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Commerce électronique

Les pays en développement à la traîne

Dans les pays en développement ce sont essentiellement les sociétés de services qui ont le plus recours aux transactions électroniques. 

		(Nations unies)
Dans les pays en développement ce sont essentiellement les sociétés de services qui ont le plus recours aux transactions électroniques.
(Nations unies)
La Cnuced a présenté, vendredi 17 décembre, son rapport annuel sur le commerce électronique et le développement. L’année 2004 a été marquée par une augmentation du nombre des entreprises dans les pays en développement raccordées à Internet. Mais si les pays du Sud rattrapent le terrain perdu pour l’accès à Internet, leur participation au commerce électronique reste limitée.

En 2004, près de 685 millions de personnes (soit 11% de la population mondiale) ont accès à Internet. Cette augmentation du nombre des internautes est essentiellement attribuable aux pays en développement qui regroupent désormais plus d’un tiers des internautes. Les utilisateurs du tiers monde sont cependant concentrés dans un tout petit nombre de pays : le Brésil, la Chine, l’Inde, le Mexique et la République de Corée. Et tout cela est appelé à augmenter de façon exponentielle. Il est donc temps de se pencher sur une donnée essentielle du monde en ligne : les transactions électroniques. C’est ce que fait chaque année la Cnuced dans son rapport sur le commerce électronique qui fournit un ensemble de clés pour comprendre le rôle des technologies de l’information dans le cadre de la croissance et du développement.

Le réseau Internet est aujourd’hui considéré comme un canal de distribution à part entière, et son éclatante santé financière ne profite plus à un seul et même pays : les Etats-Unis. Les Européens et les Asiatiques constituent un véritable gisement de croissance pour les ventes en ligne. Côté pays en développement, le commerce électronique demeure peu pratiqué. Ce sont essentiellement les sociétés de services dans les pays en développement qui ont le plus recours aux transactions électroniques, les entreprises commerciales et manufacturières tardant à suivre.

La vente en ligne n’est qu’un élément du processus

Selon la Cnuced, de nombreuses entreprises d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine sont reliées à l’Internet mais la majorité des usages se concentre essentiellement pour communiquer via le courrier avec leurs fournisseurs et leur clients ou pour la recherche d’informations. Cela tient notamment à ce que la plupart des PME n’ont pas de stratégie bien définie en matière de commerce électronique. Dans tous les cas, l’essentiel est que les entrepreneurs des pays en développement comprennent que la vente en ligne n’est qu’un élément du processus et pas toujours le plus important. Une entreprise peut accroître sa compétitivité en exploitant l’Internet pour obtenir des financements moins coûteux, réorganiser ses achats, pour réduire le coût de leurs achats, pour réduire les délais de production, pour améliorer leur service après-vente et, bien sûr, pour atteindre de nouveaux clients et pénétrer de nouveaux marchés. Ou encore dans la recherche d’informations, de négociations, même si la transaction elle-même n’est pas conclue en ligne.

Quelques expériences pionnières montrent la voie à suivre dans le domaine notamment de l’enseignement supérieur en ligne. En Inde par exemple, les étudiants peuvent obtenir grâce à Internet une licence en technologie de l’information délivrée par l’Université ouverte Indira Ghandi. Elle dispense à 10 000 étudiants un enseignement en ligne dont le contenu est élaboré par elle, en parti acheté à un fournisseur du Royaume-Uni. Selon le rapport de la Cnuced, les musiciens des pays en développement ont également beaucoup à gagner et peu à perdre en adoptant les technologies numériques et l'Intenet que les grandes sociétés internationales d’enregistrement considèrent comme les principales responsables du piratage.

Comme pour les pays développés, de nombreux obstacles freinent le commerce électronique dans les pays du Sud. Le premier frein est le manque de sécurité. Il est de notoriété publique que pour gagner la confiance des consommateurs, il faut leur garantir la sécurité des paiements avec la mise en place de mécanismes d’authentification sécurisé. La confidentialité et la protection des données sur les réseaux est l’autre question très importante. Viennent ensuite le coût de réalisation, la perte de temps, l’absence de volonté de la part des clients/fournisseurs et la lenteur des connexions.



par Myriam  Berber

Article publié le 19/12/2004 Dernière mise à jour le 19/12/2004 à 17:31 TU