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Revue de presse internationale

Revue de presse internationale du 13/4/2005

C'était donc il y a 30 ans. «Le Liban basculait», titre par exemple FRANCE SOIR un des quotidiens à Paris : la guerre civile commençait : des phalangistes chrétiens mitraillaient un car de Palestiniens. Une guerre qui allait durer 15 ans, avec des affrontements qui se sont généralisés, marqués par le départ précipité de Yasser Arafat, après l'intervention des militaires israéliens, marquée par les massacres de Sabra et Chatilla, par les assassinats politiques, les enlèvements d'otages occidentaux, et au final, à partir de 89, l'occupation syrienne, qui au moins ramenait un certain calme dans ce pays, «bijou de l'Orient, détruit et ravagé par ce conflit».

Un Liban qui nous dit de son côté LIBERATION, «revit aujourd'hui ses peurs» puisque l'assassinat de Rafic Hariri, il y a quelques semaines, a remis le pays sous tension. Le slogan «plus jamais la guerre!» sera brandi aujourd'hui lors d'une fête commémorative à Beyrouth, explique la correspondante de ce journal. Brandi comme une arme par les uns, redouté par les autres. Une peur accentuée par une vague d'attentats à la bombe, et la paralysie gouvernementale actuelle. Même si, explique ce journal, «on peut penser que les Libanais sont vaccinés, que le contexte international a changé, que les milices ont été largement désarmées et que le parrain syrien même s'il joue en coulisse sur le mode de «Damas sous le chaos» est contraint depuis quelques semaines de «lâcher beaucoup de lest». Un Liban où, selon LE FIGARO, «le travail de refondation du pays est loin d'être achevé».

L'ORIENT LE JOUR, un des quotidiens de Beyrouth qui publie un dossier, bien sûr, sur ce «souvenir du 13 avril, ce jour où le Liban fut pris dans un engrenage fatal où il faillit sombrer», et qui se désole aujourd'hui de ce que le Premier ministre désigné n'ait toujours pas formé un gouvernement. Il est celui que le journal appelle «un éternel démissionnaire, un looser par vocation, impuissant à instaurer l'unité même dans son propre camp». Le journal s'en prend, dans son éditorial à ces politiciens impuissants, sous le titre «profession, saboteurs».

Dans LIBERATION, également, le premier entretien avec le nouveau président irakien, le Kurde Jalal Talabani : les kurdes explique-t-il ne sont plus désormais des citoyens de seconde classe en Irak. Nous nous opposerons à tout ce qui contient en germe un retour à la dictature. «Nous n'accepterons pas que l'islam soit la source principale du droit. certains irakiens croient qu'à travers la prétendue résistance ils peuvent contraindre les américains à quitter l'Irak et comprennent aujourd'hui que ce n'est pas possible».

Et cela au moment où raconte l'envoyé spécial du HERALD TRIBUNE, le ministre américain de la Défense Rumsfeld est en tournée en Irak justement, pour y rencontrer les nouveaux patrons de ce pays : «Un Rumsfeld qui met en garde ses interlocuteurs contre la tentation de «purge». Et le journal bien sûr évoque la petite phrase qui a fait tilt : «Nous n'avons pas vraiment de stratégie de sortie de ce pays : nous avons simplement une stratégie de victoire». Hier, le quotidien britannique THE INDEPENDENT se demandait en Une si «la marée n'était pas en train de s'inverser», en Irak, où les attaques contre les forces américaines sont passées de 140 par jour à seulement une trentaine ces temps-ci, avec moins de blessés, moins de tentatives d'assassinat, si bien que les commandants américains envisagent cette fois-ci plus sérieusement une réduction importante de l'US Army.

Et puis, selon LA CROIX, «Bush et Sharon d'accord sur le court terme» à l'issue de leur rencontre aux Etats-Unis. Une rencontre que l'HUMANITE résume à sa manière : «Parle plus bas, on pourrait nous entendre», car selon ce journal les deux chefs d'état sont d'accord pour annexer les grandes colonies d'implantations, et le Premier ministre israélien refuse en outre l'arrêt de nouvelles constructions qui sont prévues. LE FIGARO de son côté insiste sur le fait qu'Ariel Sharon a «minimisé ses différends» avec George Bush.

Si Dieu le veut

Dans le quotidien LE MONDE, aussi, cette «déclaration d'amour» du prince Abdallah d'Arabie Saoudite pour le président français Chirac, qu'il est venu rencontrer à Paris. L'ami fidèle très cher qui me manquait dit-il. A vrai dire un homme étrange par les temps qui courent, par sa morale, sa fidélité, sa sincérité, son humanité, sa franchise, sa chaleur humaine...».

