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Inquiétudes avant le sommet de Tunis
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Hormis les déclarations de principe, les proclamations de grands objectifs, et le succès médiatique pour la Suisse, le pays hôte, les résultats concrets de la première phase du SMSI ont plutôt été modestes. Qu’en sera-t-il de la seconde phase qui devrait se tenir à Tunis en novembre 2005 ? Cette première phase du sommet qui a rassemblé en décembre 2003 à Genève plus de cinquante chefs d’Etat et de gouvernement, industriels et représentants de la société civile, a constitué une première tentative pour examiner les questions relatives à la société de l'information. Avec pour thème central: la réduction de la fracture numérique principalement liée à l’accès aux technologies de l’information.
Outre la déclaration finale, un plan d’actions a été adopté à Genève avec un vaste catalogue de bonnes intentions largement contesté par la société civile. Ce plan comporte des objectifs très ambitieux en matière d’accès à l’information tels que l’établissement d’une connexion d’ici 2015 dans les hôpitaux, les villages, les écoles primaires, les établissements d’enseignement secondaire, les centres de recherche, de santé et les administrations publiques.
Des violations systématiques de la liberté de l’information
Des engagements sans financement. Face aux réticences des Occidentaux, la question cruciale de la création d’un fonds spécial pour le développement des technologies d’information dans les pays pauvres a été renvoyée à plus tard, sans qu’aucune date n’ait été fixée. Les pays industrialisés du Nord militent pour une meilleure utilisation des capacités de financement existantes, alors que les pays du Sud demandent la création d’un fonds de solidarité numérique.
D’autres sujets suscitent également des divisions. Parmi les points d’achoppement: des questions essentielles comme la liberté d’expression sur la Toile, la régulation d’Internet, la gouvernance ou le financement ont également été renvoyées à la seconde phase du sommet, prévue en novembre 2005. Toutes ces questions devraient largement être débattues lors des sommets régionaux, à l’échelon des continents et des réunions préparatoires.
Le choix de la Tunisie pour la seconde phase du sommet fait également l’objet de débats. Des points d’inquiétudes sont apparus lors des premières réunions préparatoires. Des organisations de défense des libertés ont fait part de leurs préoccupations quant au choix de la Tunisie, au vu des violations systématiques de la liberté de l’information. Pour l’organisation Echange international de la liberté d’expression (Ifex), vaste réseau d’associations militant pour la liberté de la presse, la Tunisie doit considérablement œuvrer au respect de la liberté de la presse et des droits de l’homme si elle souhaite accueillir le SMSI: tables rondes, demande d’accréditation d’ONG qui risquent de ne pas être acceptées, délivrance de visa d’entrée à Tunis, les droits d’expression des participants durant le sommet peuvent être mis à mal.
par Myriam Berber
Article publié le 25/02/2005 Dernière mise à jour le 04/03/2005 à 17:58 TU