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Année du Brésil en France

Anne Fontaine: une femme, une couleur, une histoire

Anne Fontaine.DR
Anne Fontaine.
DR
Mère de famille et femme d’affaires, la jeune styliste a créé un nouveau concept inspiré par la couleur blanche.
[Ce portrait fait partie d'une série réalisée par la rédaction brésilienne de RFI]

La plupart des femmes qui ont dans leur garde-robe une chemise signée Anne Fontaine ne soupçonnent pas que la styliste est brésilienne. Anne –en réalité c’est Ana–, longs cheveux, corps svelte et sourire lumineux, est une fille typique de Rio de Janeiro, même si ses parents viennent d’Europe: son père est d’origine allemande et française et sa mère a des racines portugaise, italienne et espagnole. Anne Fontaine adore la mer. Adolescente, elle faisait ses devoirs à la plage, assise sur le sable. En rentrant, elle passait aussi des heures devant le miroir à inventer des vêtements et des déguisements pour le carnaval. Comme vous pouvez l’imaginer, la première collection exclusive a été dessinée pour ses poupées !

Mais la mode n’était pas la seule passion d’Anne. Son contact quotidien avec la mer et les montagnes de Rio a éveillé dans son esprit l‘amour de la nature. Elle est devenue une militante passionnée pour la protection de la forêt amazonienne et des Indiens. À 19 ans, son combat l’a conduite en France pour participer à un forum. Entre les débats sur la déforestation et les changements climatiques, Anne a trouvé l’amour de sa vie. Un amour français pour lequel elle quitte le paysage tropical de Rio pour la beauté historique de Paris.

Une idée simple destinée à toutes les femmes

L’aventure d’Anne Fontaine dans la mode a commencé avec la recherche d’une solution pour redresser l’entreprise familiale de son mari, qui fabriquait des chemises pour d’autres griffes. Avec la concurrence de la main d’œuvre étrangère, les commandes se faisaient rares. C’est à ce moment-là qu’elle a eu l’idée «magique» qui non seulement redresserait l’usine mais aussi changerait sa vie. «Quelle femme n’a pas une chemise blanche dans sa garde-robe ?» C’est ainsi qu’est née la première collection suivie de l’inauguration, en 1994, d’une boutique dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Ce furent les premières graines d’un jardin qui a fleuri.

Aujourd’hui Anne Fontaine a 66 boutiques en France, en Angleterre, en Belgique, au Japon, aux États-Unis et ailleurs. Et ses chemises blanches sont commercialisées dans 300 points de vente en France et à l’étranger. La diversification c’est aussi à l’ordre du jour: la ligne des parfums d’intérieurs Âme Blanche vient d’être lancée.

«Jeitinho brasileiro»: vivre à la brésilienne

Anne Fontaine et Ella.
(Photo: Letícia Constant)
Oui, on a compris, le blanc est la couleur fétiche d’Anne Fontaine. Une femme qui ne cache pas son rêve de paix. C’est pour ça qu’elle a décidé de déménager, après avoir passé quelques années à Paris. La maison et le siège de la société sont aujourd’hui aux alentours de la pittoresque ville d’Honfleur, en Normandie, «pour être proche de la nature et de la mer, bien sûr !» Le grand bâtiment vitré est entouré de verdure. Et quand on y entre, on se sent chez soi. Ella, le petit bébé né il y a quelques mois, joue avec sa nounou brésilienne. Entre-temps, Anne fait un croquis, parle au téléphone, donne des directives aux employés. Moi, je bois un cafezinho.
Puis, elle me fait visiter les grands dépôts pleins de cartons avec des chemises qui doivent partir partout dans le monde. Étonnée, je découvre une salle de gym avec des appareils de musculation.
«-Faire du sport c’est bon pour l’esprit.
-Je suis d’accord, Anne

À l’étage, à côté du nouveau bureau de la styliste, sa fillette a gagné une jolie chambre. Cette organisation naturelle des espaces de travail et d’intimité montre bien que la femme d’affaires et la mère de famille sont en parfaite harmonie. Comment concilier la vie personnelle et le business ? Anne sourit, jette les cheveux en arrière et répond avec un clin d’œil: «Je trouve toujours une solution pour tout. C’est ce qu’on appelle "la façon de faire à la brésilienne", le "jeitinho brasileiro"…»


par Leticia  Constant

Article publié le 16/03/2005 Dernière mise à jour le 21/03/2005 à 09:48 TU