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Constitution européenne

Les socialistes français ont voté oui

Comme François Hollande, la majorité des socialistes a dit oui à la Constitution européenne. 

		(Photo: AFP)
Comme François Hollande, la majorité des socialistes a dit oui à la Constitution européenne.
(Photo: AFP)
Les partisans du oui au sein du Parti socialiste l’emportent après ce référendum interne pour ou contre la future Constitution européenne. 120 027 adhérents du PS avaient la possibilité de s’exprimer au cours de cette consultation inédite et dont le résultat était très attendu en France comme en Europe.

Les militants socialistes  se sont fortement mobilisés pour cette consultation interne puisque 80% d’entre eux se sont exprimés sur la constitution européenne. Ils ont dit oui à près de 59% à ce nouveau traité signé, le 29 octobre dernier, à Rome, par les chefs d’Etat et de gouvernement des 25 pays membres de l’Union. Ce nouveau texte, qui remplacera les précédents traités européens, doit être ratifié dans chaque pays, soit par le parlement, soit par référendum. La France a choisi le référendum. La consultation devrait avoir lieu au printemps prochain. La consultation interne au PS était une sorte de prélude à cette consultation nationale.

Depuis la fin de l’été dernier, le grand parti de gauche français était divisé sur les avancées que représente ce nouveau texte. En lui disant massivement oui, les militants socialistes confortent la position de François Hollande à la tête du parti et disqualifient Laurent Fabius, qui était en tête des partisans du non. Jeudi matin, l’ancien Premier ministre ne cachait pas sa déception : « j’en prends acte, (de la victoire du oui), même si c’est bien sûr avec regret ». « Je reste fondamentalement favorable à une Europe sociale ».

Le oui salué par le gouvernement français

 Jeudi matin, les commentaires des spécialistes affirmaient que le premier secrétaire du Parti socialiste a de grandes chances d’être le candidat des socialistes à l’élection présidentielle de 2007, même si le premier secrétaire du PS va devoir partager les fruits de sa victoire avec les ténors du Parti socialiste qui se sont impliqués à ses côtés dans la campagne pour le oui : Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang, Elisabeth Guigou ou Martine Aubry. Des changements sont également à attendre à la direction du grand parti de gauche français. Plusieurs partisans du non pourraient reculer dans l’échelle des responsabilités pour laisser la place à d’autres, plus proches de François Hollande. Avant même la publication des résultats définitifs de ce vote interne, François Hollande a demandé au président Chirac « d’organiser le référendum national » sur la Constitution européenne « en le déconnectant de tout enjeu de politique intérieure ».

Le oui des militants socialistes  a été salué par le gouvernement français. Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement, a déclaré que le vote des socialistes en faveur de la Constitution européenne était « plutôt une bonne nouvelle pour la cause européenne ».

"Il s'agit d'un beau résultat" 

En Europe aussi, le résultat positif de la consultation au sein du PS français a été accueilli avec soulagement. Les autres partis de gauche européens, qui d’emblée ont dit oui au nouveau traité, attendaient avec inquiétude le résultat de ce vote français. Jeudi matin, les socialistes européens ont félicité leurs collègues français. « Il s’agit d’un beau résultat, non seulement pour les socialistes français, mais aussi pour nous, en tant que socialistes européens, et pour la France, et l’Europe dans son ensemble », a déclaré le président du Parti des socialistes européens, Poul Nyrup Rasmussen. « Ce vote n’était pas une affaire mesquine interne à un parti. Il s’agissait d’un scrutin qui avait le potentiel de mettre sérieusement des bâtons dans les roues des travaux de l’Union », a encore expliqué le leader politique européen.

Le président du groupe des eurodéputés socialistes au Parlement européen, Martin Schulz, a pour sa part estimé que le vote des socialistes français  représentait « un pas très important vers la ratification de la Constitution, à la fois en France et en Europe ». « Contrairement aux propos alarmistes avancés par les sceptiques les plus déterminés, le projet de Constitution comprend de réelles avancées démocratiques, en particulier sur les questions sociales. Il n’y a pas de marche arrière», a ajouté Martin Schulz. Daniel Cohn-Bendit, co-président du groupe des Verts au Parlement européen, s’est également réjoui des résultats de ce scrutin tandis que le groupe libéral et centriste (ADLE) faisait part de son soulagement.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, voit dans le oui des socialistes français un « bon signal en vue de la ratification de la Constitution par la France », un pays « essentiel à la construction européenne » dont le vote « sera décisif pour l’avenir de l’Union ».

 

Le ministre britannique pour l’Europe, Denis MacShane, s’est lui aussi réjouit du résultat positif de la consultation des militants socialistes.  «Je suis très content, toute la gauche européenne regardait ce référendum avec angoisse », estimant que ce résultat pourrait avoir une influence sur le vote des Britanniques. «Les sondages disent non. Mais ils peuvent changer rapidement », a-t-il pronostiqué.   

La victoire du oui a particulièrement réjoui l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing. C’est sous sa direction que la Convention européenne a élaboré le texte du traité.



par Colette  Thomas

Article publié le 02/12/2004 Dernière mise à jour le 02/12/2004 à 15:12 TU