique subsaharienne 43,5 millions, le Maghreb 15,7 millions et l’Asie 3 millions (N.B. : ces chiffres ne tiennent compte que des résultats obtenus suite aux consultations réalisées par l’OIF auprès de ses Etats membres ).
En Europe de l’Ouest, outre l’Hexagone, on trouve des francophones principalement en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. En Belgique, pays plurilingue, on estime le nombre de francophones à environ 70 % de la population totale. Cela représente un peu plus de 7 millions de personnes. La population wallonne est entièrement francophone. A Bruxelles, 85 % des habitants parlent en français ; la minorité flamande est d’ailleurs, elle aussi, obligée d’utiliser quotidiennement le français dans cette ville. Et dans les écoles flamandes, les enfants apprennent le français comme première langue étrangère. En Flandres, la majeure partie des jeunes ont appris le français avant l’âge de 8 ans.
Au Luxembourg, la situation linguistique est assez complexe. Ce pays est, depuis le Moyen Age, tiraillé entre l’usage des langues allemande et française. A l’heure actuelle, le luxembourgeois est la langue nationale, le français la langue de législation et le français, l’allemand, le luxembourgeois sont les langues administratives et judiciaires. En fait, une grande partie des Luxembourgeois pratiquent un « bilinguisme ou un trilinguisme simultané ». De ce fait, la quasi totalité des Luxembourgeois parle le français (cela représente 430 000 personnes soit près de 97 % de la population).
En Suisse, trois langues officielles se côtoient : le français, l’allemand et l’italien. Sur 26 cantons suisses, quatre sont exclusivement francophones et trois bilingues français-allemand. En tout, un peu plus de 3,6 millions de personnes parlent français (1,49 million de francophones et 2,17 millions de francophones partiels).
Si l’on considère les pays de l’Union européenne plus la Suisse, on constate que le français est la deuxième langue la plus parlée derrière l’allemand (environ 90 millions) et devant l’anglais (environ 61 millions). La proportion des francophones en Europe tend à croître lentement grâce à l’évolution démographique. La croissance de la population française est plus forte que celle de l’Allemagne. L’avenir y est donc assez favorable aux francophones.
En Europe centrale et orientale, on dénombrait 1,423 million de francophones et 5 millions de francophones partiels en 2002. La Roumanie est le pays où les francophones sont les plus nombreux (1 125 000 de francophones et 3 millions de francophones partiels).
L’année 2004 aura été importante à la fois pour cette région de l’Europe avec l’entrée de la plupart de ses membres dans l’Union européenne mais aussi pour la Francophonie à l’échelle européenne, dont Abdou Diouf, actuel secrétaire général de l’OIF, a pu saluer le renforcement avec l’arrivée au sein de l’Union de cinq pays francophones : la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque (soit 1,387 million de francophones). A cette occasion, l’ancien président sénégalais a déclaré : « La Francophonie déploie, depuis longtemps, des efforts importants pour promouvoir le français dans les organisations internationales, que ce soit à l’Onu ou à l’Union européenne. » Dès lors, ceci porte au nombre de huit les Etats à la fois membres de l’Union européenne et de l’OIF.
Par ailleurs, dès janvier 2002, les Etats francophones déjà membres de l’Union ainsi que l’AIF avaient mis en place un « plan pluriannuel d’action pour le français en préparation de l’élargissement de l’Union européenne ». L’élaboration d’un tel plan s’inscrit dans la promotion par la France et la Francophonie de la diversité culturelle et linguistique. Alors qu’un certain « franco-pessimisme » a pu apparaître d’un point de vue linguistique (le nombre de langues officielles de l’Union étant porté à 20), l’entrée de ces pays francophones d’Europe centrale et orientale pourrait à terme « renforcer le groupe francophone de l’Union européenne », selon Stéphane Lopez, en charge du plan d’action au sein de l’AIF. Et ceci d’autant plus que d’autres Etats membres de l’Union ont déjà manifesté leur volonté de devenir membres associés ou observateurs auprès de l’OIF, et notamment la Grèce et l’Autriche.
