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Otages français en Irak

Quatre mois de captivité

Le secrétaire général de RSF, Robert Ménard distribue des cartes postales lors d'une manifestation de soutien aux otages français Christian Chesnot et Georges Malbrunot. 

		(Photo : AFP)
Le secrétaire général de RSF, Robert Ménard distribue des cartes postales lors d'une manifestation de soutien aux otages français Christian Chesnot et Georges Malbrunot.
(Photo : AFP)
Une distribution de cartes postales a été organisée lundi 20 décembre à Paris par Reporters sans frontières pour demander la libération des journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, enlevés voilà quatre mois en Irak.
Des cartes postales ont été imprimées pour soutenir les otages en Irak à l'initiative de l'organisation Reporters sans frontières.
« A la veille des fêtes de Noël, les familles de Christian Chesnot et Georges Malbrunot sont en deuil, si j’ose dire, car il leur manque un membre. Pour elles, le Père-Noël ne passera pas », a expliqué lundi Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), lors d’un nouvel acte de mobilisation en faveur de la libération des journalistes français qui viennent d’entamer leur cinquième mois de détention. A deux pas des grands magasins de Paris dont les vitrines décorées et animées attirent une multitude de passants en cette période de l’année, une vingtaine de personnes ont distribué des cartes postales sur lesquelles la mention « 4 mois » est inscrite en rouge au-dessus d’un bonnet de Père-Noël abandonné dans la neige.

Organisée par RSF, cette opération a été rendue possible grâce au soutien d’Ali Merhebi, beau-frère de l’accompagnateur des deux otages français en Irak, le Syrien Mohammed Al-Joundi, qui a été relâché le 17 novembre et qui a ensuite rejoint la France. Editeur et imprimeur, Ali Merhebi s’est chargé de la réalisation de plus de 5 000 cartes postales et de 2 500 affiches qui seront placardées dans différentes villes françaises. « C’est un petit cadeau pour les familles des otages », explique Ali Merhebi. « Mon beau-frère a la chance d’être libre et nous pensons beaucoup aux proches de Christian en Georges avec qui nous sommes souvent en contact ». Pour Noël, plusieurs membres de la famille Mohammed al-Joundi ont ainsi prévu de se retrouver avec les proches des otages. « Il faut souvent rappeler qu’on n’oublie pas les journalistes en otage et c’est le but de cette opération », ajoute-t-il.

Quelques heures auparavant, le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier avait déclaré sur RTL avoir la « conviction » que les deux journalistes français retenus en Irak étaient en « bonne santé ». « Nous sommes mobilisés. Nous le resterons avec notre méthode qui est faite de patience, de discrétion et une conviction qui est fondée sur la confiance que nous obtiendrons leur libération », a déclaré Michel Barnier. « Depuis le premier jour, depuis le 20 août, je n’ai jamais passé une seule journée sans travailler avec toutes nos équipes pour obtenir leur libération », a-t-il ajouté.

Al-Joundi repousse le dépôt de sa plainte

Après l’annonce vendredi par Mohammed al-Joundi du dépôt en France d’une plainte contre les Etats-Unis pour tortures et mauvais traitements, Ali Merhebi a expliqué que cette démarche, confiée à l’avocat Jacques Vergès,  avait été temporairement  « bloquée ». « On nous a demandé de ne pas le faire maintenant », a déclaré Ali Merhebi, en précisant que cette plainte visait à la fois les autorités américaines et le gouvernement transitoire irakien. « J’ai effectivement demandé à Mohammed al-Joundi de ne pas porter plainte maintenant en raison des relations plutôt compliquées que nous avons avec les Américains », a expliqué Robert Ménard.  

Le secrétaire général de RSF a tenu à insister au cours de cette conférence de presse organisée en plein cœur de Paris sur l’importance de ne négliger aucune piste pour obtenir la libération des otages. « Les autorités françaises disent que tout va bien mais ils ne sont toujours pas là », rappelle Robert Ménard en demandant aux journalistes venus l’interviewer s’ils savent ce qu’il se passe. « Ce que je crains , c’est que personne ne le sache », assène-t-il, en rappelant que les discours officiels étaient extrêmement optimistes au début de cette affaire. « On pensait que tout allait se régler rapidement. Or, cela commence à faire une éternité. Et voilà des semaines que les ravisseurs n’ont donné aucune revendication », explique Robert Ménard. « Il faut frapper à toutes les portes, multiplier les contacts, même auprès des personnes avec lesquelles la diplomatie française a des relations difficiles».



par Olivier  Bras

Article publié le 20/12/2004 Dernière mise à jour le 20/12/2004 à 12:26 TU

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Robert Ménard

Secrétaire général de RSF

«On n'a peut-être pas autant de cartes pour cette négociation [en vue de la libération des journalistes enlevés en Irak] qu'on a bien voulu le laisser entendre.»

[20/12/2004]