Fespaco 2005
Acteurs, cinéastes, techniciens : les enjeux de la formation
En école ou sur le tas ?
L’existence d’une école audiovisuelle au Burkina, l’Inafec (1976-1986), a permis l’émergence d’une génération de cinéastes, d’Idrissa Ouedraogo à Regina Fanta Nacro. Sa disparition, faute de soutien public, laisse un vide. La possibilité de se former sur le tas, grâce aux tournages locaux, n’est pas facilitée par la baisse de la production, accrue par les troubles sociaux et économiques qui touchent bon nombre d’Etats africains. L’apparition d’écoles de cinéma privées, en Tunisie, en Algérie, suscite des espoirs. Au Burkina, l’inauguration de Imagine, lors du Fespaco 2003, relève un défi, celui d’« offrir un espace concret où les idées, les visions et les talents peuvent se croiser, se confronter et se féconder ». Cette ambition, affichée par le cinéaste Gaston Kaboré, son initiateur, s’inspire du Sundance Institute de Robert Redford. Imagine accueille des séminaires et des ateliers dispensés par des intervenants internationaux. L’intérêt d’un espace d’échanges se mesure aussi au Media Centre de Dakar. Cette école de formation audiovisuelle financée par une ONG norvégienne a permis aux Sénégalais qui utilisent ses cinq unités de tournage et ses stations de montage de réaliser huit films en 2003. La présence de sociétés de productions locales permet aux professionnels de compléter leur pratique du métier. Pour l’animation, les studios Pictoon de Dakar, l’atelier Yelboundi, à Ouagadougou, permettent à des techniciens de travailler en se formant. Enfin, les festivals comme Écrans Noirs au Cameroun, Quintessence au Bénin, ou, last but not the least, le Fespaco permettent d’aiguiser les vocations…
par Michel Amarger
Article publié le 23/02/2005 Dernière mise à jour le 24/02/2005 à 11:31 TU