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Irak

Inquiétude pour une journaliste française

Florence Aubenas, la journaliste française du quotidien<EM>Libération.</EM>(Photo : AFP)
Florence Aubenas, la journaliste française du quotidienLibération.
(Photo : AFP)
L’envoyée spéciale à Bagdad du quotidien français Libération Florence Aubenas est portée disparue en Irak depuis mercredi 5 janvier. Paris exprime son inquiétude par la voix du président Jacques Chirac qui déconseille à tous les ressortissants français de se rendre en Irak.

Le quotidien Libération est sans nouvelles depuis mercredi matin de Florence Aubenas, son envoyée spéciale à Bagdad et de son guide et interprète irakien, Hussein Hanoun al-Saadi. Florence Aubenas était en reportage sur place depuis le 16 décembre pour couvrir la préparation des élections prévues le 30 janvier. Ils n’ont plus été vus depuis qu’ils ont quitté leur hôtel vers 11h30 mercredi matin.

Des sources policiers irakiennes précisent qu’ils ont disparu sur la route entre Bagdad et Taji, au nord de Bagdad et qu’un enlèvement n’était pas exclu. La rédaction du journal à Paris a fait part de son inquiétude. «Dans les normes de sécurité qui sont les nôtres, jamais, sauf cas exceptionnel, un journaliste reste longtemps sans donner de nouvelles ou sans donner son emploi du temps», a indiqué le directeur de Libération Serge July sur la chaîne de télévision LCI.

Paris exprime également son inquiétude par la voix du président Jacques Chirac. A l’occasion de la présentation des vœux à la presse vendredi, le chef de l’Etat s’est déclaré «inquiet» après la disparition de la journaliste et a «formellement déconseillé» l'envoi de journalistes dans ce pays en proie au chaos, rappelant que dans la période actuelle, la sécurité des correspondants ne peut pas être assurée en Irak. Il a également souligné que la France mettait «tous les moyens» en oeuvre pour retrouver la journaliste et son interprète irakien.

Un risque «démesuré»

Un peu plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier avait confirmé cette disparition et affirmé que «tous les efforts étaient entrepris pour retrouver les disparus». Le Quai d’Orsay a également appelé «tous les ressortissants français à éviter de se rendre en Irak, compte des risques encourus dans ce pays pour la sécurité de chacun». Le nom de la journaliste Florence Aubenas est familier pour les lecteurs de Libération. Grand reporter expérimenté, la jeune femme a déjà couvert de nombreux événements difficiles et dangereux au Rwanda, au Kosovo, en Algérie et en Afghanistan. Dans un éditorial, le directeur de la rédaction du journal, Antoine de Gaudemar, précisait vendredi qu'au moment de l'enlèvement de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, Libération a jugé «important de rester sur place» en Irak.

L'un des deux otages français récemment libérés, Georges Malbrunot, a estimé qu'il y allait «avoir beaucoup d'enlèvements en Irak» et que le risque était «démesuré pour des journalistes occidentaux». «L’Irak est à un moment extrêmement dangereux. Il faut continuer à être présent, mais il faut peut-être revoir le dispositif. Ne vaut-il pas mieux être basé à Amman et faire des sauts de puce durant trois, quatre jours ? Les gens seront moins vulnérables», a déclaré Christian Chesnot à l'issue des voeux présidentiels.


par Myriam  Berber

Article publié le 07/01/2005 Dernière mise à jour le 07/01/2005 à 16:00 TU