Eglise catholique
Le Pape à nouveau hospitalisé
(Photo: AFP)
Le Pape Jean-Paul II a été à nouveau hospitalisé ce jeudi matin à la clinique Gemelli de Rome, où il avait été soigné début février.
Selon les termes du communiqué publié par le Vatican, « hier après-midi, le saint-Père a fait une rechute et présenté les symptômes de la grippe dont il avait déjà souffert ces dernières semaines. Pour cette raison, le Pape a été emmené ce matin à l’hôpital Agostino Gemelli pour recevoir les soins adéquats et subir des examens ».
Lors de l’audience générale de mercredi, d’une voix rauque et le souffle court, Jean-Paul II s’était en effet adressé aux fidèles rassemblés au Vatican au moyen d’une liaison vidéo.
Le Pape souffre apparemment des mêmes symptômes que ceux qui avaient entraîné son hospitalisation d’urgence le 1er février dernier. Le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls affirmait alors que le Pape souffrait d’une « laryngo-trachéite aiguë et de crises de laryngospasmes dus à une complication de sa grippe ». Mais la machine de communication du Saint-Siège s’était elle aussi grippée lorsque, pour rassurer les fidèles venus prier devant la clinique, le Pape s’était quelques jours plus tard adressés à eux d’une voix inaudible, jusqu’à ce qu’un enregistrement prenne le relais.
« pieux mensonges »
Le Vatican avait vainement démenti avoir eu recours au « play-back », mais l’enregistrement ayant été par erreur diffusé peu avant l’apparition de Jean-Paul II à la fenêtre de sa chambre, le mensonge était patent. Voici quelques jours, l’un des plus hauts responsables de la Curie, l’archevêque Renato Boccardo, organisateur des voyages du Pape et membre du ministère de l’Information du Vatican, avait dû reconnaître que l’Église catholique éprouvait des « réticences » à communiquer. « Il faut, ajoutait-il, avoir un peu de patience. Les rapports avec les médias exigent une mentalité qu’il faut approfondir. Et pour cela, il faut du temps ».
Mais avec la rechute du Pape, Joaquin Navarro-Valls ne dispose plus de temps pour restaurer une crédibilité écornée par de pieux mensonges. Lors de la première hospitalisation de Jean-Paul II début février, un tabou était tombé lorsque le cardinal Sodano, le secrétaire d’État (chef de la diplomatie vaticane) avait admis que la question de l’abdication de Jean-Paul II pouvait se poser et relevait de sa conscience.
Désormais, quelle que soit l’évolution à court terme de la maladie dont souffre Jean-Paul II, la question de la succession papale est à l’ordre du jour.
par Olivier Da Lage
Article publié le 24/02/2005 Dernière mise à jour le 24/02/2005 à 14:29 TU