par Gérard Dreyfus
Article publié le 31/01/2005 Dernière mise à jour le 02/02/2005 à 15:45 TU
Incroyable mais vrai: le Nigéria n'avait jamais remporté la CAN juniors jusqu'au samedi 29 janvier 2005. Il avait flirté avec le titre en 1999, battu en finale par le Ghana, et en 1995 où il avait dû s'incliner devant son public face au Mali, mais n'avait jamais pu inscrire son nom sur le socle du trophée. Une situation d'autant plus invraisemblable que les Flying Eagles avaient aligné quatre titres continentaux d'affilée de 1983 à 1989. A l'époque le championnat continental servait d'abord d'épreuve de sélection pour le championnat du monde. Depuis 1991, rappelons-le, la CAN (avec huit équipes, demi-finales et finale) s'est substituée au championnat d'Afrique.
Les protégés de Samson Siasia, un ancien professionnel lui aussi sélectionné chez les juniors (1983), ont dominé la compétition organisée à Cotonou: meilleure attaque (11 buts), meilleure défense (3 buts), quatre victoires et un nul en cinq rencontres. N'eût été la partie difficile en demi-finale face au Maroc (victoire aux tirs au but) le Nigéria aurait accompli un cavalier seul dans une compétrition toujours très ouverte où Ivoiriens et Maliens auront été les deux grandes déceptions, eux qui s'inscrivaient avant l'épreuve comme des candidats au titre, en vertu de leur passé dans l'épreuve. Cette fois les pays du Nord s'en sont mieux sorti que d'habitude, plaçant leurs deux représentants dans le carré d'as. L'Egypte, tenant de la couronne, n'a échoué que dans l'ultime rencontre, alors que les Lionceaux de l'Atlas pourront se prévaloir d'un échec en demi-finale face au futur champion qu'à l'issue de l'épreuve des tirs au but. Nul ne leur tiendra rigueur de leur échec lors du match de classement contre le pays organisateur. Le Bénin, surprenant troisième, demeurera la révélation du tournoi. Il paraissait plus ou moins promis à une élimination dès le premier tour, impression renforcée après sa lourde défaite lors de la première journée face au Nigéria (0-3) et après le drame survenu à son gardien Youssoufou Samiou, assassiné devant son hôtel. Mais les jeunes Ecureuils ont fait bloc et ont récolté le fruit de leur travail. Il faut espérer que cette troisième marche du podium marque le début d'une aventure qui va se prolonger au mois de juin, aux Pays-Bas, avec le championnat du monde de la catégorie.
Les quatre premiers de la CAN sont, en effet, qualifiés pour le rendez-vous mondial. A ce jour, les Africains ont été moins brillants chez les juniors que chez les cadets. Les meilleures performances ont été réalisées par le Nigéria, finaliste en 1989, demi-finaliste en 1985 et quart de finaliste devant son public en 1999, et par le Ghana, deux fois en finale. Mais pas de titre. 2005 sera-t-elle l'année de l'Afrique chez les juniors? Impossible de dire si les Flying Eagles, les Pharaons,les Ecureuils ou les Lions ont l'étoffe de héros. Réponse le 2 juillet à Utrecht lors que se jouera la finale du Mondial juiors (10 juin - 2juillet). Aux quatre équipes africaines s'ajouteront six équipes européennes (Espagne, Turquie, Ukraine, Suisse, Italie et Allemagne), les quatre représentants de l'Asie (Corée du Sud, Chine, Japon et Syrie), ainsi que quatre représentants de l'Amérique Latine, quatre de la CONCACAF et une de l'Océanie. le dernier qualifié étant les Pays-Bas, en sa qualité de pays organisateur. La route d'une première couronne mondiale pour l'Afrique est encore longue, mais pourquoi pas.