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Sommet de la Francophonie: Ouagadougou 2004

Réseaux francophones mode d’emploi

La Francophonie a choisi, depuis une dizaine d’années, d’accentuer sa stratégie originale de travail en réseau, moyen efficace pour favoriser les échanges et valoriser les bonnes pratiques.

La nature transnationale de la Francophonie, les dispositifs et en particulier les références juridiques que ses membres ont en commun l’ont encouragée, depuis ses débuts, à élaborer une stratégie de travail en réseaux, qu’ils soient institutionnels ou professionnels. Plusieurs structures transversales sont ainsi nées au fil des expériences : parmi les premières figurent l’Assemblée parlementaire francophone, l’Association internationale des Maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF), la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays ayant le français en partage (Confejes) ou la Conférence des ministres de l’Education nationale (Confemen). A chaque fois, il s’agit de cadres permettant la réflexion, la concertation, les échanges de pratiques, la coopération et la consultation entre leurs différents membres.

Aujourd’hui, plusieurs secteurs d’intervention de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) disposent de réseaux qui fonctionnent de manière indépendante, même s’ils sont fortement soutenus ou suscités par la Francophonie. Le programme de « mise en valeur de la diversité linguistique et culturelle » peut ainsi compter sur le Réseau international du français dans le monde, le Réseau international francophone d’aménagement linguistique, le Réseau international des langues africaines et créoles, le réseau des Centres de lecture et d’animation culturelle (Clac) ou le Conseil international des radios et télévisions d’expression française. Le chantier « développement et solidarité », lui, travaille notamment avec le Réseau de liaison et d’échange de l’information environnementale francophone.

Depuis Brazzaville en 2003, la mise en réseau comme base de travail affichée

Depuis l’orientation politique prise par l’OIF au début des années quatre-vingt-dix pour un soutien à la démocratie, à l’État de droit et aux droits humains, les réseaux ont pris une place encore plus importante dans la vie de l’Organisation. La Conférence de Brazzaville des structures gouvernementales chargées des droits de l’homme dans l’espace francophone, en avril 2003, a en effet adopté un texte posant la mise en réseau comme base de travail afin de « faciliter l’échange d’expériences et la valorisation de pratiques positives ». La Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie (DDHD) de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), bras armé de l’OIF, travaille ainsi avec une dizaine de structures : la Conférence internationale des barreaux de tradition juridique commune, l’Association des institutions supérieures de contrôle ayant en commun l’usage du français, l’Association des Cours constitutionnelles des pays ayant le français en partage, l’Association des ombudsmans et des médiateurs de la francophonie, l’Association ouest-africaine des hautes juridictions francophones, l’Association des hautes juridictions de cassation francophones, le Bureau de suivi de la conférence des Ministres francophones de la justice.

L’Association francophone des commissions nationales des droits de l’homme, le Réseau des structures gouvernementales chargées des droits de l’homme dans l’espace francophone, l’Union francophone des instances de régulation de la communication et le Réseau des compétences électorales francophones sont les dernières nées (ou à naître) de cette stratégie originale de fonctionnement choisie par la Francophonie. Le « réseau des réseaux » ou le « réseau d’information et de concertation » fédère, lui, ces différents cadres de travail pour la collecte de données sur l’état des droits de l’homme et de la démocratie au sein de l’espace francophone. Enfin, une dernière structure devrait être officialisée au cours du Sommet de Ouagadougou, en novembre 2004 : celle reliant les Conseils économiques et sociaux des pays de l’espace francophone.

Des relais consultatifs importants

Si ces regroupements doivent permettre aux institutions d’échanger des textes ainsi que leurs expériences, ils doivent aussi permettre d’identifier leurs besoins afin de renforcer leur indépendance et leur bon fonctionnement. Tous sont aussi des partenaires mobilisables pour les différentes interventions de l’OIF et constituent des relais consultatifs importants. « Quand nous intervenons pour appuyer, par exemple, la Cour constitutionnelle du Bénin ou la Commission nationale des droits de l’homme du Niger, c’est soit après avoir consulté ces réseaux, soit sur leur suggestion. Il s’agit de partenaires permanents », explique Xavier Michel, de la DDHD. Mais la Francophonie ne se limite pas à son seul espace pour ce travail transversal : afin d’être plus efficace, elle cherche aussi à développer des partenariats avec d’autres types d’organisations régionales. Dans son programme « société de l’information », l’AIF travaille par exemple avec le Réseau des instances africaines d’autorégulation des médias (Riaam).



par Fanny  Pigeaud

Article publié le 17/11/2004 Dernière mise à jour le 17/11/2004 à 14:20 TU