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JO 2012

Les points forts de la candidature de Paris

Plus de 85% des Parisiens soutiennent la candidature de Paris.(Photo: J. Millet)
Plus de 85% des Parisiens soutiennent la candidature de Paris.
(Photo: J. Millet)
Face à ses quatre concurrents, la capitale française compte sur un dossier technique qui figurait dans le duo de tête, avec celui de Madrid, à l’issue de la première phase de sélection du CIO. Pour obtenir les Jeux de 2012, Paris mise notamment sur les faibles distances qui séparent la plupart des lieux de compétition du Village olympique dans lequel seront hébergés les athlètes.
La compacité du projet

Cette notion technique désigne les temps de déplacement découlant de la carte des Jeux dressée par le comité Paris 2012. Les sites ont été regroupés dans deux noyaux situés dans le nord et au sud-ouest de la capitale, de part et d’autre du Village olympique prévu dans le nord-ouest de Paris. Le noyau Nord regroupera neuf sites de compétition, et le noyau Sud huit. Neuf autres sites sont prévus en dehors de ces deux noyaux, mais dans la région parisienne, tandis que deux disciplines, la voile et le football, verraient leurs épreuves se dérouler en province.

Dans cette configuration, les deux noyaux de sites de compétition dans lesquels se disputeront 75% des épreuves sont situés à 6 km du Village olympique. C’est aux Batignolles que l’hébergement des athlètes est prévu, sur un site de plus de quarante hectares.

Bertrand Delanoë, président du comité Paris 2012, explique dans une interview au Figaro que le concept de «compacité» a été l’un des principaux axes du projet 2012, les artisans de la candidature ayant, en cela, appris de l’échec de la précédente tentative. «L’autre leçon tirée de Paris 2008, c’est que le Village était mal placé, à l’extérieur de la ville. Or, pour le CIO, les Jeux à Paris impliquent un Village dans Paris. Quand vous conviez le monde entier, vous l’installez au cœur de ce qu’il aime. Ce Village sera donc dans la ville, constituant l’une des traces majeures de cet héritage olympique», explique le maire de Paris.

Des sites déjà construits

Le fait qu’entre 60 et 70% des sites prévus pour l’organisation de ces olympiades soient déjà construits représente un atout pour la candidature parisienne. Lors de leur visite en France, les membres de la commission d’évaluation pourront se rendre compte de l’état de la plupart des installations, à commencer par le Stade de France, une enceinte sportive récente d’une capacité de 80 000 places.

A l’inverse, d’autres villes candidates projettent de se doter de différentes infrastructures d’ici 2012 si elles obtiennent les Jeux, une situation qui pourrait jouer en leur défaveur : d’une part parce que le CIO sait que les grands chantiers peuvent être une source de préoccupation, les autorités grecques ayant ainsi pris beaucoup de retard dans la construction de leurs infrastructures avant le début des dernières olympiades ; d’autre part car certains projets peuvent avoir beaucoup de mal à voir le jour. Le comité qui défend la candidature de New York doit ainsi résoudre l’épineux problème du stade olympique prévu dans le quartier de Manhattan. Une vive polémique est née autour du financement de ce projet, plusieurs groupes d’opposants dénonçant son coût exorbitant et les nuisances qu’il entraînera en matière de circulation. Et même si le maire de New York, Michael Bloomberg, assure que ce point est réglé, il constitue l’une des principales faiblesses de cette candidature.

L’expérience des grands événements

La capitale française peut se targuer d’avoir su organisé avec succès ces dernières années plusieurs événements sportifs de grande envergure. Les 64 rencontres de la Coupe du monde de football avait ainsi réuni en 1998 plus de trois millions de spectateurs dans les stades. A la différence des Jeux, cette compétition se déroulait dans dix villes différentes et ne se reposait pas que sur les capacités d’organisation de la capitale. Mais il n’en reste pas moins que Paris avait réussi à gérer un afflux inédit de spectateurs, en accueillant une quinzaine de rencontres au Parc des Princes et au Stade de France.

