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Thaïlande

Fiche-pays

Situation géographique

Baignée par le golfe de Thaïlande à l'est, la Mer d'Andaman et l'océan Indien à l'ouest, frontalière de la Birmanie à l'ouest, du Cambodge et du Laos à l'est, de la Malaisie au sud, la Thaïlande couvre un territoire de 513 115 km². Elle s'étend sur 1 700 km du nord au sud et fait au maximum 800 km de large (56 km à l'isthme de Kra). Le territoire, peu élevé, est occupé par une plaine centrale drainée par le Menam-Chao Phraya et le Mékong, les reliefs se concentrant surtout au nord et à l'ouest.

Trois saisons : sèche d'octobre à mars, chaude en avril-mai puis humide de juin à septembre.

Population

62 833 000 habitants, soit 122 hab/km² (ONU 2003)

L'agglomération de la capitale Bangkok (6 486 401 hab., ONU 2003) concentre la population urbaine, par ailleurs très faible dans le pays.

Taux de mortalité assez faible : 6,8 pour 1 000 (ONU 2002)

Indice de fécondité : 1,9 (2002) mais la moitié de la population a moins de 20 ans.

Espérance de vie : 69,3 ans (OMS 2002)

La majorité de la population appartient au groupe ethnique Thaï, qui inclut les Lao et les Shan. On compte aussi (Far East and Australasia 2005) :

700 000 Malais musulmans dans le Sud

600 000 Cambodgiens à l'est

460 000  «Chinois nationaux «, les seuls reconnus, environ 3 millions selon les Chinois eux-mêmes

300 000 habitants des peuples  «montagnards « du Nord (Meo, Lahu, Yao, Lisu, Lawa, Lolo, Karen)

Langues

La langue officielle est le thaï, langue écrite depuis le 13ème siècle seulement (stèle du roi Rama Kamheng, 1282, inspirée de l'écriture khmère).

Sont aussi parlés le chinois, le malais, le lao et l'anglais.

Religions

94% de bouddhistes (bouddhisme theravada dit du  «petit véhicule «)

5% de musulmans (Malais du Sud)

1,5% de chrétiens (305.000) dont 75% catholiques (Bangkok et le Nord)

Les immigrés chinois sont en majorité confucianistes.

Institutions

Monarchie constitutionnelle. La constitution du 11 octobre 1997 renforce le pouvoir judiciaire et le rôle de l'Assemblée nationale par rapport au Sénat. Elle vise aussi à décourager les affiliations opportunistes à tel ou tel parti et à lutter contre le patronage, un système généralisé de clientélisme électoral, par le biais d'une Commission électorale.

Bhumibol Adulyadej (Rama IX) est roi depuis le 9 juin 1946.

Le Premier ministre (Thaksin Shinawtra depuis le 9 février 2001) exerce le pouvoir sous l'autorité du roi, qui est chef des armées.

Chambre des représentants : 500 membres élus au suffrage universel pour 4 ans.

Sénat : 200 membres élus au suffrage universel pour 6 ans.

Fête nationale : 5 décembre (naissance du roi).

L'armée compte 305.000 hommes, dont 200.000 dans l'armée de terre.

La Thaïlande est membre de l'ASEAN (Association des Nations du Sud-Est asiatique).

Economie

Monnaie : le baht (1 euro pour 50 baht au 28 janvier 2005)

PIB : 126,4 milliards de dollars (2002)

Croissance annuelle (2003) : 6,7%

Population active (2003) : 33,8 millions dont 41% dans l'agriculture, 21,6 dans l'industrie et 37,4 dans les services. Ces secteurs représentent respectivement 8,5%, 42% et 49,5% du PIB.

Dette extérieure totale : 51,7 milliards de dollars.

Niveau de développement humain : 76ème (PNUD 2004)

La Thaïlande fait partie des premiers exportateurs au monde de riz et de caoutchouc (1er rang mondial), sucre de canne, poulets, manioc, crevettes, étain.

