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Le haut débit par la prise de courant, c’est parti!

Patrick Devedjian lors du lancement commercial du réseau CPL à La-Haye-du-Puits.(Photo : AFP)
Patrick Devedjian lors du lancement commercial du réseau CPL à La-Haye-du-Puits.
(Photo : AFP)
Cette fois, c’est sûr, après plusieurs années d’expérience, l’Internet par le réseau électrique débarque en France. Le ministre délégué à l’Industrie, Patrick Devedjian, a donné, vendredi 22 avril dans le département de la Manche, le coup d’envoi de la première offre commerciale d’accès à l’Internet haut débit par le réseau électrique. Cette technologie des courants porteurs en ligne (CPL) vise en tout premier lieu les zones rurales non couvertes par l’ADSL.

Cela fait bientôt quelques années que l’Internet sur les fils électriques connaît des résultats plus qu’encourageants. Cette technologie qui repose sur le principe des courants porteurs en ligne (CPL), permet d’utiliser le réseau électrique classique pour acheminer les données numériques, depuis le central électrique jusque chez l’abonné, qui doit s’équiper d’un modem spécial (aux alentours de 100 euros) à brancher entre l’ordinateur et une prise électrique,

Après plusieurs expérimentations dans le département de la Manche et l’aval de l’Autorité de régulation des télécoms (ART), le ministre français délégué à l’Industrie, Patrick Devedjian, a annoncé, vendredi 22 avril, le lancement de la première offre commerciale d’accès à l’Internet haut débit par le réseau électrique. Le service du fournisseur d’accès Infosat –un spécialiste des collectivités locales- propose aux 2 000 habitants de la commune de La-Haye-du-Puits dans la Manche un accès internet à 1 mégabit par seconde (Mbit/s), puis une ligne téléphonique avec appels gratuits vers les téléphones fixes en France, pour 29,90 euros par mois. Un bémol cependant, les frais de résiliation s’élèvent à 100 euros.

Une technologie complémentaire

Pour l’heure, l’Internet sur les fils électriques n’en est qu’à ses balbutiement mais le ministre délégué à l’Industrie lui promet le plus bel avenir : «Les CPL qui présentent des coûts particulièrement faibles, puisqu'ils ne nécessitent pas de câblage, est intéressant pour les régions à faible population, en général peu ou pas reliées à l’ADSL (internet haut débit passant par le réseau téléphonique)». Contrairement aux infrastructures ADSL qui coûtent généralement cher, les investissements pour les CPL sont modiques puisqu’il suffit d’adapter le réseau électrique avec des modems principaux CPL installés dans les transformateurs. Dans le département de la Manche, un accord a ainsi été signé entre l’électricien EDF et le prestataire technique Schneider Electric. Ce dernier a déployé ses équipements CPL dans les transformateurs EDF, les utilisateurs sont ensuite équipés de modems secondaires à brancher entre l’ordinateur et une prise électrique.

Reste que le CPL et l’ADSL vont se trouver sur des terrains concurrents. «Le CPL ne va pas remplacer l’ADSL qui reste le principal vecteur du déploiement du haut débit en France mais aucune barrière ne doit empêcher le développement des technologies alternatives», a temporisé Patrick Devedjian. Tout comme le Wi-Fi (Internet sans fil), la technologie CPL peut être une solution pour les zones rurales non desservies par l’ADSL.

Une question technique mais également juridique. Patrick Devedjian a tenu à rappeler que «les collectivités qui étaient le plus souvent propriétaires du réseau électrique de leur commune, peuvent, au terme de la loi du 21 juin 2004, devenir opérateur et exploiter un réseau de télécommunications». Officiellement, le ministre «ne souhaite pas que le groupe EDF exerce lui-même des activités d’opérateurs de télécoms». Pour l’heure, l’électricien devra se limiter à un rôle de prestataire technique. A terme, le gouvernement ne l’exclut pas à condition d’«une séparation claire» entre les activités de distribution d’énergie et de communication.

Un marché à fort potentiel en Europe, car de nombreuses zones du Vieux continent sont mal desservies par le réseau téléphonique. Dans cette perspective, l’électricien français EDF en partenariat avec plusieurs opérateurs européens (Allemagne, Autriche, Espagne, Islande, Italie, Suède) a mis en place une vaste expérience pour tester à travers 500 points de connexion à travers toute l’Europe des accès haut débit via le réseau électrique.


par Myriam  Berber

Article publié le 25/04/2005 Dernière mise à jour le 26/04/2005 à 10:29 TU