Paris a également récemment accueilli les championnats du monde d’athlétisme (2003), une discipline très importante aux yeux du CIO. Et la France sera également dans deux ans le théâtre de la Coupe du monde de rugby, un événement auquel devraient assister près de deux millions de spectateurs. Et c’est au Stade de France que sont programmés cinq des huit matchs de la phase finale de cette compétition.

La priorité de la sécurité

La réaction d’Alberto Ruiz Gallardon, maire de Madrid, après l’explosion d’une voiture piégée le 10 février dans la capitale espagnole, montre l’importance des questions de sécurité dans les dossiers de candidature des cinq villes en compétition. «Il ne fait aucun doute que lorsque l’ETA commet des attentats à Madrid, il tente de porter atteinte autant que possible aux aspirations des citoyens de Madrid», a déclaré Alberto Ruiz Gallardon, en assurant que le mouvement séparatiste basque ne parviendrait pas à saborder la candidature de la capitale espagnole. Car c’est aux abords d’un site visité par la commission d’évaluation que l’explosion a eu lieu.

Le comité Paris 2012 assure que près de 30 000 personnes seront affectées à la sécurité des Jeux, un dispositif qui pourrait être renforcé par des effectifs militaires et policiers si nécessaire. Et le thème de la sécurité constitue, selon le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier, «l’un des points forts» de la candidature parisienne. «Nous sommes passé dans un monde dangereux et personne n’est à l’abri. Dans les années passées, la France a connu des attentats. Puis il y a eu le 11 septembre à New York et les attentats de Madrid», a déclaré lundi Michel Barnier. Une manière de rappeler que la capitale espagnole, le plus sérieux concurrent de Paris dans cette course olympique, a été victime d’une terrible attaque terroriste voilà moins d’un an.

Un fort soutien populaire

Après les décevants taux de remplissage des stade grecs l’été dernier, le CIO ne souhaite pas que se répètent les images de gradins clairsemés. Et il insiste du coup sur le fait que la ville organisatrice soit capable de mobiliser un grand nombre de spectateurs. Paris a, du coup, imaginé un système de tarification destiné à assurer un caractère populaire à cette manifestation : 10% des places doivent être vendus à 10 euros, et 45% à moins de 30 euros.

Par ailleurs, le soutien des Français derrière la candidature de Paris est mis en avant. Selon une enquête publiée mardi 8 mars par le quotidien L’Equipe, 87% des personnes interrogées souhaitent que les Jeux se déroulent à Paris et en région parisienne. Un chiffre qui se rapproche de celui tiré d’un sondage privé commandé par le CIO et dont les résultats ont été publiés la semaine dernière. Il indiquait que 85% des Parisiens soutiennent la candidature de Paris, contre 91% des Madrilènes. Les trois autres villes candidates enregistrent elles des taux de soutien moins élevés, avec 77% pour Moscou, 68% pour Londres et seulement 59% pour New York.

La longue attente de Paris

La capitale parisienne, qui a accueilli pour la dernière fois des olympiades en 1924, espère que le CIO prendra en compte cette longue attente, ainsi que les tentatives infructueuses pour accueillir ceux de 1992 et de 2008.

Si l’argument de la longue attente peut marcher avec Londres et Moscou, qui ont respectivement reçu les Jeux en 1948 et 1980, il n’en va pas de même avec Madrid et New York, qui n’ont jamais accueilli d’olympiades d’été. Cependant, l’Espagne et les Etats-Unis ont organisé sur leur territoire des Jeux olympiques d’été au cours des vingt dernières années: ils ont eu lieu à Los Angeles en 1984, à Barcelone en 1992 et à Atlanta en 1996.

par Olivier  Bras

Article publié le 09/03/2005 Dernière mise à jour le 09/03/2005 à 12:00 TU