Le bastion québécois
En Amérique du Nord, c’est naturellement au Canada que l’on trouve la plus forte minorité de population parlant le français. Sur près de 30 millions d’habitants en 2002, on dénombrait 7 millions de francophones et 3 millions de francophones partiels. A l’échelle nationale, les francophones représentent ainsi 24 % de la population totale et les francophones partiels environ 10 %. Cependant, le bilinguisme est de plus en plus répandu : 17 % des Canadiens sont bilingues. Ce phénomène touche surtout les francophones (41 %). On compte 38 % de personnes bilingues au Québec et 33 % au Nouveau-Brunswick. C’est dans cette dernière province qu’a été organisé, en septembre 1999, le VIIIe Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement ayant le français en partage, dans la ville de Moncton.
De plus, les populations francophones sont très concentrées géographiquement. Elles représentent 81 % des habitants de la province de Québec (7,125 millions d’habitants), plus de 30 % du Nouveau-Brunswick, un peu moins de 4 % de l’île du Prince Edouard, 3,7 % de la Nouvelle-Écosse, environ 3 % de l’Ontario.
La province de Québec est donc le bastion du français au Canada. La situation du français langue maternelle y est relativement stable depuis une cinquantaine d’années. Aujourd’hui, il est la langue dominante dans tous les domaines publics et dans la sphère privée. La scolarisation en français a progressé de 1980 à 1990. Elle est passée de 86,2 % à 90,3 %. Quant au Nouveau-Brunswick, « second bastion francophone au Canada », on a noté récemment un accroissement de la population anglophone alors que le nombre de francophones a chuté de 0,6 %. Toutefois, en 2002, le Conseil municipal de Moncton a décidé de déclarer la ville officiellement bilingue. C’est la première ville du Canada qui a pris une telle décision.
Bien que n’entrant pas dans le décompte des francophones en Amérique du Nord (puisque non membres de l’OIF), on recense environ 300 000 francophones en Louisiane, pour une population totale de 4,4 millions, selon le dernier recensement de 2000. En 1990, lors d’un précédent recensement, 195 000 Louisianais avaient déclaré que le français était la langue parlée dans leur foyer (soit plus de 4 % de la population de l’époque).
Toujours aux Etats-Unis, et selon les estimations des postes diplomatiques français, la Nouvelle-Angleterre regrouperait plus de 400 000 francophones.
En Haïti, on dénombre 1 040 000 francophones et 800 000 francophones partiels sur une population d’environ 8 millions de personnes, soit environ 23 %. Le français bénéficie toujours du statut de langue officielle, mais sa diffusion est de plus en plus difficile face au créole qui gagne du terrain dans l’administration et la vie économique et sociale. C’est généralement la langue de l’élite.
C’est sur le continent africain que la présence des francophones est la plus significative.
Sans parler ici des francophones partiels, le Gabon avec 91,6 % de francophones (population totale : 1,2 million de personnes en 2000), le Congo avec plus de 33 % (3 millions d’habitants), la Côte d’Ivoire avec 22 % (pour une population de 16 millions de personnes), le Togo avec 20 % (4,5 millions d’habitants) et le Cameroun (18 %) sont les pays d’Afrique noire où la francophonie est la plus largement répandue. C’est au Mali que l’on constate le chiffre le moins élevé concernant le nombre de personnes qui pratiquent le français : 8,2 %.