Le Prince qui reproche aux Européens d'avoir «jeté l'éponge» au Moyen-Orient qui espère qu'il faudra «moins de 20 ans» pour parvenir à la démocratie dans son pays : tout est en bonne voie si Dieu le veut. Le prince qui pour l'occasion a accepté de recevoir deux femmes journalistes dans son palais de Riyad, « après moult négociations et ample cérémonial », et qui à propos des Saoudiennes, entrées dans la vie active dans certains secteurs affirme qu'avec le temps, leur état d'esprit, la mentalité de leur mari et de leurs fils évolueront : cela prendra moins d'année que n'en compte les doigts d'une main, a-t-il promis à nos consœurs.

L'Arabie Saoudite ou «l'onde de choc du 11 septembre pousse le royaume à la réforme», bien que la répression l'emporte sur l'éducation. Une Arabie Saoudite, qui, pour LA CROIX également «peaufine son image par le dialogue».

Quant à Jacques Chirac, qui, nous dit par exemple LE MONDE entre en scène, en dialoguant demain sur une chaîne de télé avec un panel de jeunes, il est qualifié par LE CANARD ENCHAINE de «chef de l'Etat spectacle». On explique dans LE MONDE que les rédactions de plusieurs chaînes de télé ont saisi d'ailleurs le conseil supérieur de l'audiovisuel à propos des modalités de cette émission, dénonçant un «mélange des genres» entre information et divertissement.

Sur le fond, dans ce même journal, on explique que pour le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, «l'avenir de l'Europe va dépendre du vote français». LA CROIX titre en Une sur «les ressorts du Non qui bousculent les idées reçues» : ils «répondent à des inquiétudes très profondes», qui se cristallisent à un moment présenté comme décisif pour la construction européenne et pour la France. Parmi ces raisons, sans doute, selon LA TRIBUNE, le fait que les Français plus que tous les autres Européens, sont «attachés à leurs services publics», comme le confirme une nouvelle enquête...

Palabres de chefs

Dans LE FIGARO, à Paris, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, affirme ne pas envisager un départ des soldats français de Licorne de Côte-d'Ivoire, mandatés par la communauté internationale, même si, précise-t-elle, «ils n'y sont pas pour le plaisir». Elle affirme que la France va plaider pour un renforcement des troupes internationales en Côte d'Ivoire, car, lorsque «commenceront le regroupement dans les casernes et le désarmement, nous entrerons à nouveau dans une phase extrêmement sensible».

En Une de FRATERNITE MATIN, un des quotidiens d'Abidjan, ce propos du colonel Michel Gueu aux combattants des forces armées des Forces nouvelles de la région ouest : «Après Pretoria, la guerre n'est qu'un triste souvenir. Cependant, restez vigilants». Le colonel qui leur expliquait en quoi consisteraient les opérations de contrôle, de désarmement, de démobilisation, de réinsertion. Selon L'INTELLIGENT d'ABIDJAN, l'affaire n'est pas simple puisque, par exemple, on se bataille pour le recrutement de 600 éléments des Forces nouvelles qui seront versés dans la police nationale, aux termes de l'accord de Pretoria, la difficulté résidant dans les critères de sélection, et provoquant des «palabres entre les chefs de guerre» .

Selon 24 HEURES, l'application de cet accord de Pretoria n'est pas simple non plus du côté du Front populaire ivoirien, le FPI : Gbagbo, selon ce journal, est «face à Simone», avec de chaudes explications en perspectives puisque c'est l'épouse du chef de l'Etat, la première Dame, qui conduit la délégation de personnalités de ce parti.

Dans l'hebdo L'INTELLIGENT de cette semaine, le point de vue de l'ancien représentant de l'Onu en Côte d'Ivoire, le béninois Tévoédjrè, pour qui Thabo Mbeki, à Pretoria, a réussi un vrai miracle de résurrection. Il cite même Jésus Christ : «Lève-toi et marche». C'est la chance à saisir, dit-il, mieux vaut tard que jamais. En tout cas, ce journal se demande, dans un dossier, «si on peut enfin y croire» après une négociation menée de mains de maître par le numéro 1 sud-africain, loin de l'ancien colonisateur, à 5000 kilomètres du marigot ouest-africain, mais en terre africaine, avec aux commandes un Mbeki dont la méthode ressemble peu à celle de ses homologues francophones, si bien que les protagonistes ivoiriens se sont sentis, explique l'envoyé spécial de l'hebdo à Pretoria, «à la fois dépaysés et libres».

Au Sénégal, selon L'OBS, des milliers d'opposants hier dans la rue à Dakar encadrés un très important dispositif de tous les corps de police. Mais il y a eu plus de peur que de mal. L'opposition, selon WALFADJRI, a «évité le pire, puisqu'elle a pu défiler, en masse, et sans qu'il y ait trouble à l'ordre public». Tandis que LE SOLEIL remarque que certains des manifestants dénonçaient «l'accaparement des médias, entraves à la liberté d'expression». Ce journal qui annonce que le président Lula est à Dakar cet après-midi : «L'alliance Brésil-Sénégal se fortifie».

