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Indonésie

La province d’Aceh dévastée par les vagues géantes

De nombreuses routes indonésiennes sont inondées, recouvertes de boue ou entravées par des troncs d’arbres. 

		(Photo : AFP)
De nombreuses routes indonésiennes sont inondées, recouvertes de boue ou entravées par des troncs d’arbres.
(Photo : AFP)
Les autorités indonésiennes ont donné un bilan provisoire de 4 185 morts après le puissant séisme qui a ravagé dimanche une partie de l’Asie du Sud. La province d’Aceh, située à l’extrême pointe de l’île de Sumatra, a été la plus touchée.

De notre correspondant à Djakarta

Le tremblement de terre, d’une magnitude de 8,9 degrés sur l’échelle de Richter, serait le cinquième le plus puissant qu'ait connu le monde depuis 1900, selon l'Institut américain de surveillance géologique (USGS). Après avoir annoncé que l’épicentre se trouvait à 9 kilomètres à l’intérieur des terres, l’institut géophysique de Djakarta l’a situé dans l’Océan Indien, à une quarantaine de kilomètres des côtes nord-ouest de Sumatra. Le séisme et sa dizaine de répliques ont provoqué plusieurs raz de marée et des catastrophes à répétition dans toute l’Asie du Sud.

La province d’Aceh est la plus touchée de l’archipel indonésien mais les informations remontent lentement jusqu’à la capitale Djakarta. En raison des réseaux de communication endommagés mais aussi parce que la province était interdite d’accès à la presse nationale et internationale jusqu’à ce matin, une restriction imposée par l’armée indonésienne qui lutte contre un mouvement indépendantiste. Le séisme a là-aussi déclenché raz-de-marée et inondations. Une vague de plusieurs dizaine de mètres de haut a notamment ravagé les cotes du district de Bireun, détruisant, selon les autorités locales, plusieurs villages dont les maisons en bois n’ont pas résisté au choc.

L’aéroport de Banda Aceh détruit

Une autre vague sismique a déferlé sur Lhokseumawe, la capitale économique de la province, qui abrite de nombreuses raffineries de pétrole. La ville est inondée, le niveau des eaux atteignant trois mètres dans certains quartiers. Une radio locale a décrit des scènes de panique et des dizaines de corps retrouvés inertes sur les plages. « J’ai vu une vingtaine d’enfant morts à l’hôpital » raconte un témoin qui ajoute que les personnels médicaux semblent dépassés par l’ampleur de la catastrophe. A Banda Aceh, la capitale provinciale, les dégâts sont aussi considérables. Le plus grand hôtel de la ville s’est effondré ainsi que plusieurs bâtiments abritant des commerces. Dans un village voisin, c’est la coupole de la mosquée qui serait tombé rapporte également une radio locale.

Le dernier bilan fait état de plus de 3 000 morts mais les autorités admettent qu’il faudra plusieurs jours avant d’avoir une idée précise du nombre des victimes. Le vice-président indonésien, Jusuf Kalla, se rendra dès demain dans la province. Quant aux secours, ils ont du mal à s’organiser. De nombreuses routes sont inondées, recouvertes de boue ou entravées par des troncs d’arbres. Le gouvernement a promis une aide massive, déclarant même que plusieurs tonnes de médicaments et de nourritures étaient déjà prêtes à l’aéroport de Djkarta. Reste à savoir comment cette aide sera acheminée sur les lieux de la catastrophe. L’aéroport de Banda Aceh est toujours impraticable, la tour de contrôle s’est effondrée et la piste est inondée.



par Jocelyn  Grange

Article publié le 26/12/2004 Dernière mise à jour le 28/12/2004 à 08:44 TU