Industries principales : tourisme (7,9 millions de dollars de revenus en 2002), textile.

En 2001, remise de la crise financière de 1997, la Thaïlande a pu sortir du programme de soutien du FMI. Les pertes consécutives au raz de marée du 26 décembre 2004 sont évaluées à 780 millions de dollars en 2005 dans le secteur touristique.

Histoire

Au 13ème siècle, les Thaïs (Siamois), chassés du sud-ouest de la Chine par les Mongols, s'installent sur l'actuel territoire de la Thaïlande aux dépens des rois möns à l'ouest et des souverains khmers à l'est, adoptant sous l'influence de ces derniers le bouddhisme cinghalais et une administration politique organisée. Ils s'engagent aussi dans la péninsule de Malacca à la faveur de l'effondrement de l'empire malais. Les Thaïs fondent en 1238 le royaume de Sukhothai ( «l'aube du bonheur «, situé au nord de la Thaïlande actuelle et qui a donné son nom à un style d'art bouddhique), ainsi que le royaume du Lan Na (capitale Chiang Mai), qui gardera pendant 700 ans une grande autonomie.

1350 : un prince thaï fonde une nouvelle capitale à Ayuthaya (ou Ayuthia), dans le sud du bassin du Menam, et s'y fait couronner roi (Ramadhipati), acte de fondation du royaume de Siam.

1431 : après l'annexion du royaume de Sukhothaï, conquête des temples khmers d'Angkor.

16ème siècle : attaques des rois birmans, qui conquièrent une première fois Ayuthaya (1560).

17ème siècle : les émissaires de Louis XIV sont accueillis à bras ouverts pour contrer l'influence commerciale prépondérante des Hollandais, mais l'accord franco-thaï fera long feu (1685-1688) à cause des exigences françaises.

1767 : destruction d'Ayuthaya par les Birmans. Taksin, général cantonais adopté par un riche Thaï, chasse les envahisseurs et choisit le méandre du delta de la Chao Phraya pour y installer la nouvelle capitale, Bangkok. Il force les sultanats musulmans de la péninsule malaise à reconnaître la suzeraineté des rois thaïs.

1782 : déclaré fou, Taksin est détrôné par un de ses généraux Chakri (Rama 1er), fondateur de la dynastie actuelle.

19ème siècle. Ouverture au commerce international sous Rama IV (Mongkut) et modernisation du pays sous Rama V (Chulalongkorn) : création d'une administration provinciale centralisée et d'une armée, construction d'écoles, de chemins de fer...). La rivalité franco-anglaise dans la péninsule indochinoise permet au royaume de Siam, qui joue un rôle tampon, d'être le seul Etat d'Asie du Sud-Est à conserver son indépendance. Appel à l'immigration chinoise pour les emplois qualifiés.

1830 : annexion du royaume de Vientiane (Laos).

1845 : le Cambodge est placé sous le protectorat conjoint du Siam et de l'Annam (actuel Vietnam).

Début du 20ème siècle : Le Siam cède le nord de la Malaisie à la Grande-Bretagne et laisse à la France le Cambodge et le Laos, mais échappe à la colonisation. Début d'un nationalisme thaï malsain. Les immigrés chinois sont désignés comme les  «juifs d'Orient « par Rama VI.

24 juin 1932 : le  «Parti du peuple «, coalition d'officiers, de fonctionnaires et de civils – dont le juriste démocrate Pridi Phanomyang, formé en France, mais aussi les nationalistes conservateurs menés par Plaek Phibun – renverse la monarchie absolue de Prajadhipak (Rama VII). Un régime constitutionnel est mis en place, mais la démocratie est de façade : l'assemblée est pour moitié nommée, pour moitié élue au suffrage indirect et les lois sont dictées par l'armée, dont les rois seront le jouet jusqu'en 1957. Segment important de l'élite, bourgeoise et princière, barrage à la colonisation, alliée des hommes d'affaires chinois, l'armée jouit d'un grand prestige. Ayant écarté les civils du pouvoir, elle impose le culte de la personnalité de Phibun, admirateur d'Hitler, aux dépens du roi.

