Eglise Catholique
L’agonie du Pape suivie avec émotion
(Photo : AFP)
Partout à travers le monde les fidèles ont prié pour Jean-Paul II. De son pays natal, la Pologne, aux Philippines ou au Timor Leste, les deux seuls pays d’Asie à majorité catholique, des millions de chrétiens se sont recueillis pour accompagner la lente agonie du souverain pontife. Les églises d’Afrique et d’Amérique latine n’ont pas désempli même si les fidèles se sont souvent montrés résignés face à l’inéluctabilité de la mort du Saint-Père. Partout une même ferveur pour saluer le courage et l’action d’un homme que tous regrettent déjà. Dans les grandes villes et les lieux de pèlerinage catholiques, des messes et des prières spéciales ont été dites comme à Bethléem, qui abrite l’église de la nativité, à Lourdes en France ou encore à Fatima au Portugal, où le souverain pontife s’était rendu pour remercier la Vierge de lui avoir sauvé la vie après l’attentat dont il a été victime en 1981.
Les chrétiens n’ont pas été les seuls à se recueillir pour le Saint-Père. Les juifs polonais réciteront vendredi soir, lors du shabbat, une prière spéciale pour celui qui a «tant fait pour la réconciliation entre juifs et catholiques». Dans le pays natal du souverain pontife, les musulmans se sont, eux aussi, mobilisés. La prière du vendredi a donné le coup d’envoi à des cérémonies spéciales pour le Pape dans toutes les mosquées du pays. En France, le président du Conseil français du culte musulman a rendu hommage à «la dimension exceptionnelle de ce serviteur de Dieu». «Toutes nos prières vont vers le Pape», a assuré Dalil Boubakeur pour qui Jean-Paul II «jouissait d’une grande sympathie auprès des musulmans».
Des fidèles en pleurs place Saint-PierreDès l’annonce de l’aggravation de la santé du Pape, des milliers de personnes se sont massées en silence sur la place Saint-Pierre. Parmi elles, des fidèles en pleurs mais aussi des hommes et des femmes d’autres confessions comme Iman, une jeune musulmane de 28 ans, la tête couverte d’un voile rouge, venue prier pour celui qui «a donné au monde un message d’amour et de réconciliation». Le grand portail de bronze, accès principal de la cité du Vatican, est resté toute la journée ouvert. La tradition veut qu’il soit fermé quand un pape est mort.
Signe que l’heure est grave, les autorités italiennes ont, dans la matinée, annulé toutes les manifestations politiques prévues ce vendredi, dernière journée de la campagne électorale des élections régionales prévues les 3 et 4 avril. Plusieurs personnalités du monde du football italien ont également approuvé une éventuelle suspension du championnat national en cas de décès du souverain pontife.
Qu'ils émanent de religieux ou d'hommes d'Etat, de croyants ou de non croyants, les hommages se sont multipliés toute la journée pour saluer le travail accompli par Jean-Paul II durant son pontificat. «Les effusions d'amour sur toute la planète sont un témoignage de la grandeur du Pape. Le Pape est source d'inspiration pour des millions d'Américains et pour les peuples de la planète tout entière par son leadership morale», a ainsi affirmé la Maison Blanche. En Russie, le Polonais Igor Kovalevski, secrétaire exécutif de la Conférence des évêques catholiques, a pour sa part tenu à rappeler «le rôle immense joué par Jean-Paul II dans l'établissement de la démocratie dans les pays de l'Europe de l'Est et en Europe centrale». En Chine, enfin, pays qui n'entretient pas de relations avec le Vatican, les autorités ont officiellement souhaité que le Pape puisse se «rétablir rapidement».
par Mounia Daoudi
Article publié le 01/04/2005 Dernière mise à jour le 01/04/2005 à 19:01 TU