Nuit des casses

Pendant ce temps, à Bamako, au Mali, se poursuivent les procès des casses du 27 mars, communes par communes, tandis que les partis et associations blâment d'une «seule voix» les actes de vandalisme et de pillage, après la défaite de l'équipe malienne, lors d'un match de football. Lors d'un de ces procès, un juge a d'ailleurs déploré l'absence des forces de sécurité durant cette fameuse «nuit des casses».

La grogne sociale, au Cameroun : les enseignants en grève à l'Université de Yaoundé 1, titre le quotidien MUTATIONS : ils revendiquent le paiement de diverses primes. Les cours sont bloqués depuis lundi. Tandis que LE MESSAGER, à son tour, évoque la paralysie de la gare à Yaoundé après un sit-in, sur la voie ferrée, des agents retraités de l'ancienne régie des chemins de fer : «Les cheminots envahissent les rails», eux dont les arriérés de pensions atteignent 8 mois.

Au Kenya, selon le NATION, qui cite un rapport, il y aurait «1500 employés fantômes au ministère de la Santé». Des fantômes qui « coûtent 500 millions de shillings chaque année aux contribuables kenyans».

Ce journal qui signale par ailleurs que les évêques et les représentants de la société civile dans 8 pays africains protestent contre les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce, des règles «qui pénalisent le continent africain et contribuent à le maintenir dans des sommets de pauvreté».

Damnés de la guerre

NEW VISION à Kampala, ouvre sur les propos de l'ancien président Milton Obote, qui vit en exil : «Je ne suis pas prêt de revenir dans mon pays, qui vit encore sous le régime de la dictature», a-t-il affirmé à nos confrères de la BBC.

Sous le titre «Les damnées de la guerre», Le POTENTIEL, à Kinshasa, estime que «la République démocratique du Congo est confrontée à un paradoxe saisissant. Ainsi, bien que la fin de la dernière guerre ait été officiellement constatée, les séquelles de ce conflit persistent et perdurent. L’opinion assiste, impuissante, au déferlement des mutilés de guerre, d’orphelins et veuves, réduits à leur plus simple expression».

«Et si on négociait le 30 juin», demande l'AVENIR, qui écrit : «Certains politiciens congolais en attente d'emploi sont d'avis que le processus électoral est en panne et qu'il faut s'arrêter, pour négocier. Ce sera la énième fois que la classe politique congolaise va se retrouver en négociations. Ailleurs, c'est le processus électoral qui met tout le monde d'accord. Mais en Rdc, on a expérimenté la vérité selon laquelle la loi de la majorité ne suffit pas. Mais la loi du plus grand manipulateur est toujours la meilleure».

En Centrafrique selon LE CONFIDENT, «pourquoi ne mettrait ont pas à contribution les enseignants, dans les opérations électorales», se demande un observateur pour qui ils seraient plus qualifiés que de nombreux agents qui avaient été recrutés en vue des derniers scrutins mais qui n'ont pas la capacité requise pour exercer ce genre d'activités.

A Madagascar, selon L'EXPRESS, le pouvoir compte de plus en plus sur les pasteurs de la fédération chrétienne, FJKM, transformés «en agents du développement, et en combattants contre la pauvreté». L'Eglise réformée, souligne ce journal, a «officiellement admis que sa mission sacerdotale sera doublée d'une mission de développement du pays».

Selon AL AHRAM au Caire, «les cartes sont brouillées», après l'attentat d'Al-Azhar. L'opposition craint un durcissement du pouvoir et un frein mit aux réformes qui commençaient à être envisagées. L'identité du kamikaze confirme en tout cas selon ce journal, la thèse de l'acte isolé d'un jeune étudiant intéressé par les thèses intégristes mais qui apparemment ne fait pas partie d'un groupe important.

«Comment arrêter les exactions au Darfour ?», demande le quotidien LA CROIX à Paris, au représentant spécial de l'Unicef dans cette région : selon lui, il faudrait que l'Union Africaine déploie 8000 soldats sur place contre à peine 2500 aujourd'hui. L'HUMANITE relève que les donateurs réunis à Oslo ont réuni des fonds importants pour la reconstruction du Sud-Soudan, mais que le conflit à l'ouest du pays reste entier : «Une guerre du Darfour qui n'en finit pas». Même sentiment du côté du journal LIBERATION: «Le Darfour éclipsé par la paix au Sud-Soudan».

Et puis, en Angola, selon L'HUMANITE, la «course contre la mort», dans la région Uige, où sévit l'épidémie de type Ebola, la fièvre de Marburg. Pour Le HERALD TRIBUNE, «cette épidémie galope et fait des enfants ses premières victimes». Tandis que les personnels hospitaliers et les militaires sont contraints à des mesures de désinfections de toutes sortes.



par Philippe  Leymarie

[13/04/2005]

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