1939-1945 : le Siam est rebaptisé Thaïlande (pays des Thaï), les minorités sont brimées. Bangkok remporte une victoire militaire sur les Français au Cambodge, s'allie au Japon et déclare la guerre aux Alliés anglo-saxons. Le 17 septembre 1945, les résistants anti-japonais proches de Pridi prennent le pouvoir.

Après guerre, Phibun et les militaires sont remis en selle par les Etats-Unis (1947), la Thaïlande devenant la tête de pont de l'anticommunisme en Asie. Les putschs se succèdent, l'armée étant divisée en de multiples clans. En 1946, Bhumibol est sacré roi. Bangkok mène une politique d'assimilation forcée des populations musulmanes du Sud, dont la mobilisation politique vire à la lutte armée à partir des années 50. Les relations se tendent avec la Malaisie. Avec les généraux Sarit Thanarat puis Thanom Kittikachorn, l'armée a tout pouvoir jusqu'en 1968, date à laquelle est créé un semblant de bicaméralisme (le Sénat est nommé par l'armée) et où le roi Bhumibol est nommé chef des armées. Les partis politiques civils s'organisent autour des personnalités de chaque état-major. Grâce à l'aide massive de Washington, la modernisation de l'agriculture, l'industrialisation et le développement du tourisme font de la Thaïlande un des  «tigres « d'Asie.

 «Révolution de 1973 « : en juin, 50 000 étudiants manifestent à Bangkok. Ils exigent la fin du régime militaire et de la corruption ainsi qu'une nouvelle constitution dans les six mois. Accusés de subversion communiste, ils sont 100 000 dans la rue le 14 octobre. Les affrontements avec la police ne cessent que grâce à l'intervention du roi Bhumibol qui demande au maréchal Thanom, premier ministre, de quitter le pays. S'ensuit un période d'effervescence et de liberté jamais connue, où même l'institution bouddhiste est remise en cause. Elle prend fin avec la répression des 5 et 6 octobre 1976 où la police répond au mot d'ordre de l'armée  «Tuez les communistes « et massacre une dizaine d'étudiants sur le campus de l'université Thammasat. Jusqu'en 1992 se succèdent les putschs et les renversements, hormis la période du général Prem (1980-1988), relativement calme.

Mai 1992 : la nomination à la tête du gouvernement de l'ancien chef des forces armées, le général Suchinda Krapahyoon, en dépit du résultat des législatives de mars, provoque de nouvelles manifestations pour la démocratie à Bangkok, où elles se sont succédé en 1991. L'armée investit la capitale le 18 mai, faisant plus de 50 morts. Le 20, au cours d'une allocation télévisée, le roi exhorte les chefs des deux camps, respectivement le premier ministre et le général opposant Chamlong Srimuang, accroupis à ses pieds, à faire la paix. Suchinda est évincé du pouvoir et de nouvelles élections convoquées.

13 septembre 1992 : victoire des partis hostiles au régime militaire. Chuan Leekpai, du Parti démocrate, est nommé Premier ministre mais sa coalition éclate en 1995. Nouvelle instabilité et à nouveau un militaire Premier ministre, Chavalit Yongchaiyudh.

2 juillet 1997 : la dévaluation du baht, la monnaie thaïlandaise, est le point de départ d'une brutale crise monétaire et financière en Asie du Sud-Est, due à la multiplication des créances douteuses dans ces pays. Nouvelle constitution démocratique. Le 7 novembre 1997, le démocrate Chuan Leekpai remporte les législatives et dirige un gouvernement qui restaure la crédibilité financière de la Thaïlande.

6 janvier 2001 : le Parti des Thaïlandais pour la Thaïlande (phak Thai Rak Thai), populiste, remporte les législatives et son leader, le magnat des télécommunications Thaksin Shinawatra est nommé Premier ministre le 9 février. Accusé de fraude fiscale depuis le 26 décembre 2000, Thaksin est acquitté de justesse par la cour constitutionnelle le 3 août 2001.

