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Il y a 60 ans, la libération des camps

Autschwitz-Birkenau, symbole de la Shoah

Dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, une vingtaine de "blocks" en bois restent debout, les autres ont été détruits.(Photo: Franck Alexandre/RFI)
Dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, une vingtaine de "blocks" en bois restent debout, les autres ont été détruits.
(Photo: Franck Alexandre/RFI)
Auschwitz n’a pas été le seul camp d’extermination nazi, mais dès 1943, ce camp est devenu la principale usine de mort du régime hitlérien. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont créé six camps de la mort, ou camps d’extermination, tous situés en territoire polonais occupé par le Reich. Il y a Treblinka, Chelmno, Sobibor et Belzec, mais Majdanec et Auschwitz-Birkenau ont eu la particularité d’être à la fois des camps de concentration et d’extermination.

Entre 1940 et 1945 plus d’un million d’enfants, de femmes et d’hommes ont été assassinés dans ce complexe performant du meurtre de masse. Les historiens estiment que 900 000 juifs déportés de toute l’Europe y ont péri. Mais aussi 85 000 Polonais, 20 000 Tziganes, 15 000 Soviétiques et 12 000 ressortissants d’autres nationalités.

On peut donc considérer Auschwitz-Birkenau comme le plus important cimetière au monde. Un lieu devenu incontournable pour se souvenir, et témoigner de la barbarie nazie. Auschwitz est devenu, au fil du temps, un mémorial où ceux qui ont survécu à l’indicible viennent encore régulièrement se recueillir et raconter ce qu’ils ont vécu ici.

Auschwitz : Un lieu de mémoire qui génère la polémique

 

Après guerre le camp d’Auschwitz Birkenau est devenu un musée d’État. Chaque année 500 000 visiteurs  y font le déplacement. La direction du musée a fait le choix de ne rien reconstruire, de laisser le lieu tel qu’il était à la Libération. Seuls les miradors, les réseaux de barbelés et les baraques en bois ont été rénovés. Une restauration qui permet aux visiteurs de mieux se représenter ce qu’était ce complexe concentrationnaire. Les ruines des quatre chambres à gaz et les crématoires du camp de Birkenau, dynamités par les SS en 1945, ont été conservées en l’état.

Mais à Auschwitz les travaux de préservation engendrent souvent la polémique, souligne Teresa Swiebodzka, l’une des conservateurs  du musée, responsable des publications, « Lorsque l’on s’occupe de la conservation d’un site comme Auschwitz on est presque toujours confronté à des problèmes qui touchent à l’éthique et à la sensibilité des familles de victimes. Ce camp est un symbole : le symbole de la Shoah pour les juifs, le symbole du massacre des Roms et c’est aussi le symbole du martyre du peuple polonais. Ces différents groupes ne conçoivent pas la préservation du site de la même manière. Un exemple concret : celui de la préservation des cheveux que l’on a retrouvé sur place, il y en a environ sept tonnes dont deux sont exposés dans le musée. Pour les polonais ou les roms, l’exposition de ces cheveux n’est pas un problème, en revanche les juifs orthodoxes le vivent mal. Il y a quelques années le musée de l’Holocauste de Washington nous a demandé des fragments de ces cheveux pour une exposition. Cela a provoqué un immense tollé au sein de la communauté juive. Depuis, dans tout ce que nous entreprenons ici, nous veillons à ne choquer personne ».

«La libération du camp d'Auschwitz c'est une date à la fois heureuse mais aussi malheureuse parce qu'elle marque le début de la mise à mort des survivants.»
60e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau (1/2)
[28/01/2005] 20 min 00 sec
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L’entrée du camp d’Auschwitz-Birkenau jusqu’en 1944, les déportés étaient acheminés en train jusqu’à quelques centaines de mètres du camp et passaient à pied sous ce porche.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)

A partir de 1944, la voie ferrée a été prolongée jusqu’à l’intérieur du camp de Birkenau où les nazis ont construit la « rampe ». Sur ce quai loin de toute gare, les déportés qui descendaient des trains étaient immédiatement « sélectionnés » : les uns partaient directement vers les chambres à gaz (femmes, enfants, vieillards, malades, invalides) tandis que les autres étaient dirigés vers les baraques du camp (les « blocks »).
(Photo : Franck Alexandre/RFI)

A chaque chargement du four, les Sonderkommandos (des déportés chargés des sales besognes) entassaient les cadavres de deux adultes et d’un enfant. Les fours crématoires dégageaient une fumée visible à plusieurs kilomètres à la ronde et une odeur qui prenait les déportés à la gorge dès leur arrivée dans le camp.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)
L’entrée du camp d’Auschwitz est surmontée de l’inscription « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre).
(Photo : Franck Alexandre/RFI)

Chaque partie du camp d’extermination était délimitée par des rangées de grillage et de barbelés.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)

 

Des barbelées électrifiés entourent les différentes parties du camp d’extermination. Les déportés avaient interdiction de s’en approcher sous peine de mort.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)
«Ce n'est qu'à la fin des années 60 que j'ai commencé à parler. (...) Ce qui a stimulé ma mémoire, ce qui a provoqué un véritable choc, ça a été une série télé intitulée Holocauste. Un simple téléfilm populaire. Mais ça a bouleversé l'opinion publique et j'ai commencé à parler.»
60e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau (2/2)
[28/01/2005] 20 min 00 sec
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Les «blocks» (baraques) en bois du camp d’Auschwitz 1 où étaient entassés des centaines de déportés.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)
Cette pancarte proclame l’interdiction de s’approcher des barbelés électrifiés. Certains déportés choisiront de se suicider en enfreignant l’interdiction pour se jeter contre les barbelés.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)
Au fond, le mur des fusillés dans le camp d’Auschwitz 1. C’est au fond de cette cour que nombre de déportés ont été fusillés.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)
Les cadavres des personnes gazées étaient ensuite brûlés dans des fours crématoires comme celui-ci. C’est le seul four crématoire encore visible à Auschwitz, les autres ayant été dynamités par les nazis avant d’abandonner les lieux devant l’avancée de l’Armée rouge.
(Photo : Franck Alexandre/RFI)


Article publié le 28/01/2005 Dernière mise à jour le 28/01/2005 à 16:42 TU