Malgré tout, un point ne doit pas être négligé et pourrait, à plus ou moins long terme, être préjudiciable au développement de la francophonie en Afrique : la crise de l’éducation. L’Unesco a réalisé un classement de 87 pays en développement selon la situation de l’enseignement fondamental. Il en résulte que parmi les Etats francophones du continent, seul Maurice obtient un bon 4e rang. La Tunisie est 27e, l’Algérie 38e, 12 pays sont classés du 48 au 70e rang, et 7 du 70 au 84e. S’il ne s’agit pas là du seul enseignement du français, celui-ci pourrait tout de même pâtir d’une situation aussi critique. Le rapport sur la Francophonie dans le monde, rédigé par le Conseil consultatif de l’OIF en 2003, a abondé en ce sens, reprenant les constats de nombreux postes diplomatiques français à l’étranger qui relèvent une « dégradation du système éducatif » dans de nombreux Etats africains. Il en va ainsi du Burundi où il a pu être constaté une « détérioration de la qualité du français pratiqué et enseigné » mais aussi du Congo avec « une dégradation inquiétante, un très mauvais usage de la langue française, ce qui dans la pratique se traduit par une recrudescence de l’analphabétisme », ou encore au Tchad où il a été constaté une « lente déstructuration du français ».
Proportion de francophones dans les pays d’Afrique subsaharienne en 2002 | ||
francophones |
francophones partiels | |
Bénin |
8,77 % |
16,67 % |
Burkina Faso |
7,20 % |
15,6 % |
Burundi |
0,73 % |
7,35 % |
Cameroun |
18 % |
26,8 % |
Cap-Vert |
4,99 % |
- |
Centrafrique |
17,57 % |
- |
Congo |
33,33 % |
33,33 % |
Congo (République démocratique) |
4 % |
10 % |
Côte d’Ivoire |
22,09 % |
40 % |
Djibouti |
7,91 % |
31,65 % |
Gabon |
91,6 % |
- |
Guinée |
5,4 % |
9,7 % |
Guinée-Bissau |
0,5 % |
- |
Guinée équatoriale |
0,10 % |
15 % |
Mali |
8,2 % |
8,2 % |
Mauritanie |
5,42 % |
4,17 % |
Niger |
9 % | |
Rwanda |
6 % |
2 % |
Sao Tomé-et-Principe |
0,20 % |
- |
Sénégal |
10,5 % |
13,6 % |
Tchad |
19,4 % | |
Togo |
20,1 % |
35,2 % |
Source: Rapport 2002-2003 du Haut Conseil de la Francophonie.
Dans l’Océan Indien, on comptabilisait en 2002, selon la Banque mondiale, 919 000 francophones et environ 3,5 millions de francophones partiels, soit respectivement 5,04 % et 19,21 % de la population totale. Aux Comores, on en dénombre globalement 164 000, à Maurice 873 000, aux Seychelles 76 000, et 2 540 000 à Madagascar dont seulement 88 000 francophones.
Plus de 25 millions de francophones au Maghreb. Dans les pays du Maghreb, la francophonie est encore très présente même si, d’après l’OIF, elle y est en légère régression. Le français n’est plus la langue officielle ni en Algérie, ni au Maroc, ni en Tunisie, mais il est dans ces deux derniers pays, membres de l’OIF, une des langues d’enseignement.
En 2002, on dénombrait globalement dans les deux pays membres du Maghreb, 15,7 millions de francophones (y compris les francophones partiels). Ainsi, au Maroc, les francophones représentent environ 10,9 millions de personnes soit plus de 37 % de la population. En Tunisie, on dénombre environ 4,8 millions de francophones sur 9,6 millions d’habitants.
L’Algérie n’est pas prise en compte dans les chiffres du rapport 2003 de l’OIF sur la Francophonie dans le monde. Cet État constitue pourtant le second pays francophone au monde, avec globalement près de 16 millions de personnes qui parlent le français sur 31,2 millions d’habitants. Cette situation paradoxale trouve son explication dans le fait qu’il n’est toujours pas membre de l’OIF.
Quoi qu’il en soit, on peut estimer à l’heure actuelle que cette partie du monde regroupe entre 25 et 30 millions de francophones. Ce chiffre est loin d’être négligeable. Dès 1995, les auteurs de l’Atlas de la langue française faisaient remarquer « qu’aucune catastrophe politique ne pourrait déraciner le français au Maghreb en moins de plusieurs décennies; ces catastrophes, au moins dans une version durable, sont au demeurant improbables ». Presque dix ans plus tard, cette réflexion semble se confirmer.