Janvier 2003 : une actrice thaï déclare que les temples d'Angkor appartiennent à la Thaïlande, provoquant des émeutes à Phnom Penh.

1er février 2003 : Thaksin lance une  «guerre contre la drogue «, marquée par des violations nombreuses des droits de l'homme. En un mois, plus de 1.100 personnes sont tuées par les forces de l'ordre.

En janvier 2004, une épidémie de grippe aviaire – qui a fait au moins une victime humaine – provoque la mort de 11 millions de poulets, dont la Thaïlande est le premier exportateur en Asie.

4 janvier 2004 : la rébellion musulmane reprend dans le Sud thaïlandais, peuplé de Malais. Des incendies d'écoles gouvernementales et un vol d'armes dans une caserne de la province de Narathiwat sont suivis d'attentats à la bombe et les assauts des postes de police se multiplient dans les provinces voisines de Pattani et de Yala. Répressions brutales des forces de l'ordre le 28 avril (108 morts) et le 25 octobre 2004 (78 musulmans asphyxiés dans les camions militaires). Une commission d'enquête gouvernementale est dépêchée sur place.

29 août 2004 : contre toute attente, l'opposant du Parti démocrate Apirak Kosayodhin est élu gouverneur de Bangkok. Le Thai Rak Thai est fragilisé.

26 décembre 2004 : un raz-de-marée dans l'océan Indien dévaste les côtes de la Thaïlande, particulièrement l'île très touristique de Phuket. Le bilan, au 24 janvier 2005, fait état de 5 322 morts et 8 457 blessés (toutes nationalités confondues) en Thaïlande, quatrième pays le plus touché.

Bibliographie

Stéphane DOVERT (dir.), Thaïlande contemporaine, L'Harmattan/IRASEC, 2001.

Stéphane DOVERT, MADINIER (dir.), Les musulmans d'Asie du Sud-Est face au vertige de la radicalisation, Les Indes savantes, Paris, 2003.

Arnaud DUBUS, Nicolas REVISE, Armée du peuple, armée du Roi, les militaires face à la société en Indonésie et en Thaïlande, L'Harmattan/IRASEC, Paris/Bangkok, 2002.

Bernard FORMOSO, Thaïlande. Bouddhisme renonçant, capitalisme triomphant, La Documentation française, 2000.

Michel GILQUIN, Les Musulmans de Thaïlande, L'Harmattan/IRASEC, Paris/Bangkok, 2002.

Jean BOISSELIER, Achille DAUPHIN-MEUNIER, Jean DELVERT, Christian LECHERVY, Solange THIERRY, Thaïlande, Encyclopaedia Universalis, 2002.

The Far East and Australasia, Europa Publications, Londres, 2005.

L'Etat du monde, La Découverte, 2005.

Jean SELLIER, Atlas des peuples d'Asie méridionale et orientale, La Découverte, 2001.

Sites internet
Ambassade de France en Thaïlande (en français)

Présence française, échanges et coopération, institutions, médias, économie, tourisme, culture.

www.ambafrance-th.org/
 
Mission économique française (en français)

Présentation générale du pays, dossiers économiques.

www.missioneco.org/thailande/

Association Franco-Thaï (en français)

Présentation générale du pays, culture, informations pratiques et actualité.

www.franco-thai.com/

Bangkok-Thailand (en français)

Informations pratiques, société, vie quotidienne, tourisme.

www.bangkok-thailand.org/

France Thaïlande (en français)

Site de la communauté francophone en Thaïlande : informations pratiques.

www.francethailande.com/

Bonjour Siam (en français)

Journal français de Phuket : guide, informations pratiques, tourisme.

www.thaiwave.com/bonjoursiam/

Amazing Thailand (en anglais)

Présentation générale du pays, guide et informations pratiques.

www.amazing-thailand.com/


par Claire  FAGES/Documentation RFI

Article publié le 07/02/2005 Dernière mise à jour le 07/02/2005 à 08:18 TU