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Eglise catholique

Jean-Paul II sera inhumé au Vatican vendredi

La dépouille mortelle de Jean-Paul II a été transportée dans la nef centrale de la Basilique Saint-Pierre de Rome pour un dernier hommage  des fidèles.(Photo : AFP)
La dépouille mortelle de Jean-Paul II a été transportée dans la nef centrale de la Basilique Saint-Pierre de Rome pour un dernier hommage des fidèles.
(Photo : AFP)
Réunis en congrégation pour la première fois depuis la mort du pape le 2 avril, 65 cardinaux présents au Vatican ont fixé les obsèques pontificales à vendredi 8 heures (temps universel), en la basilique Saint-Pierre de Rome. Dans l’après-midi du 4 avril, la dépouille mortelle de Jean-Paul II a été transportée devant l’autel principal de la basilique du Vatican. Les fidèles pourront lui rendre un dernier hommage, avant son inhumation dans une crypte, «la Grotte», qui abrite les restes d’autres papes. Rome a pris ses dispositions pour accueillir jusqu’à deux millions de pèlerins et plusieurs dizaines de monarques, chefs d’Etat et de gouvernement.

Le pape n’a pas laissé de testament, aucune «dernières volontés» concernant en particulier une inhumation en terre de Pologne, ardemment souhaitée par nombre des «compatriotes» de Carol Wojtyla. Conformément à l’usage, qui n’a connu que deux exceptions, Jean-Paul va rejoindre la dernière demeure des papes, une crypte de la basilique Saint-Pierre de Rome érigée sur le mont Vatican. C’est là que la tradition chrétienne situe le tombeau de saint Pierre, un pécheur du lac de Tibériade, qui fut le premier disciple du Christ, celui d’entre les douze Apôtres qui reçut mission de bâtir l’Eglise, le premier saint pontife, martyrisé aux alentours de l’an 64.

Lundi après-midi, la dépouille mortelle de Jean-Paul II a quitté la chapelle Clémentine du palais apostolique du Vatican, où les principaux dirigeants italiens et la Curie romaine ont pu lui rendre un premier hommage depuis dimanche midi. Après un tour d’honneur devant la foule massée sur la place Saint-Pierre, le corps de Jean-Paul II a été installé dans un catafalque dressé dans la nef centrale de la basilique, devant l’autel dit «de la confession» où la procession des fidèles est prévue trois jours durant. La garde suisse et le cardinal camerlingue (le chambellan pontifical), l'Espagnol Eduardo Martinez Somalo ont accompagné la translation du corps, préparé par le technicien de l’Institut de médecine légale, Massimo Signoraci. Le certificat de décès communiqué par le Vatican lundi en début d'après-midi indique que Jean Paul II a succombé à un «choc septique et une insuffisance cardiaque irréversible».

Secret absolu sur l’élection du futur pape

La messe funèbre sera célébrée vendredi matin par le cardinal allemand Joseph Ratzinger, le doyen du Sacré collège et président de la Congrégation de la doctrine et de la foi jusqu’au décès de Jean-Paul II, un théologien qui compte parmi les pressentis de la succession, du moins selon les observateurs spécialisés. Car rien n’est censé filtrer sur le choix du futur pape que le Saint-Esprit doit inspirer aux 117 cardinaux âgés de moins de 80 ans. Ces derniers ont consigne de se réunir en conclave, entre 15 et 20 jours après la mort du pape, pour désigner le successeur de Jean-Paul II, à la majorité des deux tiers si possible et à huis-clos, dans la chapelle Sixtine où Michel-Ange a peint son Jugement dernier. Les cardinaux qui ont participé à la réunion de lundi matin n’ont pas révélé la date de cette concertation cruciale, en vertu de leur serment de «garder le secret absolu sur tout ce qui concerne directement ou indirectement les votes et les scrutins pour l'élection du souverain pontife», conformément à la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis édictée par Jean-Paul II le 22 février 1996.

Phare de la chrétienté, la basilique, consacrée en 1626 par le pape Urbain VII, couvre 22 000 mètres carrés coiffés d’une coupole haute de 119 mètres. Elle peut contenir plus de 60 000 personnes. Mais c’est une marée humaine à laquelle se préparent les autorités italiennes. Elles devront en outre assurer la sécurité des délégations de très haut niveau qui annoncent leur venue du monde entier. L’héritier de la couronne britannique, par exemple, le prince Charles, anglican et antipapiste a estimé plus convenable de reporter à samedi son mariage (initialement prévu vendredi) avec Camilla Parker-Bowles, pour assister aux funérailles pontificales. George Bush, aussi, a très vite fait savoir qu’il serait au dernier rendez-vous terrestre de Jean-Paul II avec qui, dit-il «le monde a perdu un défenseur de la liberté».

Habitué aux grandes messes internationales, comme celle de l’Otan en 2002, mais aussi aux exigences sécuritaires d’un George Bush déjà venu en 2004, le ministre de l'Intérieur italien, Giuseppe Pisanu, a mobilisé pour la seule ville de Rome plus de 10 000 hommes.  Mille cinq cents seront affectés à la protection des hautes personnalités pour lesquelles tous les services de sécurité sont déjà à pied d’œuvre sur l’ensemble du territoire. L’espace aérien au-dessus de la capitale italienne est d’ores et déjà interdit aux avions privés. Les vols commerciaux seront restreints de moitié le jour des funérailles et une base aérienne militaire proche de Rome servira de plaque-tournante aux visiteurs les plus exposés.

Pour le commun des pèlerins, 43 trains spéciaux seront affrétés quotidiennement et des parkings sont prévus pour accueillir les milliers d’autocars attendus. Une fois sur place, les fidèles pourront camper dans des sites universitaires où même dans les pavillons de la foire de Rome et dans les quatre gares de la capitale. Tous les hôpitaux sont sur le pied de guerre et un dispositif médical avancé est en place jusqu’aux abords de la basilique. Le parcours du public est balisé et le catafalque de Jean-Paul II sera accessible de nuit comme de jour, jusqu’à mercredi.


par Monique  Mas

Article publié le 04/04/2005 Dernière mise à jour le 04/04/2005 à 17:54 TU

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Mgr Michel Dubost

Evêque d'Evry

«Jean-Paul II a essayé de nous rappeler que l'homme était le chemin de dieu. »