Dans la région du Proche et Moyen-Orient, le Liban joue depuis de nombreuses années le rôle de pivot de la Francophonie. A l’heure actuelle, on estime les francophones aux alentours de 1 600 000 et les francophones partiels à environ 680 000. Malgré la guerre qui, dans une certaine mesure, a bouleversé les données linguistiques, une relance de la Francophonie a pu être observée depuis 1990. Dans ce sens, le rapport établi par le Conseil consultatif de l’OIF en 2003 révèle que la francophonie « a toujours son bastion en milieu scolaire au Liban, améliore ses positions en milieu universitaire et dans la presse hebdomadaire et mensuelle ». La presse libanaise francophone s’est mieux vendue, L’Orient-Le Jour est passé de 8 000 exemplaires en 1991 à 20 000 en 1993, par exemple.
Selon les informations fournies par les postes diplomatiques français, il y aurait en Israël entre 400 000 et 600 000 francophones.
En Asie, c’est dans la péninsule indochinoise que l’on trouve le plus de francophones, pour des raisons historiques évidentes. Au Vietnam, on dénombre environ 150 000 francophones et 225 000 francophones partiels. Mais leur moyenne d’âge est très élevée. Ils se situent en majorité dans la catégorie des plus de soixante ans. L’avenir de la Francophonie dans ce pays dépend donc en grande partie de la place que le français va occuper au cours des prochaines années dans le système éducatif. Depuis le VIIe sommet de la Francophonie, organisé dans ce pays en 1997, la place du français s’est améliorée (augmentation de la demande d’émissions télévisées en français, de reportages en français dans la presse, d’éditions bilingues…). Après l’anglais, le français devance les autres langues étrangères.
Au Cambodge, « tout est à faire », car dans ce pays, 90 % des Cambodgiens de l’élite intellectuelle, souvent francophones, ont été éliminés. En 2002, il n’y avait que 32 000 francophones pour une population totale de 12 millions d’habitants. Toujours concernant le Cambodge, le rapport 2003 de l’OIF sur la Francophonie dans le monde constate néanmoins que « les échanges entre les communautés immigrées dans les pays francophones - en France notamment - et le pays d’origine contribuent au développement de la francophonie ».
Pour autant, ce même rapport indique que l’implication croissante du Vietnam et du Cambodge au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) contribue à y renforcer la place de l’anglais comme première langue internationale.
Quant au Laos, on estime le nombre de francophones à 0,18 % de la population. Les autorités ont adopté une politique du tout anglais et le français est donc en régression.
par Valérie Gas, Florence Leroux
Article publié le 16/11/2004 Dernière mise à jour le 16/11/2004 à 16:04 TU
Atlas de la langue française, collectif sous la direction de Philippe Rossillon, Bordas, Paris, 1995, 128 p.
Etat de la Francophonie dans le monde 1997-1998, Haut Conseil de la Francophonie, La Documentation française, Paris.
Etat de la Francophonie dans le monde 1999-2000, Haut Conseil de la Francophonie, La Documentation française, Pari, février 2001, 639 p.
La Francophonie dans le monde 2002-2003, OIF-Conseil consultatif, Larousse, Paris, juin 2003, 319 p. [L’ouvrage reprend certaines données de l’Atlas de la Banque mondiale 2002]
Estimation du nombre de francophones dans les pays membres de l’OIF | ||
francophones |
francophones partiels | |
Afrique subsaharienne |
43 565 000 | |
Maghreb |
15 700 000 | |
Océan Indien |
919 000 |
3 490 000 |
Amérique du Nord |
7 500 000 |
3 060 000 |
Caraïbes |
1 805 000 |
951 000 |
Extrême Orient |
192 000 |
225 000 |
Proche et Moyen Orient |
1 818 000 |
783 000 |
Europe centrale et orientale |
1 423 000 |
5 173 000 |
Europe de l’Ouest |
65 005 000 |
5 170 000 |
Océanie |
423 000 |
48 000 |
Source : Rapport 2002-2003 du Haut Conseil de la Francophonie.