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Xème Sommet de la Francophonie

Les présents et les absents

De g à d : le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, hôte du sommet, et ses homologues gabonais Omar Bongo, camerounais Paul Biya, français Jacques Chirac, djiboutien Omar Guelleh et sénégalais Abdoulaye Wade lors de la cérémonie d'ouverture du Xe Sommet de la Francophonie. 

		(Photo : AFP)
De g à d : le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, hôte du sommet, et ses homologues gabonais Omar Bongo, camerounais Paul Biya, français Jacques Chirac, djiboutien Omar Guelleh et sénégalais Abdoulaye Wade lors de la cérémonie d'ouverture du Xe Sommet de la Francophonie.
(Photo : AFP)
Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, peut être satisfait : de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement ont fait le déplacement jusqu’à Ouagadougou pour assister au Xème Sommet de la Francophonie consacré au développement durable. Certains viennent pour la première fois à cette conférence des dirigeants francophones comme le président du Rwanda Paul Kagamé. La présence d’Olusegun Obasanjo, le chef de l’Etat du Nigeria, qui ne fait pas partie de la Francophonie, est aussi particulièrement significative de la portée régionale accordée à ce sommet.

De notre envoyée spéciale à Ouagadougou.

Mais pourquoi Kofi Annan est-il reparti si vite ? Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, qui est arrivé au Burkina Faso le 24 novembre au soir, devait rester sur place pour assister au Sommet de la Francophonie. Mais sa visite a finalement été écourtée. Kofi Annan est reparti pour New York la veille de l’ouverture de la conférence. Ce retour anticipé serait dû aux actuels soucis rencontrés par le secrétaire général qui a fait face à l’ONU à des accusations de mauvaise gestion, notamment dans le dossier irakien « pétrole contre nourriture ». Kofi Annan a néanmoins envoyé l’un de ses proches, le secrétaire général adjoint Ibrahima Fall, pour le remplacer et intervenir lors de la séance d’ouverture du sommet. D’autre part, Kofi Annan a eu le temps de rencontrer le président burkinabé, Blaise Compaoré, avec lequel il a évoqué le principal dossier politique de ce sommet : celui de la Côte d’Ivoire. Un entretien à l’issue duquel les deux hommes ont appelé au dialogue et à la responsabilité.

Le président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, sera l’un des grands absents du sommet de la Francophonie. Malgré la proximité géographique, il a préféré se faire représenter par sa ministre de la Culture et de la Francophonie, Anne Malan Messou. Il est vrai que la situation de crise dans son pays et sa mise en cause dans la dégradation de la situation politique et les violences qui ont eu lieu dernièrement, ont dû l’encourager à ne pas faire le voyage de Ouagadougou, où se trouve Jacques Chirac, le président français, dont le pays est impliqué dans la gestion de la crise. D’autant que la situation en Côte d’Ivoire devrait faire l’objet d’une résolution spécifique lors du sommet de la Francophonie. Elle sera publiée à la fin de la conférence mais, selon les premières indications qui ont filtré, le texte devrait notamment condamner fermement et unanimement les attaques meurtrières contre la force Licorne et interpeller directement les autorités ivoiriennes sur la question des incitations à la haine diffusées dans les médias.

Gbagbo, Lahoud, Eyadema sont absents

Mais Laurent Gbagbo n’est pas le seul chef d’Etat dont l’absence sera remarquée. Emile Lahoud, le président libanais, a lui aussi renoncé à venir. Il est représenté par son ministre de la Culture, Nagi Boustani. Il s’agit d’une attitude particulièrement surprenante puisque Emile Lahoud est le président en exercice de la Francophonie depuis le sommet de Beyrouth en 2002. Mais il semble que le chef de l’Etat libanais a voulu marquer son mécontentement, vis-à-vis de la France notamment, à cause du vote à l’ONU de la résolution 1559 demandant l’évacuation des forces syriennes du Liban.

Au chapitre de ceux qui ne sont pas venus, il faut aussi rajouter le président mauritanien, Maaouiya Ould Taya, le président guinéen Lansana Conté ou le président togolais Gnassingbe Eyadema, qui entretiennent tous les trois de mauvaises relations avec le pays hôte du sommet et lui reprochent ses tentatives d’ingérence. De même, le président du Niger, Mamadou Tandja, a préféré rester chez lui en raison des élections présidentielles qui s’y déroulent et dans lesquelles il est candidat.

Ces absences seront compensées par des présences symboliques comme celle du président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, qui assiste au sommet et doit prononcer, le 26 au soir, un discours devant les dirigeants francophones. Sa présence donnera plus de poids encore à toute déclaration ou résolution sur la Côte d’Ivoire puisqu’il est le président en exercice de l’Union africaine et qu’il a accueilli récemment un mini-sommet sur la Côte d’Ivoire où les participants ont condamné l’attitude des autorités de ce pays.

La venue à Ouagadougou, à la fois du président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et de celui du Rwanda, Paul Kagamé, qui participe pour la première fois à un sommet de la francophonie, est aussi très importante dans un contexte marqué par la crise dans la région des Grands Lacs. Quant au président de l’Algérie, Abdelazziz Bouteflika, dont le pays ne fait toujours pas partie de la Francophonie, il est arrivé quelques heures avant l’ouverture des séances pour participer pour la deuxième fois au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement francophones.



par Valérie  Gas

Article publié le 26/11/2004 Dernière mise à jour le 26/11/2004 à 10:57 TU

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