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Inde-Pakistan

Tournée historique de l’équipe pakistanaise de cricket

Dans le stade de Mohali au nord de l’Inde, un joueur de cricket pakistanais lance à un batteur indien.(photo : AFP)
Dans le stade de Mohali au nord de l’Inde, un joueur de cricket pakistanais lance à un batteur indien.
(photo : AFP)
C’est un rendez-vous historique pour les rivaux nucléaires de toujours, l’Inde et le Pakistan. L’année dernière, l’équipe de cricket indienne était en tournée au Pakistan pour la première fois depuis quinze ans. Cette fois-ci c’est au tour de New Delhi d’accueillir son adversaire pour une tournée de trois test-matches et d’oublier, le temps de cinquante jours de compétition, les tensions politiques qui l’opposent à Islamabad.
De notre correspondante à New Delhi

«C’est la mère de toutes les batailles», peut-on lire dans les suppléments spécial cricket de la presse indienne. Et pour cause : le cricket, ce sport hérité des colons anglais et pratiqué par des joueurs entièrement vêtus de blanc, déclenche une véritable folie en Inde. Ce sont des milliers de téléspectateurs pendus à leur écran de télévision pendant des heures et des heures, des enfants qui imitent les vedettes sportives avec une batte de fortune dans les parcs des quartiers indiens et des joueurs de cricket qui font la une des pages people quand ils ne veulent pas vous vendre la dernière barre chocolatée sur le petit écran.

La «cricketmania» est aussi une affaire lucrative puisque la seule première rencontre dans le stade de Mohali situé dans le Pendjab dans le nord de l’Inde, organisée par l’Association de cricket du Pendjab, devrait amener deux millions de roupies (172 000 euros) de bénéfices, incluant les droits de retransmission et le prix des 42 000 entrées du stade complet pour les cinq jours de match. Côté pakistanais, 2 000 supporters sont arrivés au stade de Mohali dans une trentaine d’autobus avec leurs banderoles pour assister à la confrontation de l’année, profitant ainsi pour la première fois depuis quelques années des facilités exceptionnelles d’obtention de visa par le gouvernement indien.

En 2004, lors de la tournée indienne de cricket au Pakistan, Islamabad a délivré 8 000 visas aux supporters indiens, ce qui a représenté le plus grand contact de population entre les deux pays depuis la Partition en 1947. New Delhi a répondu au geste de son voisin en autorisant cette année 10 000 Pakistanais à assister à la rencontre sportive. Les hôtes indiens qui ont été chaleureusement accueillis l’année précédente au Pakistan ont mis un point d’honneur à rendre la pareille aux Pakistanais en les hébergeant pour certains, dans leur propre maison. D’autres en ont profité pour retrouver leur famille et retourner sur leur lieu de naissance.

Malgré l’euphorie ambiante, les mesures de sécurité ont été renforcées pour prévenir toute éventuelle attaque contre l’équipe de cricket pakistanaise. A la demande d’Islamabad, la deuxième phase de match qui devait avoir lieu à Ahmedabad, foyer de tension entre les communautés hindoue et musulmane, a été programmée à Calcutta. Mais cette rencontre, c’est surtout le signe du réchauffement des relations indo-pakistanaises, qui correspond avec la signature d’un accord sur la mise en place d’un bus entre le Cachemire indien et pakistanais, région située au nord de l’Inde que ces deux voisins se disputent depuis 1947.

L’Inde est la favorite

L’équipe d’Islamabad qui revient tout juste d’un voyage désastreux en Australie au mois de décembre et janvier, compte quelques blessures parmi ses joueurs et une défaite lors de sa confrontation historique contre l’équipe indienne en 2004. Et puis surtout la botte secrète indienne, c’est le retour sur le terrain de la star nationale Sachin Tendulkar, 31 ans, qui dernièrement a fait parler d’elle dans la presse non pas pour ses exploits sportifs mais pour sa blessure au coude en août dernier qui l’a empêché de participer à plusieurs test matches nationaux. Certains spécialistes doutent encore de sa complète récupération mais le joueur qui figure parmi les meilleurs marqueurs du monde du cricket, devrait avoir les capacités suffisantes pour inquiéter l’équipe adverse.

L’absence de son rival pakistanais tout aussi médiatisé, Shoaib Akhtar, apprécié pour son extrême rapidité sur le terrain, pourrait lui permettre de marquer des points supplémentaires. La vedette a été renvoyé chez elle, non seulement souffrant d’une blessure mais aussi poursuivie par la Fédération de cricket pakistanaise pour avoir fréquenté des discothèques et fait des déclarations à la presse sans autorisation officielle. D’autres poids lourds de l’équipe du Pakistan manquent aussi à l’appel, et c’est sur ses jeunes recrues que devra compter le capitaine et batteur Inzamamul Haq. Verdict à Bangalore le 28 mars pour la dernière rencontre de la série Inde-Pakistan.


par Marie  Perruchet

Article publié le 10/03/2005 Dernière mise à jour le 10/03/2005 à 14:52 TU