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Togo

La CEDEAO passe aux sanctions

Le président togolais Faure Gnassingbé et quelques membres de son gouvernement recevant au palais présidentiel la délégation de la Cedeao le mardi 15 février.(Photo : AFP)
Le président togolais Faure Gnassingbé et quelques membres de son gouvernement recevant au palais présidentiel la délégation de la Cedeao le mardi 15 février.
(Photo : AFP)
La CEDEAO a pris des sanctions contre le régime au pouvoir à Lomé. Américains et Européens réclament maintenant la démission de Faure Gnassingbé dont les options se réduisent.

La CEDEAO impose des restrictions de déplacement dans les pays membres, le rappel des ambassadeurs et des sanctions commerciales. Restent les modalités et la procédure pour lancer d' éventuelles sanctions.

Le tout nouveau conseil de sécurité et de paix de l'Union africaine prend ses décisions par consensus. Il faut donc que les quinze pays membres soient tous d'accord. Si ce n'est pas le cas, le Conseil doit obtenir le vote des deux tiers, mais on en est pas encore là. L'agenda très charge de l'Union africaine qui gère d'autres dossiers (Darfour, Somalie) ne devrait pas permettre de réunion avant un certain nombre de jours.

Première option pour Faure Gnassingbé et les militaires qui l'ont porté au pouvoir : faire le gros dos en espérant que la communauté internationale n'ira pas au-delà des condamnations.

Il est vrai que jusqu'à présent, les États-Unis n'avaient jamais parle de coup d'État ni exigé le retour a l'ordre constitutionnel, se contentant de réclamer des élections libres et transparentes. Washington, qui fait un virage à 180 degrés, a visiblement été sollicitée par le président nigérian pour apporter son soutien...

Dissensions

Fer de lance de la croisade menée pour obtenir le départ de Faure Gnassingbé, Olusegun Obasanjo joue gros dans cette affaire : d'abord son leadership régional. Dans les rangs de la CEDEAO les divisions ne sont pas publiques mais elles sont pourtant bien réelles, tout comme au sein de l'Union africaine. Hier, le président sud-africain Thabo Mbeki accueillait favorablement l'annonce d'élections présidentielles au Togo dans les deux mois.

Jusqu'à présent, le nouveau régime togolais a pu compte sur ces dissensions internes. Si la donne change, c'est la deuxième option, le fils du général Eyadema finit par craquer et accepte de lâcher le fauteuil présidentiel.

Dans ce cas la, CEDEAO et l'Union africaine, qui exigent le retour à l'ordre constitutionnel, devront ramener le président de l'Assemblée nationale qui se trouve au Bénin voisin. Petit problème : Fambare Natchaba est tout sauf consensuel. L'armée et la population n'en veulent pas et l'opposition dit la même chose en privé.

Si les partisans du retour à l'ordre constitutionnel obtiennent gain de cause, ils devront gérer de nouveaux problèmes.

par Ghislaine  Dupont

Article publié le 20/02/2005 Dernière mise à jour le 21/02/2005 à 11:31 TU

Audio

Abdoulaye Wade

Président du Sénégal

«Il faut respecter la légitimité populaire.»

Cheikh Tidiane Gadio

Ministre sénégalais des Affaires étrangères

«L'Afrique ne peut pas rentrer dans une nouvelle logique où quand il y a un coup d'Etat militaire chacun met en avant ses intérêts individuels pour réagir. Il nous faut une discipline collective.»

Adrienne Diop

Porte-parole de la Cedeao

«Les sanctions sont graduelles mais nous souhaitons de ne pas arriver à des sanctions beaucoup plus dures.»

Yawovi Agboyibo

Opposant togolais

«Ces sanctions s’inscrivent dans une logique de normalisation de la situation politique au Togo.»